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mardi, 06 octobre 2015

Conférence d'Aymeric Chauprade à l'Université de Vladivostok

Conférence d'Aymeric Chauprade à l'Université de Vladivostok

Le nouveau monde multipolaire face au défi hégémonique américain

lundi, 05 octobre 2015

Shlomo Sand : «Israël se diabolise lui-même chaque jour»

Shlomo Sand : «Israël se diabolise lui-même chaque jour»

ShlomoSand.jpgL’historien israélien Shlomo Sand a répondu à une tribune de Pierre-André Taguieff publiée dans Le Monde, à propos de l’antisémitisme en France.  « De mon point de vue, la principale caractéristique de la judéophobie parmi les groupes marginaux de banlieues est l’identification dangereusement erronée entre : sionisme, Israël et juifs. Or, c’est précisément ce que font, sans relâche et sans distinction, les dirigeants d’Israël, le CRIF…. et toi.»

Je viens de lire ton article publié dans Le Monde, en date du 23 septembre: « L’intelligentsia française sous-estime l’antisémitisme », et, une fois de plus, je suis stupéfait !

Lorsque nous nous sommes connus, dans les années 80 au siècle dernier, j’avais la plus grande estime pour tes travaux investiguant les fondements du racisme théorique, dans la France de la deuxième partie du 19ème siècle.

J’avais beaucoup apprécié tes apports dans l’analyse et la déconstruction de la judéophobie qui a, effectivement, joué un rôle de tout premier ordre, dans la constitution d’une partie des identités de l’Hexagone, et ce jusque vers le milieu du 20ème siècle. Toutefois, depuis quelques années, à la lecture de tes publications, j’ai de plus en plus de mal à comprendre la logique qui t’anime : affirmer que la judéophobie demeure hégémonique en Occident, considérer l’islamophobie comme un phénomène plutôt marginal, dont les intellectuels exagèrent l’importance, et se faire, en en même temps, le défenseur inconditionnel du sionisme et d’Israël me laisse très perplexe !

En vérité, tu as notablement baissé dans mon estime lorsque tu as soutenu, avec enthousiasme, la guerre de George Bush contre l’Irak, et lorsque tu as exprimé une sympathie manifeste pour  « La rage et l’orgueil  », le livre islamophobe d’Oriana Fallaci (dans lequel, il est écrit, notamment, que les musulmans « se multiplient comme des rats »).

Tes prises de positions passées me paraissent, cependant, moins préoccupantes que celles que tu développes, ces temps-ci, alors que se profile, dans la société française, un dangereux terrain miné, lourd de menaces pour « l’autre ».

Tu sais bien que la haine envers celui qui est un peu différent, et que l’imaginaire apeuré face à celui qui affiche une singularité, ne se limitent pas aux émotions stupides de gens incultes, situés au bas de l’échelle sociale. Tu sais bien que cela n’épargne pas les classes sociales bien éduquées. Durant la période tragique pour les juifs et leurs descendants (1850-1950), le langage judéophobe ne se donnait pas uniquement libre cours dans les faubourgs populaires, mais il s’exprimait aussi dans la haute littérature, dans la philosophie raffinée, et dans la grande presse.

shlomo9782081307872.jpgLa haine et la peur des juifs faisaient partie intégrale des codes culturels, dans toutes les couches de la société européenne. Cet état de fait s’est, fort heureusement, modifié dans les années qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale. Et si, bien sûr, il subsiste encore des préjugés à l’encontre des descendants imaginaires des meurtriers de Jésus Christ, il n’en demeure pas moins que, dans le monde occidental : de Los Angeles à Berlin, de Naples à Stockholm, de Buenos-Aires à Toronto, quelqu’un d’ouvertement judéophobe ne peut plus être journaliste ou présentateur à la télévision, ni occuper une place dirigeante dans la grande presse, ou encore détenir une chaire de professeur à l’université.

En bref, la judéophobie a perdu toute légitimité dans l’espace public. L’antisémitisme de Barrès, de Huysmans ou de Céline n’est plus admis dans les cénacles littéraires, ni dans les maisons d’éditions respectables du Paris d’aujourd’hui. Le prix à payer pour la disparition de cette « belle haine », ( pour user d’un qualificatif de l’antisémitisme en vogue , il y a un siècle), fut, comme l’on sait, très élevé. De nos jours, la « belle haine » est effectivement tournée vers d’autres gens, et nous ne savons pas encore quel en sera le prix.

Cela ne veut pas dire qu’une hostilité à l’encontre des juifs n’existe pas aux confins de la société, parmi des marginaux issus de l’immigration venant du monde musulman. Dans des cités-ghettos, certains jeunes, qui n’ont pas ingurgité la judéophobie chrétienne multiséculaire, sont, malheureusement, à l’écoute de quelques imams délirants ou de gens comme Alain Soral ou Dieudonné. Comment combattre cet inquiétant phénomène marginal ? Faut-il, comme tu ne cesses de le faire, justifier la politique menée par Israël ? Faut-il, comme tu t’y emploies également, nier que l’islamophobie a, effectivement, remplacé la judéophobie, et jouit d’une légitimité croissante dans tous les secteurs culturels français ?

T’es-tu demandé quels livres ont été des « best sellers », ces derniers temps : des pamphlets ou des romans contre les juifs, comme à la fin du 19ème siècle, ou bien des écrits qui ciblent les immigrés musulmans, (et cela ne se limite pas à Houellebecq, Finkielkraut et Zemmour ) ? Quels partis politiques ont le vent en poupe : ceux qui s’en prennent aux anciens « sémites » d’hier, ou ceux qui affichent leur rejet des nouveaux « sémites » d’aujourd’hui, et au passage, ne tarissent pas d’éloges sur la façon dont Israël traite les arabes (Marine Le Pen n’est pas la seule concernée !).

Et cela m’amène au dernier point, qui m’a le plus indisposé, dans ton article. De mon point de vue, la principale caractéristique de la judéophobie parmi les groupes marginaux de banlieues est l’identification dangereusement erronée entre sionisme, Israël et juifs.

Or, c’est précisément ce que font, sans relâche et sans distinction, les dirigeants d’Israël, le CRIF… et toi.

Les voyous de quartier ne sont pas devenus judéophobes uniquement sous l’effet de prêches venimeux prononcés par des démagogues. Il y a à cela bien d’autres causes : et notamment, l’identification constante des institutions juives officielles avec la politique israélienne. Pas une seule fois, le CRIF n’a émis la moindre protestation face à l’oppression subie par la population palestinienne. Et qu’on ne vienne pas nous parler de « diabolisation d’Israël »; Israël se diabolise lui-même chaque jour !

Comment un État considéré comme une démocratie occidentale peut-il, depuis bientôt cinquante ans, dominer un autre peuple, et lui dénier tout droit politique, civique, syndical , et autres ? Comment dans une ville–capitale démocratique, où des intellectuels français ont fondé un institut Emmanuel Levinas, de philosophie et d’éthique juives, un tiers de la population, qui y a été annexée de force en 1967, se trouve-t-elle encore privée de tout droit politique, et exclue de toute participation à la souveraineté ?

Et par delà tout ceci : que signifie être sioniste, aujourd’hui ? Simple est la réponse : soutenir Israël comme État des juifs. Comment un État à prétention démocratique, peut-il se définir, non pas comme la République légitime de tous ses citoyens israéliens, mais comme un État juif, alors même qu’un quart de ses citoyens ne sont pas juifs ? Es-tu capable de comprendre que l’Etat « juif », qui t’est si cher, appartient plus, en principe à ceux qui en France se disent juifs, qu’aux étudiants palestino-israéliens à qui j’enseigne l’Histoire à l’université de Tel-Aviv ?

Est-ce la raison pour laquelle tu te considères comme sioniste et fervent sympathisant d’Israël ? Si l’on suivait ton raisonnement sur cette question, la France ne devrait-elle pas cesser de se définir comme la République de tous ses citoyens, pour devenir « l’État gallo-catholique » ? Non ! Bien évidemment non, après Vichy et le génocide nazi.

Peut-être serait-il plus facile de définir un État français ressemblant à Israël, en recourant à un terme qui fait aujourd’hui florès parmi l’intelligentsia parisienne : « République judéo-chrétienne » ?

Shlomo Sand

Cette réplique à Pierre-André Taguieff a été publiée sur le blog « Les invités de Médiapart », sous le titre : « Lettre ouvert à un ex-ami ». Traduit de l’hébreu par Michel Bilis.

Shlomo Sand est historien, spécialiste de l’histoire contemporaine. Il est professeur à l’université de Tel Aviv depuis 1985.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs ont été publiés en français, tels que: Comment le peuple juif fut inventé (Fayard – 2008) – « Comment j’ai cessé d’être juif » (Flammarion – 2013), Les mots et la terre – Les intellectuels en Israël (Flammarion – 2010), Comment la Terre sainte fut inventée – De la Terre sainte à la mère patrie (Flammarion – 2014)

Source: http://www.pourlapalestine.be/shlomo-sand-israel-se-diabolise-lui-meme-chaque-jour/

Putin Lives in the Real World, Obama Lives in a Fantasyland

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Putin Lives in the Real World, Obama Lives in a Fantasyland

by Steven MacMillan

Ex: http://journal-neo.org

Listening to the speeches of the Russian President, Vladimir Putin, and the President of the United States, Barack Obama, at the United Nations General Assembly in New York on Monday, one is instantly struck by the polarization of the leader’s interpretation of world events. It is obvious that one leader resides in real world, whilst the other appears to live in a deluded fantasy.

You can understand why US Secretary of State, John Kerry, starts yawning 2 minutes and 47 seconds into Obama’s speech, as the US President’s delivery was completely devoid of vigour, spirit or honesty. An empty suit hypnotically going through the motions and reciting the usual propagated slogans, the US President spends as much time pausing as he does reading off his trusted teleprompter. 

Unsurprisingly, Obama promulgated the usual slogans in relation to Ukraine and Syria. The US President referred to the Syrian president Bashar al-Assad as a tyrant “who drops barrel bombs to massacre innocent children”, then moved on to deceptively describe how the Syrian conflict started in addition to reiterating once again that Assad must go:

“Let’s remember how this started. Assad reacted to peaceful protests, by escalating repression and killing, and in turn created the environment for the current strife… Realism also requires a managed transition away from Assad and to a new leader.”

A declassified intelligence report from the Defense Intelligence Agency (DIA) in 2012, a year after the violence erupted, completely contradicts the notion that the protests were “peaceful”, as the report documents that “the Salafists, the Muslim Brotherhood and AQI [Al-Qaeda in Iraq], are the major forces driving the insurgency in Syria.”

In addition, an evil dictator slaughtering peaceful protestors is the exact same propaganda the West used in order to demonize Muammar al-Qaddafi in Libya, even though the Libyan leader just like the Syrian leader was reacting to violent protests. Associate Professor of Public Affairs at the University of Texas, Alan J. Kuperman, wrote a policy brief in 2013, titled: Lessons from Libya: How not to Intervenein which he dispels the false narrative that Qaddafi instigated the violence:

“Contrary to Western media reports, Qaddafi did not initiate Libya’s violence by targeting peaceful protesters. The United Nations and Amnesty International have documented that in all four Libyan cities initially consumed by civil conflict in mid-February 2011—Benghazi, Al Bayda, Tripoli, and Misurata—violence was actually initiated by the protesters. The government responded to the rebels militarily but never intentionally targeted civilians or resorted to “indiscriminate” force, as Western media claimed.” 

Obama on Ukraine

Obama’s comments on the crisis in Ukraine were factually inaccurate and frankly absurd, although it is the type of rhetoric incessantly spouted by Western officials. The US President said:

“Consider Russia’s annexation of Crimea and further aggression in Eastern Ukraine. America has few economic interests in Ukraine, we recognise the deep and complex history between Russia and Ukraine, but we cannot stand by when the sovereignty and territorial integrity of a nation is flagrantly violated. If that happens without consequence in Ukraine, it could happen to any nation here today.”

So the US apparently “cannot stand by when the sovereignty and territorial integrity of a nation is flagrantly violated”, at the same time the US is leading a coalition in Syria which violates international law and violates Syria’s “sovereignty and territorial integrity”.

Secondly, there was a referendum in Crimea and the majority voted to rejoin Russia, Moscow did not coercively and aggressively force the Crimean people into the decision.

Western Aggression 

Thirdly, it was the West that overthrew the Ukrainian government, not Russia, a reality that even Foreign Affairs admits in an article written by the Professor of Political Science at the University of Chicago, John J. Mearsheimer, titled:  Why the Ukraine crisis is the West’s fault:

“The United States and its European allies share most of the responsibility for the crisis. The taproot of the trouble is NATO enlargement, the central element of a larger strategy to move Ukraine out of Russia’s orbit and integrate it into the West. At the same time, the EU’s expansion eastward and the West’s backing of the pro-democracy movement in Ukraine — beginning with the Orange Revolution in 2004 — were critical elements, too.”

Mearsheimer continues:

“Although the full extent of U.S. involvement has not yet come to light, it is clear that Washington backed the coup…The United States and its allies should abandon their plan to Westernize Ukraine and instead aim to make it a neutral buffer….. It is time to put an end to Western support for another Orange Revolution…..The result is that the United States and its allies unknowingly provoked a major crisis over Ukraine.”

Fourthly, how can Obama say “America has few economic interests in Ukraine”, when Hunter Biden, the son of the US Vice President, Joe Biden, joined the Board of Directors of one of the largest gas company’s in Ukraine following the coup?

A rare truth in Obama’s speech was when he called on Muslims to continue to reject “those who distort Islam to preach intolerance and promote violence”, adding that people that are not Muslim should reject “the ignorance that equates Islam with terror.” I completely agree with this statement. What Obama omits however, is that the majority of the radical Islamic terror groups that distort Islam are created and supported by Western intelligence agencies and regional allies in the first place.

Another microcosm of truth in Obama’s speech was not anything Obama actually said, but the response by the Russian Foreign Minister, Sergey Lavrov, to the US President’s fallacious words. Even though the US has played a pivotal role in directly causing the Syrian crisis – by funding ISIS and al-Qaeda to overthrow the Syrian government – in addition to being hostile to any serious dialogue with Russia and Iran, it still didn’t stop Obama falsely claiming “the United States is prepared to work with any nation, including Russia and Iran, to resolve the [Syrian] conflict.” Lavrov’s response to the comment was a frustrated shake of the head, and a look of disbelief that someone can lie so blatantly to the world (I suggest you watch that part, it’s quite amusing – from 26.15 into the speech).

Hopefully however, the US will eventually come to their senses and engage seriously with key players around the world to end conflicts they played a major role in creating – I wouldn’t hold your breath though.

Putin: The Voice of Reason 

Putin’s speech was the antithesis of Obama’s – insightful, honest, constructive and statesman-like. The Russian President’s analysis of the major geopolitical issues of our time was outstanding, with many practical, viable solutions to these issues provided. I highly recommend readers listen to the full speech as it is filled with critical and pertinent information, and I can’t include it all in this article. (Please not the quotes from Putin below are based on the Russian to English translation of his speech featured in this RT article)

Putin stressed that some nations “after the end of the cold war” considered themselves “so strong and exceptional” that they thought “they knew better than others”. The Russian President asserted that it is “extremely dangerous” for states to attempt to “undermine the legitimacy of the United Nations”:

“Russia stands ready to work together with its partners on the basis of broad consensus, but we consider the attempts to undermine the legitimacy of the United Nations as extremely dangerous. They could lead to the collapse of the architecture of international relations, and then there would be no other rules left but the rule of force. We would get a world dominated by selfishness, rather than collective work. A world increasingly characterized by dictates, rather than equality. There would be less genuine democracy and freedom, and there would be a world where true independent states would be replaced by an ever growing number of de facto protectorates and externally controlled territories.”

Speaking about the turmoil in the Middle East, the Russian leader correctly denounces “aggressive foreign interference” as a destructive force which has only brought chaos, not democracy:

“But how did it actually turn out? Rather than bringing about reforms, aggressive foreign interference has resulted in the destruction of national institutions and the lifestyle itself. Instead of the triumph of democracy and progress, we got violence, poverty and social disaster, and nobody cares a bit about human rights – including, the right to life. I cannot help asking those who have caused this situation: do you realize now what you have done?  But I am afraid that no one is going to answer that. Indeed, policies based on self-conceit and belief in ones exceptionality and impunity, have never been abandoned.” 

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NATO’s “Gross Violation” of UNSC Resolution 1973 

Putin specifically pinpoints Libya as a major recruiting ground for the so-called Islamic State (ISIS) – after NATO destroyed the North African nation in 2011, adding that Western supported rebels in Syria often defect to ISIS:

“Many recruits also come from Libya, a country whose statehood was destroyed as a result of a gross violation of the UN Security Council Resolution 1973. And now the ranks of radicals are being joined by the members of the so-called moderate Syrian opposition, [which is] supported by the Western countries. First they are armed and trained, and then they defect to the so-called Islamic State.”

Reports of US trained “moderate” fighters defecting to ISIS are ubiquitous. One example was when approximately 3,000 rebels from the Free Syrian Army defected to ISIS earlier this year. Interestingly, Putin also points out that ISIS did not just magically appear out of thin air, but the group was “forged as a tool against undesirable regimes”: 

“Besides, the Islamic State itself did not just come from nowhere; it was also initially forged as a tool against undesirable secular regimes.”  

This thesis is further confirmed by the 2012 declassified report from the DIA, which reveals that the powers supporting the Syrian opposition – “Western countries, the Gulf states and Turkey” – wanted to create a “Salafist principality in Eastern Syria in order to isolate the Syrian regime”:

“Opposition forces are trying to control the Eastern areas (Hasaka and Der Zor), adjacent to the Western Iraqi provinces (Mosul and Anbar), in addition to neighbouring Turkish borders. Western countries, the Gulf states and Turkey are supporting these efforts… If the situation unravels there is the possibility of establishing a declared or undeclared Salafist principality in Eastern Syria (Hasaka and Der Zor), and this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion (Iraq and Iran).” (p.5)

The former head of the DIA, Michael T. Flynn, also recently admitted that the Obama administration took the “willful decision” to support the rise of ISIS.

Don’t Play with Fire

Putin then goes on to issue a stark warning to the nefarious forces who have been using radical groups as geopolitical tools:

“It is hypocritical and irresponsible to make loud declarations about the threat of international terrorism, while turning a blind-eye to the channels of financing… It would be equally irresponsible to try to manipulate extremist groups and place them at one’s service in order to achieve one’s own political goals, in the hope of later dealing with them. To those who do so, I would like to say: Dear sirs, no doubt you are dealing with rough and cruel people, but they are [not] primitive or silly, they are just as clever as you are, and you never know who is manipulating whom… We believe that any attempts to play games with terrorists, let alone to arm them, are not just short-sighted but fire hazardous.” 

ISIS “desecrates one of the greatest world religions by its bloody crimes”, Russia’s leader said, adding: “The ideology of militants makes a mockery of Islam and perverts it true humanistic values.”

Defeating ISIS

As ISIS continues to expand its influence, it is increasingly becoming a national security threat for numerous countries outside of the Middle East, and “Russia is not an exception”.  Putin stated that “we cannot allow these criminals who have already tasted blood to return back home and continue their evil doings… Russia has always been consistently fighting against terrorism in all its forms. Today, we provide military and technical assistance both to Iraq and Syria and many other countries of the region who are fighting terrorist groups. We think it is an enormous mistake to refuse to cooperate with the Syrian government and its armed forces, who are valiantly fighting terrorism face to face. We should finally acknowledge that no one but President Assad’s armed forces and Kurdish militia are truly fighting Islamic State and other terrorist organizations in Syria

The Russia President stated the solution to the scourge of ISIS is to “create a genuinely broad international coalition against terrorism” in accordance with “international law”, which “similar to the anti-Hitler coalition, could unite a broad range of forces”.

“The desire to explore new geopolitical areas is still present among some of our colleagues,” Putin said. “First they continued their policy of expanding NATO,” he said, following the collapse of the Soviet Union, “they offered post-Soviet countries a false choice – either to be with the West or with the East. Sooner or later this logic of confrontation was bound to spark off a grave geopolitical crisis. This is exactly what happened in Ukraine where the discontent of the population with the current authorities was used and a military coup was orchestrated from outside that triggered civil war as a result.”

Russia’s leader maintained that the solution to the Ukrainian crisis is “through the full and faithful implementation of the Minsk accords”:

“We are confident that only through full and faithful implementation of the Minsk agreements of February 12th2015, can we put an end to the bloodshed and find a way out of the deadlock. Ukraine’s territorial integrity cannot be ensured by threats and the force of arms. What is needed is a genuine consideration of the interests and rights of people in the Donbass region, and respect for their choice.” 

What is blatantly clear from listening to both leaders’ speeches is that the moral leader of the world resides in Russia.

Steven MacMillan is an independent writer, researcher, geopolitical analyst and editor of  The Analyst Report, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”.

dimanche, 04 octobre 2015

Kluger Ratschlag aus Princeton: Europa muss sich von den USA emanzipieren

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Kluger Ratschlag aus Princeton: Europa muss sich von den USA emanzipieren

Ex:  

Stephen F. Cohen von der Princeton-Universität rät Europa, eine neue Orientierung der Außenpolitik vorzunehmen: Diese müsse sich aus der Abhängigkeit der US-Politik lösen, ohne deswegen antiamerikanisch zu werden. Es wäre positiv für den Weltfrieden, wenn eine Allianz zwischen Deutschland, Russland und China entstünde.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Herr Cohen, Sie sind Professor Emeritus für Russland-Studien und Politik an der Princeton Universität, politischer Berater der US-Regierung und Mitglied im Council on Foreign Relations (CFR). Wie kommt es, dass Sie dennoch von den US-Medien gemieden werden, wenn es um eine Einschätzung zu Russland geht?

Stephen Cohen: Ich wurde in den 1980ern zweimal von Präsident George H.W. Bush nach Washington und Camp David eingeladen, um über Russlands Politik zu sprechen. Und das Council on Foreign Relations? Bei Ihnen klingt das so, als ob ich der amerikanischen Elite nahe stehe, aber das ist nicht wahr. Es ist nur der innere Kreis des CFR, der einflussreich ist und die amerikanische Elite vertritt. Ich bin seit Jahrzehnten einfaches Mitglied. Einst interessierte man sich dort für eine ausgewogene Sicht auf Russland, doch nun nicht mehr. Diese Organisation ist inzwischen so uninteressiert an Russlands Politik, dass ich nicht länger hingehe. Es gab eine Zeit in den 70ern, 80ern und teilweise in den 90ern, als ich einfachen Zugang zu den Massenmedien hatte. Das hörte Ende der 90er Jahre langsam auf. Und seit Putin an der Macht ist, wurde ich fast gar nicht mehr eingeladen. Das trifft nicht nur auf mich zu, sondern auch auf andere Amerikaner, die gegen die derzeitige US-Außenpolitik sind. Wir wurden aus den Massenmedien verbannt.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Welche politischen Fehler hat der Westen aus ihrer Sicht nach dem Zusammenbruch der Sowjetunion begangen?

Stephen Cohen: Ich denke, dass das heutige Desaster in der Ukraine und der Rückfall in einen neuen Kalten Krieg seinen Ursprung in den 90er Jahren in Washington hat. Was waren damals die größten Fehler? Einer war die Sieger-Mentalität bei beiden Parteien im US-Kongress. Es war die gefährliche Sichtweise, dass das post-sowjetische Russland eine Bittsteller-Nation für die Vereinigten Staaten sein würde. Die Idee war, dass Russland die Reformen durchführen würde, die die USA verlangten. Das ganze sollte durch den IWF, die Weltbank und unseren Verbündeten Boris Jelzin bewältigt werden. Der zweite große Fehler war die Entscheidung, die NATO östlich in Richtung Russlands Grenzen zu erweitern. Die Leute, die diese Politik bis heute verfolgen, sagen, sie sei rechtschaffen und könnten nicht nachvollziehen, wieso Russland dagegen sein könnte. Das war absolut dumm. Stellen Sie sich zum Vergleich ein russisches Militärbündnis vor, dass an den US-Grenzen in Mexiko oder Kanada auftaucht. Wenn der US-Präsident dann nicht den Krieg erklären würde, würde er auf der Stelle seines Amtes enthoben.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Dabei sah es um die Jahrtausendwende zunächst nach einer Entspannung zwischen Russland und den USA aus…

Stephen Cohen: Ja, nach den Anschlägen auf das World Trade Center tat Wladimir Putin viel, um die USA im Kampf gegen die Taliban zu unterstützen. Im Gegenzug tat George Bush jedoch etwas, was in Russland als gebrochenes Versprechen und sogar Verrat verstanden wurde. Die USA kündigten einseitig den ABM-Vertrag auf [Anti-Ballistic-Missile Treaty zur Begrenzung von Raketenabwehr-Systemen; Anm. d. Red.]. Der ABM-Vertrag war das Fundament der internationalen Nuklearsicherheit und ein Schlüsselbestandteil für Russlands Sicherheitspolitik. Und darüber hinaus setzte die Bush-Regierung die NATO-Osterweiterung in den baltischen Staaten fort. Bush versuchte sogar Georgien und die Ukraine in die NATO zu holen, was letztlich aber von Frankreich und Deutschland durch ein Veto unterbunden wurde. Die USA haben die rote Linie Russlands in Georgien 2008 überschritten und es folgte ein Stellvertreter-Krieg. Und 2013 haben sie die rote Linie in der Ukraine erneut überschritten und nun haben wir meiner Meinung nach die schlimmste internationale Krise seit der Kubakrise.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Der Auslöser für die Ukraine-Krise war das EU-Assoziierungsabkommen, dass die Ukraine enger an den Westen binden sollte. Warum war dieses Abkommen so explosiv?

Stephen Cohen: In dem Abkommen waren sowohl Regelungen zu Handelsbeziehungen, als auch Reise- und Visa-Bestimmungen enthalten. Das alles hörte sich zunächst gutmütig und großzügig an. Aber die Realität war, dass sich darin auch ein Paragraph zu militärischen und sicherheitsrelevanten Themen befand, was natürlich mit der NATO zu tun hatte. Die Ukraine wäre zwar nicht zum NATO-Mitglied gemacht worden, aber sie hätte sich der Sicherheitspolitik der EU und damit auch der NATO beugen müssen. Das machte sie de facto zu Verbündeten der NATO gegen Russland. Es war eine klare militärische Provokation gegenüber Russland. Das war hoch explosiv und wurde in den westlichen Medien nie ausreichend gewürdigt.

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Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Wurde Russland nicht ausreichend in die Verhandlungen zum EU-Abkommen eingebunden?

Stephen Cohen: Als das Thema des EU-Assoziierungsabkommens Mitte 2012 aufkam, war die offizielle Kreml-Position, dass dies gut für alle Beteiligten sein könnte. Putin arbeitete zu dieser Zeit an einer eurasischen Wirtschaftsunion. Deshalb sagte er, dass dies ein dreiseitiges Abkommen sein sollte, zwischen der Ukraine und der EU einerseits und zwischen Russland und der EU andererseits. Die Ukraine und Russland waren geschichtlich gesehen immer enge Handelspartner. Also sagte Putin: Je mehr Handel, desto mehr Produktion und Austausch, desto besser. Er schlug die Einbeziehung Russlands in das Abkommen vor. Doch die EU lehnte diesen Vorschlag ab und stellte die Ukraine vor die Wahl: Entweder die EU oder Russland. Sie drängten damit ein Land, dass kulturell, politisch und wirtschaftlich enge Verbindungen zu Russland hat, sich wirtschaftlich nur mit der EU zu verbünden und Russland auszuschließen. Das wäre ein Desaster für die Ukraine gewesen.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Warum hat die EU ein Abkommen mit Russland boykottiert?

Stephen Cohen: Ich denke, es war eine Mischung aus Dummheit und böswilliger Absicht, die dahinter steckte. Aber als Janukowitsch dahinter kam, was dies für die Ukraine bedeuten würde, nämlich den Verlust von Milliarden Dollar an Handelsbeziehungen mit Russland und nur einige Millionen Dollar im Gegenzug durch die EU, da zögerte er mit seiner Unterschrift und erbat sich mehr Zeit. Kein ukrainischer Politiker, der noch ganz bei Verstand ist, hätte das Abkommen in dieser Form unterzeichnen können. Doch die EU wollte das Abkommen schnell zum Abschluss bringen und setzte Janukowitsch ein Ultimatum – eine Tatsache, die Putin der EU später zum Vorwurf machte.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Der CEO des privaten Nachrichtendienstes Stratfor, George Friedman, sagte kürzlich, dass die Verhinderung einer deutsch-russischen Allianz das oberste Ziel der US-Außenpolitik sei. Inwiefern hat dies die US-Politik in der Ukraine-Krise beeinflusst?

Stephen Cohen: Offiziell haben die USA in der Ukraine keine Rolle gespielt, aber hinter den Kulissen haben die USA die Lage von Anfang an kontrolliert. Die NATO und der IWF waren involviert und beide werden durch Washington kontrolliert. Ein dreiseitiges Abkommen zwischen Russland, der EU und der Ukraine wäre nicht im Sinne der US-Außenpolitik gewesen, denn die USA hätten von diesem Abkommen nicht profitiert. Ob dies, wie George behauptet, Teil eines größeren Plans ist, kann ich nicht beurteilen. Das Problem mit Georges Argument ist, dass er sehr stark durch Leute aus der CIA beeinflusst wird und dass er ein hohes Maß an Intelligenz und strategischem Denken bei westlichen Politikern voraussetzt. Ich bezweifle aber, dass die meisten US-Abgeordneten wüssten wovon wir reden, wenn wir sie morgen fragen, ob es das Hauptziel der US-Außenpolitik ist, eine Allianz zwischen Russland und Kern-Europa zu verhindern. Wir müssten die Analyse von George also auf eine kleine Gruppe hochrangiger, historisch bewanderter und gut ausgebildeter Entscheider in Washington begrenzen. Und da, denke ich, hat er recht mit seiner Aussage.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Gibt es historische Belege für seine Aussage?

Stephen Cohen: Georges Argument ist als historische Abstraktion von entscheidender Bedeutung. Ich bin der Ansicht, dass Russlands Beziehung zu den USA eine fundamental andere ist, als noch zu Zeiten des Kalten Krieges. Alles, was Russland heute von den USA benötigt, betrifft Fragen der nuklearen Sicherheit, also die Regulierung nuklearer Waffen. Alles andere, was Russland braucht, kann es von Berlin und Peking bekommen. Je nach dem wie die Ukraine-Krise verläuft – und zurzeit bin ich da sehr pessimistisch – könnten wir wieder an einen Punkt gelangen, wo Russland sich verstärkt auf seine Beziehungen zu Deutschland und China konzentriert. Ich denke, dass wäre eine gute Sache für die Sicherheit in der Welt. Es ist Zeit für Europa, dass es endlich eine Außenpolitik entwickelt, die unabhängig von den USA, aber nicht gegen sie ist. Und es könnte diese Krise sein, die Europa von den USA trennt.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Sie sind der Ansicht, dass Russland in der Ukraine-Krise nur reagiert habe. War Putins Entscheidung gerechtfertigt, die Krim an Russland anzugliedern?

Stephen Cohen: Es war eine Reaktion auf die Ereignisse vom Februar 2014 in Kiew. George Friedman bezeichnete sie als „Coup“ und genau so sahen es auch die Russen. Die gesamte politische Elite Russlands sah das als eine potentielle Bedrohung für die Krim und die russische Marinebasis dort. Außerdem sahen sie in der Rhetorik der neuen Machthaber eine Bedrohung für ethnische Russen auf der Krim. So musste Putin entscheiden, was zu tun ist. Er sagte später, dass es bis zu diesem Moment nie eine Diskussion über eine Angliederung der Krim gegeben habe und für gewöhnlich lügt er nicht in der Öffentlichkeit. Diese Entscheidung wurde Putin aufgebürdet und sie ist ein klassisches Beispiel dafür, dass er in dieser Krise nicht der Aggressor war, sondern der Reagierende.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Putin wurde von den westlichen Medien als der Hauptschuldige der Krise ausgemacht. Wie sehen Sie die Sicht des Westens auf Putin?

Stephen Cohen: Als klar wurde, dass Putin seine eigenen Ideen hatte – und das wurde in Washington spätestens mit dem Chodorkowski-Fall klar – entfaltete sich die Dämonisierung Putins in den US-Medien. Die Leute, die den Anti-Putin-Kult geschaffen haben, sahen ihr Vorhaben in Russland durch seinen Aufstieg gefährdet. Sie verstanden dabei jedoch nicht, was Putins eigentliches Mandat war, und das war dasjenige, Russland vor dem Untergang zu bewahren.

Russland stand politisch, wirtschaftlich und geografisch vor dem Kollaps. Und Putin sah sich auf einer historischen Mission, die Souveränität Russlands wiederherzustellen. Im Jahr 2007 hielt er eine vielbeachtete Rede auf der Münchner Sicherheitskonferenz. Dort sagte er vor der gesamten westlichen Politik-Elite: „Die Beziehungen zwischen Russland und dem Westen glichen seit dem Zusammenbruch der Sowjetunion einer Einbahnstraße. Wir machten Zugeständnisse, und der Westen ignorierte unsere Position. Doch nun ist die Ära von Russlands einseitigen Zugeständnissen vorbei.“ Danach wurde Putin mit haltlosen Beschuldigungen überzogen und für alle möglichen Verbrechen verantwortlich gemacht – vom Attentat auf die Journalistin Anna Politkowskaja bis zur Ermordung des Ex-FSB-Agenten Andrey Litwinenko. Die offizielle Version wurde schnell die, dass alles, was zwischen den USA und Russland schief läuft, Putins Schuld sei. In der Ukraine-Krise ging es nicht mehr um Russland, sondern nur noch um Putin. Es war die Rede von „Putins Invasion“ und „Putins Aggression“ – eine wahre „Putinphobie“ brach los (wie extrem dies sein kann, zeigt das martialische Statement der republikanischen Präsidentschaftskandidatin Carly Fiorino, Video am Anfang des Artikels; die Redaktion).

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Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Wer steckt hinter dieser Entwicklung?

Stephen Cohen: Diese Kampagne wird von Organisationen befeuert, die an einem Kalten Krieg mit Russland interessiert sind. Diese Anti-Putin-Lobby verfügt über Millionen von Dollars, um die Presse mit Angriffen auf Putin zu füttern. Hillary Clinton verglich ihn mit Adolf Hitler und sagte, er habe keine Seele. Obama nannte ihn einen rüpelhaften Schuljungen, der andere in die Ecke treibt und sich ständig streiten will. Zu meinen Lebzeiten wurde nie ein russischer Politiker derart verunglimpft wie Putin, nicht einmal auf dem Höhepunkt des Kalten Krieges. Jeder rationale Diskurs wird dadurch im Keim erstickt, was eine gefährliche Entwicklung darstellt. Sogar Henry Kissinger schrieb in der Washington Post, dass die „Dämonisierung Putins keine Strategie ist, sondern ein Alibi für die Abwesenheit einer Strategie“ (Kissingers neue Sichtweise – hier). Ich denke, es ist sogar noch schlimmer, als keine Strategie zu haben. Die Dämonisierung Putins ist zum Selbstzweck geworden. Und ich denke, Kissinger weiß das, nur konnte er es nicht sagen, da er weiterhin das Weiße Haus politisch beraten möchte.

***

Stephen F. Cohen war Professor für Russistik an der Princeton University und der New York University. Er schreibt regelmäßig für das US-Magazin The Nation und ist Autor zahlreicher Bücher über Russland, darunter Failed Crusade: America and the Tragedy of Post-Communist Russia. Darüber hinaus hat er das American Committee for East-West Accord mitbegründet. Diese Organisation zählt ehemalige US-Senatoren, Botschafter und politische Berater zu ihren Mitgliedern, die sich für einen friedlichen Austausch mit Russland einsetzen. Sie fordern, dass die seit 2014 gestoppte Zusammenarbeit beider Staaten im NATO-Russland-Rat wiederaufgenommen wird und ihre Anstregnungen zur nuklearen Abrüstung fortgesetzt werden.

samedi, 03 octobre 2015

Presseschau - Oktober 2015

 

vendredi, 02 octobre 2015

Non si può ridere sulle disgrazie tedesche

Non si può ridere sulle disgrazie tedesche

Ex: http://www.lintellettualedissidente.it

In tanti in Europa esultano per l’indebolimento dell’immagine della Germania; ma tralasciando gli asti interni al vecchio continente, ridere per le disgrazie tedesche non appare molto saggio: con una Berlino espugnata, è l’intera Europa ad uscire indebolita!
 

Merkel_Untergang.jpgAlzi la mano che non rida quando, il primo della classe, magari quel ‘secchione’ con gli occhiali che non perde occasione nel dimostrare la propria bravura e la contestuale impreparazione altrui, viene beccato con le mani nel sacco. In tutte le classi di tutto il mondo, quando magari un soggetto del genere viene colto impreparato è una festa per tutti e chi da mesi ha una sfilza di impreparati, improvvisamente torna entusiasta di andare a scuola. Si può quindi comprendere come mai molti italiani, alla notizia del ‘trucchetto’ della Volkswagen, hanno iniziato a ridacchiare ed a sfoderare tutta la retorica da sindrome di ultimo della classe: ‘Anche loro barano’, ‘adesso la Germania non può più dirci nulla’ oppure ancora ‘Germania Kaputt’, sono state le frasi più in voga sui social network in questi giorni. Va bene ridacchiare per le disgrazie di un paese che da anni bacchetta mezza Europa al grido di ‘austerity e rigore’, ma al tempo stesso è ben utile chiarire come in realtà la situazione non è così semplice come una banale querelle tra compagni di classe. In realtà, sulla disgrazia Volkswagen c’è ben poco da ridere e per due ragioni; in primo luogo, è da stolti oggi sfoderare retorica germanofoba.

La Germania, come detto anche in passato, nonostante i suoi difetti e nonostante possa ispirare poca ‘simpatia’, è un grande paese di 140 milioni di abitanti, traino dell’economia europea e dunque imprescindibile per ogni ipotesi di rilancio del vecchi continente; il suo posizionamento poi, ne fa un paese ponte (la storia, tra muri costruiti e muri divelti lo dimostra) tra occidente ed oriente ed un suo indebolimento costituirebbe un ulteriore ostacolo nelle relazioni tra Europa e Russia. Ma soprattutto, altro motivo per cui non è saggio ridere delle disgrazie Volkswagen, è abbastanza palese come l’uscita dei dati che mostrano il trucco sui dati in merito le emissioni, è strumentale; si è voluto dare un colpo molto forte all’orgoglio, all’economia ed all’immagine della Germania. La Volkswagen è cuore dell’industria tedesca, oltre che vanto da diversi decenni; al di là delle migliaia di posti di lavoro, il colosso delle auto è simbolo stesso dell’efficienza della Germania. Colpire adesso, suona come un avvertimento; Berlino in questi giorni era pronta a far valere il suo peso diplomatico sulla questione siriana: Angela Merkel aveva valutato la possibilità di considerare Assad un interlocutore, in più la pressione interna di molti imprenditori tedeschi danneggiati dalle sanzioni alla Russia, stava spingendo la cancelliera a primi passi verso il riavvicinamento a Mosca, pur senza mai citare (almeno in questi giorni) la possibilità di togliere da subito tali sanzioni.

volkswagen-dans-la-tourmente_1592965_418x209.jpgIn poche parole, la Germania era pronta a fare la sua parte; una parte che, seppur invisa a molte cancelliere europee, le spetta di diritto essendo l’economia più forte del continente ed il paese più popolato d’Europa. La politica estera tedesca presenta molte lacune e molte criticità, ma al tempo stesso ‘tifare’ per un peso minore di Berlino nello scacchiere internazionale, vuol dire tagliare fuori definitivamente il vecchio continente da ogni possibile ruolo da protagonista nelle crisi principali. Ed è inoltre proprio Berlino ad avanzare perplessità su alcuni aspetti del TTIP, che invece gli americani vorrebbero far approvare in tempi brevi; tale trattato transatlantico dovrà essere ostacolato soprattutto dal movimento di opinione che da 3 anni a questa parte si sta sviluppando in tutta Europa, ma anche una Germania che avanzava perplessità poteva certamente essere un valido baluardo di difesa. L’aver lanciato le prove del trucco Volkswagen sulle emissioni di gas comunque, non è probabilmente legato direttamente ad uno dei singoli casi prima citati; esso, visto dal luogo da cui è partito (dagli USA), è probabilmente ricollegabile ad un avvertimento generale: la Germania oltre certi limiti non può andare.

In tempi non sospetti, quando tutti elogiavano o temevano la Germania, in più ambienti ed anche nelle colonne del nostro giornale, si lanciava un avvertimento: Berlino può solo ‘giocare’ ad essere una potenza internazionale, resta però pur sempre un paese occupato da centinaia di basi straniere da 70 anni a questa parte e quindi ogni starnuto all’interno della Cancelleria viene valutato e studiato dall’esterno e se qualcosa non combacia con gli interessi dei proprietari di tali basi militari, allora arrivano questo genere di avvertimenti. Quel che sta subendo la Germania in questi giorni, è un attacco a tutto tondo, con tanto di main streaming sguinzagliati contro di essa; della fine del mito e del sogno tedesco se ne parla ormai da giorni, mentre la Volkswagen (non immune certamente da colpe ma, probabilmente, non l’unica industria automobilistica ad aver ‘barato’ nel corso della storia) viene catalogata come il ‘mostro del mese’ da attaccare. ‘Ben gli sta’, potrebbe obiettare qualcuno; ma in realtà no: come detto sopra, l’animo tedesco potrà essere anche poco preposto all’empatia, ma la Germania indebolita è preludio allo schianto definitivo dell’Europa. Giusta (a volte) o sbagliata (spesso) che sia, la via tedesca è l’unica europea rimasta; se anche questa arteria diplomatica viene tranciata, arriverà il via libera definitivo ad un’Europa meramente schiava di potenze straniere. Ed in ottica futura, per sperare ancora in una ripresa del nostro continente, non si può immaginare una Germania indebolita.

 

Société civile – Entre chaos, désobéissance et prise du pouvoir

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Société civile – Entre chaos, désobéissance et prise du pouvoir

Michel Garroté
Politologue, blogueur

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les cinquante dernières années ont vu la victoire anti-culturelle, amorale et politicarde du courant initié dès le début des années 1960, puis, plus encore, par cette fumisterie que l’on nomme Mai 68. La civilisation française a progressivement perdu toute colonne vertébrale. A gauche comme à droite, la langue française est massacrée tous les jours par la caste politico-médiatique confortablement installée. L’individualisme prime sur les valeurs et sur le bon sens. Le concept de République est aujourd’hui vide et creux. La laïcité est devenue allahïcité. La culture classique -- à la fois judéo-chrétienne et gréco-latine -- est interdite de séjour sur son propre territoire.

L’immigration-invasion est majoritairement musulmane, pour ne pas dire islamique. L’islamo-gauchisme, c’est très « tendance » ; et oser écrire, cela est très incorrect. Une personne ouvertement de droite est aussitôt qualifiée « d’extrémiste de droite », de « frontiste » ou de « lepéniste ». Le travail des idées a été remplacé par de pseudo-débats aussi médiocres que sectaires. Dans cette ambiance, la société civile aura bientôt le choix entre le chaos, la désobéissance ou la prise du pouvoir.

Parler la langue de Mitterrand comme une lourde vache batave

Le chroniqueur catholique de droite Bernard Antony a récemment écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Je suis resté hier devant mon poste un peu plus longtemps que d’ordinaire, je me suis promené dans les chaînes : à deux ou trois reprises, çà et là, l’indigent spectacle de François Hollande proférant d’ineptes assertions sur le bombardement du camp d’entraînement à Deir ez-Zor pour les jihadistes qui, paraît-il, ont besoin d’aller là-bas, si loin, pour apprendre à tirer à la kalach, à dégoupiller une grenade ou à placer une charge. Toutes choses pourtant que n’importe quel caïd de Marseille se ferait une joie de leur enseigner juste pour le plaisir du service rendu.

Bernard Antony : Mais le pire, ce n’est pas qu’il prend les Français pour des billes, c’est qu’il parle la langue de Mitterrand comme une lourde vache batave avec des mots impropres, des pronoms relatifs inappropriés, et des accords du participe massacrés. Cela ne manque pas de provoquer les quolibets des orateurs africains qui tous, je l’ai vérifié jadis dans les rencontres du Parlement Européen, se font un point d’honneur de s’exprimer parfaitement dans la langue de Bossuet, conclut Bernard Antony (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Refaire des tissus, refaire des paysans, des esprits indépendants

Dans son dernier livre, Philippe de Villiers écrit (extraits ; voir lien vers source en bas de page) : Un jour, on retrouvera les étymologies : la patrie, la terre des pères, renvoie à la paternité. La nation – natio : naissance – renvoie à la maternité. On a voulu fabriquer une société de frères sans père ni mère. Il faudra bien reconnaître, face à la guerre contre la famille et contre la famille des familles – la communauté nationale –, l’objection de conscience, le refus de l’impôt quand on ne voudra plus payer de sa vie la mort des autres. Les premiers objecteurs iront en prison. Puis les murs de la prison tomberont, on ne peut pas emprisonner tout un peuple.

Philippe de Villiers : Car ceux qui luttent contre la vie et brisent les attachements vitaux ont choisi de ne pas survivre. Ils feront place nette. Ils n’auront pas de successeurs. Les derniers survivants seront les enfants des cercles de survie, les évadés de l’ordre marchand. Heureusement, dans un vieux pays, rien n’est irréversible. Il y a comme une mémoire quasi minérale du sol natal : le déracinement déracine tout, sauf le besoin d’enracinement. Nos âmes expirantes retrouveront un jour les sagesses instinctives. Il faudra refaire des tissus, refaire des paysans, des esprits indépendants, comme on replante des fleurs après l’hiver, conclut Philippe de Villiers (fin des extraits ; voir lien vers source en bas de page).

Une succession de trahisons et de reniements

De son côté, l’analyste Alexandre Latsa écrit (extraits ; voir lien vers source en bas de page) : Le 18 septembre dernier, un évènement assez inattendu s’est produit sur le plateau de l’émission "On n’est pas couché" (ndmg - il ne s’agit pas ici de la prestation récente de Nadine Morano). Pour la première fois sans doute depuis que le tandem de débat qui anime les discussions avec les invités existe, ces derniers ont été remis à leur place par un authentique intellectuel dont on ne peut que saluer l'honnêteté et la rigueur intellectuelle qui a été la sienne au cours de cet échange et qui, il faut bien le dire, aura laissé le binôme totalement KO, comme on peut le voir ici et.

Alexandre Latsa : Cet échange sur le plateau d'une émission du service public aura permis une nouvelle fois de constater le fossé qui existe au sein de tendances politiques pourtant plutôt similaires au sens large, entre les exécutants du système médiatique et le dernier noyau d'authentiques intellectuels français dont sans aucune hésitation, Michel Onfray fait partie tout comme par exemple Éric Zemmour. L'air totalement sonné, hagard même diront certains, de Léa Salamé ou Yann Moix sur le plateau le 18 septembre, ne peut pas ne pas nous rappeler la puissance lourde des démonstrations zemmouriennes qui mainte fois laissèrent les invités KO. Des états de fait traduisant l'écart cosmique de niveau entre Michel et Éric, et ceux qui sont censés analyser et évaluer leurs réflexions et leur production intellectuelle.

 

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Alexandre Latsa : De gauche et de droite, Michel et Éric sont pourtant équipés d'un logiciel de fonctionnement commun, logiciel les rapprochant sans doute en réalité beaucoup plus que ne les éloignent leurs pourtant réelles différences d'orientation politique.

Alexandre Latsa : Parmi ces points communs de fond et de forme on peut citer :

Une authentique maîtrise du verbe.

Une rhétorique axée sur la stratégie de vérité et l'analyse des faits.

Une pensée authentiquement cartésienne et donc française.

Une conscience nationale et/ou populaire affirmée.

La profonde remise en question des élites politiques ou médiatiques.

Le refus de cette insupportable menace permanente d'assimilation au Front national.

La tentative de compréhension des éléments visiblement sur une longue durée historique.

Et enfin, la tentative de résister à cette nouvelle dictature qu'est devenue l'information de l'instantané, qui favorise l'émotion au détriment de la réflexion.

Alexandre Latsa : A gauche, cette rupture est plus visible qu'à droite tant les 30 dernières années ont vu la totale victoire culturelle, morale et politique de la culture initiée par mai 68, une prise de pouvoir qui s'est affirmée au cours des années 1980. Une nouvelle gauche née sur les cendres du parti communiste et qui au cours des décennies suivantes s'est transformée en une nébuleuse sociale-démocrate sans idéologie et dont les principaux représentants n'ont plus que pour compétence leur aptitude à subsister au sein de la grande kermesse médiatique, cet espace oligarchique transnational au sein duquel, fondamentalement, le peuple n'existe pas, pas plus du reste que n'y existe la nation française.

Alexandre Latsa : A ce titre et pour se convaincre de la dépendance des premiers envers les seconds, une lecture attentive des excellents dossiers de l'Observatoire des Journalistes et de l'information permet de mieux comprendre ces nouvelles interactions. Les dynamiques qui ont pris naissance en amont de mai 68 et ont abouti à ce Maïdan français avaient pour corolaire historique naturel d'entraîner la disparition totale de l'ancienne gauche, que l'on peut qualifier de plutôt nationale, populaire et cohérente. Une disparition rendue nécessaire pour permettre la prise de pouvoir de cette Nouvelle Gauche qui, sous couvert d'aspirations sociétales fort séduisantes et d'une soi-disant sacro-sainte liberté individuelle, avait surtout pour raison et finalité historique de s'accorder avec l'hyper économisme dominateur et transnational.

Alexandre Latsa : L'histoire politique de notre pays de 1981 à 2015 n'aura finalement été qu'une succession de trahisons et de reniements opérés par les enfants de mai 68, ces libertaires capitalistes qui ont soutenu les processus économiques destructeurs (pour le petit peuple) et parfois antidémocratiques de la construction européenne, que l'on pense respectivement à l'instauration de l'espace Schengen en 1995 ou au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Nul doute que pour cette caste, l'entrée en vigueur du traité transatlantique soutenu par tous les socialistes européens sera vraisemblablement un soulagement mais aussi et surtout, au fond, un aboutissement.

Alexandre Latsa : De nombreux points communs avec notre classe politique, qui a au cours des quatre dernières décennies évolué de telle façon que notre président est devenu une sorte de VRP, et notre Assemblée nationale, chambre d'enregistrement des décisions américaines. Un comble alors que la France, en tant qu'Etat indépendant, devrait avoir à sa tête un président qui ne pense qu'aux intérêts supérieurs de la nation et une Assemblée qui valide les grandes directions insufflées par le chef de l'Etat.

Alexandre Latsa : Pourtant, ici et là, de nouvelles dynamiques apparaissent. Les Français sont visiblement de plus en plus nombreux à mesurer l'incompétence de leur classe politique et à comprendre que la solution ne viendra pas d'en haut mais d'en bas, du peuple. Nombreux sont ceux qui envisagent désormais de nouvelles figures politiques issues pourquoi pas de la société civile. De tels scénarios ont du reste déjà été envisagés, que ce soit avec Michel Onfray et Éric Zemmour. L'avenir pourrait-il voir l'émergence d'un gouvernement d'union nationale issu de la société civile ?, conclut Alexandre Latsa (fin des extraits ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté

http://www.bernard-antony.com/2015/09/devant-mon-poste.html

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/09/de-la-d%C3%A9sob%C3%A9issance-civile-%C3%A0-lesp%C3%A9rance-selon-philippe-de-villiers.html

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150928/1018441210.html#ixzz3n8iJtIzf

   

La légitimité pulvérisée de la “gouvernance” anglo-saxonne

La légitimité pulvérisée de la “gouvernance” anglo-saxonne

Ex: http://www.dedefensa.org

gov13-45EC-4FB1-98F88D9C1DECF511.jpgUne “crise de légitimité” est, à notre époque, nécessairement une crise de communication (en plus de ses composants politiques propres). La pratique statistique en politique (sondages, enquêtes) en fournit notamment mais principalement le moyen, pour le meilleur ou pour le pire, et elle exerce une influence considérable sur les psychologies. Pour cette raison, le dernier sondage Gallup aux USA représente une grave menace pour “le gouvernement des États-Unis” as a whole (toute l’organisation du gouvernement, – administration, Congrès, Cour Suprême, structure de lobbying, d’influence et de corruption, etc.). Ce sondage intervient à l’heure où la démission (effective le 30 octobre) du républicain John Boehner de sa fonction de Speaker (Président de la Chambre des Représentants et deuxième personnage dans la ligne de succession du président en cas d’indisponibilité) autant que de sa fonction de Représentant met en évidence la crise profonde du parti majoritaire (républicain), de plus en plus pressé par son aile droite populiste et anti-fédéraliste. Cela apparaît à l’heure où la politique de l’administration, intérieure et extérieure, avec les démocrates solidaires, est férocement contestée et extraordinairement inefficace...

(L’esprit populiste de révolte anti-Washington qu’exsude un tel sondage dont on va voir le détail rejoint celui qui apparaissait  dans cet autre sondage extraordinaire d’il y a trois semaines où une partie appréciable des citoyens se dit favorables à une prise de pouvoir par l’armée : « L’institut indique que 29% des citoyens américains envisagent des circonstances dans lesquelles ils seraient favorables à cela, la prise du pouvoir par les militaires des forces armées US, – dont 20% chez les démocrates et 43% chez les républicains. Le résultat chez les républicains est stupéfiant : 43% favorables à un coup d’État militaire, 32% défavorables... Longue vie à la Grande République ! »)

• Le sondage dont nous parlons aujourd’hui dit que 60% des citoyens veulent un “troisième parti de gouvernement”, ce qui implique, remarque Eric Zuesse qui le commente, la perception d’un système jugé bon dans sa conception initiale mais brisé par des incapables et des corrompus, et non d’un système contesté puisqu’il ne s’agit pas de l’appel à un parti protestataire ou révolutionnaire. La critique, plus conformiste dans ses causes et éventuellement discutable (le système US est-il si bon ?) est a contrario radicale même si elle est utopique dans ses conséquences : tout le personnel actuel doit être éliminé, pour permettre la création d’un nouveau parti de gouvernement, avec des hommes non-corrompus appliquant le système jugé originellement bon. Ce pourcentage d’hostilité au gouvernement n’a été atteint qu’une fois, lors de la crise de la cessation temporaire d’activité du gouvernement (lock-out) à cause d’un différend avec le Congrès, de l’automne 2013. Une telle crise dessine à nouveau et va encore aggraver le sentiment du public, qui rejette ainsi aussi bien les démocrates que les républicains.

En même temps, Gallup relève les réponses terribles à une autre question, sur la corruption du gouvernement. 75% des personnes interrogées estiment que le gouvernement as a whole souffre d’une “corruption généralisée”, contre 55% des personnes interrogées en 2005 et 66% en 2009. Ce résultat explique le précédent et l’aggrave en le justifiant, en le légitimant. La conséquence logique a contrario, tirée par Eric Zuesse dans Off-Guardian.org le 25 septembre 2015, est évidemment que le gouvernement des États-Unis, Washington D.C. as a whole, a perdu toute légitimité. Combien de temps et comment peut-on survivre dans un tel état d’illégitimité mis en évidence par le système de la communication, dans un pays qui reste “techniquement”, du point de vue de la communication, sous un régime démocratique théorique très strict qui a besoin au moins de l’apparence comptable du soutien de la population ?

« A Gallup poll issued on September 25 is headlined “Majority in U.S. Maintain Need for Third Major Party,” and it opens: “A majority of Americans, 60%, say a third major political party is needed because the Republican and Democratic parties ‘do such a poor job’ of representing the American people.” When Gallup started polling on this matter in 2003, only 40% wanted a different major party from the two existing major parties. The only other time when as high as 60% wanted a new major party was in October 2013, when the government shut down — something that now threatens to repeat. No other period had a percentage this high. [...] The way the question has been phrased is: “In your view, do the Republican and Democratic parties do an adequate job of representing the American people, or do they do such a poor job that a third major party is needed?” [...]

» When this polling started in 2003, it was not yet clear to most Americans that President George W. Bush’s repeated statements that he had seen conclusive proof that Saddam Hussein was stockpiling weapons of mass destruction (WMD) were mere lies; it was not yet clear that Bush had not actually seen any  such proof as he claimed existed; but, gradually the American public came to recognize that their government had, in fact, lied them into invading a country which actually posed no national security threat to the United States; and, so, gradually, this 40% rose to 48% in 2006, and then to 58% in 2007, as the realization that their government had lied finally sank in, gradually, among the American electorate. [...]

» Another Gallup poll, issued on September 19th, was headlined “75% in U.S. See Widespread Government Corruption.” 75% answered “Yes” to: “Is corruption widespread throughout the government in this country?” This could offer yet another explanation as to why 60% of Americans answer no to the question of “do the Republican and Democratic parties do an adequate job of representing the American people?” However, unlike the proposed Iraq War explanation, that one doesn’t possess any clear relationship to 2003. [...] Gallup provided no further details, except that, when Obama came into office, the percentage was 66%. So, a decade back, in 2005, the percentage was somewhere above 50%, and then it was 66% when Obama entered the White House in 2009, and it’s 75% today.

» The U.S. Government thus now faces a crisis of legitimacy. »

• Au Royaume-Uni, ce qui devrait être perçu nécessairement, même si indirectement, comme une crise de légitimité, est provoqué par l’arrivée de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste. Le nouveau chef du parti travailliste introduit un discours nécessairement antiSystème même s’il est daté par certains côtés, parce qu’il se nourrit de certains arguments antiSystème extrêmement radicaux. (Corbyn est attaqué comme une sorte d’“antiquité trotskiste” pour mettre en évidence son côté désuet, mais ce qui compte c’est le discours antiSystème, pas du tout désuet celui-là, qu’il développe du fait de ses positions idéologiques.) Du coup, Corbyn est l’objet d’une guérilla interne très intense de la fraction-Système très puissante dans la direction du parti travailliste, et d’attaques d’une puissance inouïe de la communication du parti conservateur et de la presse-Système, considérés dans ce cas comme une fraction extérieure alliée à la fraction-Système interne des travaillistes. C’est là une situation opérationnelle difficile pour Corbyn, mais qui, d’un point de vue général, mesure le degré de panique haineuse du Système dans le chef de ces réactions extrêmes jusqu’à être autodestructrices du Système (rien pour nous étonner là-dedans...). Cette attitude, telle qu’on la perçoit aisément, porte un risque considérable de délégitimation du pouvoir-Système britannique, là aussi as a whole, – expression anglaise si bien appropriée. C’est donc, avec ce qu’on a vu de Washington D.C., tout le “modèle de gouvernance” anglo-saxon qui est en cause. (On pourrait même dire que c’est tout le système de l’“anglosphère” qui est en cause, si l’on ajoute des remous non négligeables qui affectent les gouvernements australien et canadien dans leurs propres pays.)

Toutes les attaques contre Corbyn sont justifiées du point de vue du Système et effectivement appuyées sur une ligne-Système considérée par les tenants du Système comme dominante et plus ou moins acceptée par le public ; cette affirmation peut être admise avec réticence par les plus optimistes (par rapport à la puissance du Système), et doit être largement mise en doute par les réalistes au regard des extraordinaires avatars auxquels se heurte le Système ces dernières années, et de plus en plus ces derniers mois sinon ces dernières semaines. Ainsi, mettre en évidence que Corbyn est viscéralement eurosceptique, comme le font également ses détracteurs, pourrait paraître un bon argument en fonction du prochain (2016) référendum sur l’appartenance de UK à l’UE, à cause de l’opinion majoritaire dans le pays ; mais voilà qu’il perd chaque jour de sa force à mesure que l’opinion jusqu’ici favorable à l’UE change très vite pour aller vers la majorité contraire à cause de la crise des migrants-réfugiés où l’on voit l’UE imposer des quotas d’accueil des personnes déplacées aux États-membres, alors que la cause est aujourd’hui très impopulaire en Angleterre. (Les circonstances se mélangent sans cohérence : Corbyn est eurosceptique mais favorable à l'accueil de réfugiés, l'opinion était plutôt pro-UE mais, à cause des quotas de réfugiés, devient anti-UE. Qu'importe s'il y a un effet général antiSystème...)

 

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La dernière attaque en date contre Corbyn porte sur ses opinions qu’il exprima in illo tempore sur la manipulation qu’on a faite du 11-septembre, sur l’exploitation que les gouvernements anglo-saxons firent de cette attaque pour justifier et déclencher notamment l’attaque contre l’Afghanistan, et donc, dans cette logique, implicitement sur l’enchaînement des diverses guerres, agressions, ingérences, introductions de désordre, etc., qui se sont développées depuis avec les résultats qu’on sait. C’est le Daily Telegraph qui a ressorti ces interventions passées de Corbyn. On reprend ici un compte-rendu de I24.News, qui donne en français un rapport acceptable en nous épargnant les anathèmes d’usage de ces deux aspects (passé de Corbyn, guérilla anti-Corbyn au sein du parti travailliste)

« Le nouveau chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, aurait écrit en 2003 que les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis avaient été “manipulées” pour encadrer Oussama Ben Laden et son organisation al-Qaïda ”en vue de faciliter une invasion de l'Afghanistan par l'Occident”, rapporte le journal Telegraph, Selon le quotidien britannique, Corbyn, qui a été élu chef du Labour il y a deux semaines a écrit, en 2003, un article pour le journal socialiste ‘Morning Star’ dans lequel il affirmait que “les historiens étudieront avec intérêt la manipulation de l'information au cours des 18 derniers mois”.

» Le Telegraph a ainsi publié quelques extraits de l'article de Corbyn : “Après le 11 septembre, les allégations selon lesquelles Ben Laden et Al-Qaida étaient les auteurs de cet atrocité ont été diffusées rapidement et avec fracas”. “Cela s'est transformé en une attaque contre les talibans et ensuite, subtilement, il y a eu un changement de régime en Afghanistan.” [...]

» Par ailleurs, le parti travailliste britannique aborde son congrès annuel plus divisé que jamais après l'élection à sa tête de Jeremy Corbyn, dont les positions très à gauche alimentent un climat de guérilla au sein du Labour. Réuni à Brighton, station balnéaire du sud de l'Angleterre, à partir de dimanche, le parti a quatre jours pour se mettre en ordre de bataille. Et la tâche ne s'annonce pas simple pour son leader, tenu de faire un grand écart entre les militants radicaux qui ont voté pour lui et les députés du parti aux positions plus centristes. Jeudi encore, Kim Howells, un des anciens secrétaires d'Etat de Tony Blair, a prévenu qu'ils étaient plusieurs à se préparer à une “guerre civile” pour ne pas laisser “une bande de vieux trotskistes prendre le pouvoir”.

» Leur détermination est renforcée par les débuts balbutiants de Jeremy Corbyn, empêtré dès les premiers jours dans plusieurs polémiques, comme lorsqu'il a refusé de chanter l'hymne national lors d'une cérémonie de commémoration. Autre dossier brûlant: la position du Labour vis-à-vis du référendum à venir sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Ces dernières années, le parti a été viscéralement pro-européen. Mais Corbyn est un eurosceptique historique qui avait voté pour la rupture au référendum de 1975, afin de dénoncer le libre-marché. »

Il faut traiter conjointement ces deux aspects (USA et UK), même si les tenants et les aboutissants sont différents. Dans les deux cas, et sans trop s’attarder au sort de l’un ou l’autre des trouble-fêtes (une nouvelle orientation du parti républicain, le rôle déstructurant dans le parti républicain de Donald Trump, la position et la politique de Corbyn, le sort du parti travailliste, etc.), il s’agit d’un affaiblissement dramatique sinon vertigineux de la structure du pouvoir, de la gouvernance dans les puissances anglo-saxonnes. L’affaire est couronnée, activée, accélérée, par une désaffection terrible du public, qui se traduit désormais en une dynamique de délégitimation accélérée et non plus en manifestations de contestation et de mécontentement. Il y a une dynamique autodestructrice en cours dans les pouvoirs anglo-saxon, et les rumeurs diffamatoires lancées contre un Corbyn ou l’éventuelle radicalisation jusqu’à une fracture interne du parti républicain US ne profitent à aucune fraction en particulier parce que son principal effet est la poursuite de la dévastation du pouvoir anglo-saxon dans sa spécificité de Système bipartite où les deux partis forment les deux ailes du parti unique. Et le fait est qu’il n’y a rien pour remplacer cela...

 

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... Et le fait est que cela est logique. Ce que nous décrivons ici et là est constitué de diverses dynamiques antiSystème, – quelle que soient les vertus de ces choses/de ces acteurs, et même s’il n’y a aucune vertu  qu’importe. L’effet antiSystème est parfaitement observable et identifiable, mais on doit le prendre pour ce qu’il est et ne pas le parer, lui, de vertus qu’il n’a pas et qu’il ne peut avoir puisque son action n’existe qu’en référence à l’existence du Système et que la destruction du Système conditionne tout. En aucun cas ne sont en train de s’esquisser, encore moins de se construire, des alternatives viables ; mais d’abord une seule chose : dans tous les cas se manifestent des effets destructeurs dont pâtit le Système, et c’est la seule chose qui importe parce que c’est la seule chose possible dans l’état actuel des choses. Rien ne peut être fait, rien ne peut être construit, tant que le système n’est pas détruit. C’est là une logique implacable qui repose sur des facteurs irrémédiables et irréversibles. En un mot, nous ne pouvons concevoir un après-Système tant que le Système n’est pas complètement détruit ; nous ne pouvons concevoir que de l’anti-Système pour participer à l’accélération de son autodestruction, – et c’est effectivement ce qui se passe, et à quelle vitesse.

jeudi, 01 octobre 2015

Diplomatie française: improvisations, revirements et amateurisme…

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Diplomatie française: improvisations, revirements et amateurisme…

par Richard Labévière

Ex: http://www.prochetmoyen-orient.ch

Quelques semaines avant l’élection de François Hollande, un groupe de hauts fonctionnaires français signait une tribune dans un quotidien parisien1, appelant à rompre avec les postures médiatiques de Nicolas Sarkozy. Commentant les propositions du candidat socialiste, ce collectif écrivait : « on ne voit pas encore les axes structurants d’une politique réfléchie. Sans tabous ni autocensure, la première des préoccupations reste la non-prolifération nucléaire et le dossier iranien, mais aussi et peut-être davantage le Pakistan, ainsi que le réarmement d’autres puissances. Quelle est la meilleure politique au regard de nos intérêts? Est-ce pertinent de soutenir Israël quelles que soient les extrémités où l’on risque de nous entraîner? Quelles leçons tire-t-on de l’expédition libyenne – guerre déclenchée au nom des droits humains – dont on ne connaît toujours pas le bilan des victimes, ni l’ampleur des effets déstabilisateurs dans la sous-région sahélienne, sans parler de l’évolution inquiétante des libertés civiles et politiques? Et que penser de la politique de gribouille sur la Syrie, pouvant déboucher sur une militarisation accrue de la crise? L’appel au changement de régime est-il légitime, surtout lorsqu’il est porté par des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite? Ne reproduit-on pas ici les erreurs commises par les Américains et les Britanniques en Irak ? Cela ne ressemble-t-il pas à un vieux remugle de néo-colonialisme? Quant à l’Afghanistan, il restera à dresser un bilan de notre engagement militaire. Ces questions rompent avec le politiquement correct dominant. Il faut cesser de se gargariser des grands discours ridicules sur notre « diplomatie universelle » et de nier béatement le déclin de la France dans le monde. Il est temps d’élaborer une doctrine de redressement, fondée sur des analyses géostratégiques tenant compte de la réalité, de nos moyens d’agir, de nos intérêts ainsi que de ceux de nos voisins européens, méditerranéens et africains ».

Une fois élu, François Hollande – qui ne s’était guère intéressé aux relations internationales – nommait à la tête de la diplomatie française l’ « ancien plus jeune Premier ministre de la Vème République ». En confiant le Quai d’Orsay à Laurent Fabius, le nouveau président de la République cédait ainsi à son tropisme d’ancien premier secrétaire du PS : ménager les tribus de la rue de Solferino en considérant que Fabius serait moins nuisible à l’intérieur du gouvernement qu’abandonné à la direction d’un courant qui avait mené la bataille contre le projet de constitution européenne, notamment. Du grand art… et un signal fort adressé à nos partenaires européens. Condition de son acceptation du maroquin des Affaires étrangères, Laurent Fabius favorisait le choix d’un conseiller diplomatique faible pour l’Elysée, en l’occurrence le regretté Paul Jean-Ortiz – homme droit et affable, surtout spécialiste de l’Asie, – ne voulant pas s’encombrer d’un sherpa trop pointu, genre Jean-David Levitte qui géra les dossiers internationaux pour Sarkozy tandis que Bernard Kouchner amusait la galerie du Quai d’Orsay, multipliant les voyages et des affaires pas toujours très claires…

Cette inversion hollandaise du dispositif Sarkozy (sherpa fort/ministre faible) pour un ministre fort et un conseiller diplomatique docile ne changea pas grand-chose à une diplomatie qui accentua les évolutions impulsées par une « école française néoconservatrice » qui avait déjà commencé à sévir sous le deuxième Chirac finissant : retour dans le commandement intégré de l’OTAN, alignement sur Washington et Tel-Aviv ! Et l’un de nos grands ambassadeurs de commenter : « avec Laurent Fabius, c’est Guy Mollet, les néo-cons américains et la morgue en prime… » Sans appel, ce jugement s’illustre particulièrement sur les trois grands dossiers proche et moyen-orientaux.

La Syrie d’abord ! En mars 2012, Alain Juppé avait curieusement décidé de fermer l’ambassade de France à Damas, contredisant les fondamentaux de la diplomatie qui consistent, justement, à ne jamais perdre le contact avec les pays qui s’éloignent le plus de nos positions, sinon de nos intérêts… Cherchant à corriger les effets désastreux du soutien passé de Michèle Alliot-Marie au dictateur tunisien, Paris se devait de revenir dans le sens de l’Histoire : Ben Ali dégage, Moubarak dégage, Kadhafi idem… Avec Washington et Londres, Paris s’enferma dans le « Bachar dégage ! », personnalisant une situation syrienne, pourtant très différente des autres mal nommées « révolutions arabes ».

Sur la Syrie, inaugurant une « ligne Juppé consolidée », selon les propres termes d’un ancien ambassadeur de France à Damas, Laurent Fabius a été principalement inspiré par deux personnes : Eric Chevallier – un copain de Kouchner promu par ce dernier « diplomate professionnel », thuriféraire de Bachar jusqu’en juillet 2011, moment où il fut rappelé à Paris pour se faire expliquer que la suite de sa carrière dépendait d’un complet revirement anti-Bachar2 – et Jean-Pierre Filiu, un ancien diplomate – ayant quelque compte personnel à régler avec le régime baathiste – devenu professeur des universités et militant de la « révolution syrienne ». Fin août, lors de son discours devant la 70ème conférence des ambassadeurs, François Hollande a encore confirmé cette ligne « renforcée » du « ni-ni » – ni Bachar, ni Dae’ch – estimant que bombarder Dae’ch en Syrie pourrait renforcer le « boucher de Damas ».

Début Septembre survient la « crise des migrants », soulevant un mélange d’émotions et de craintes dans les opinions européennes, confirmant l’absence de véritable politique de l’Union européenne en la matière. La décision d’accueil massif d’Angela Merkel, qui pense ainsi combler ses déficits démographique et de main d’œuvre, embarrasse François Hollande qui doit pourtant afficher sa convergence avec la dirigeante de l’Europe. Opposée en Mai 2015 à des quotas migratoires contraignants au sein de l’UE, la France se met à en soutenir le principe en Septembre. Après avoir qualifié de « stupide » l’idée de rétablir un contrôle aux frontières, le gouvernement français affirme qu’il « n’hésitera pas » à le faire si nécessaire, après la décision allemande de fermer certaines de ses frontières. Improvisation totale, le regard rivé sur la ligne d’horizon des présidentielles de 2017, ce revirement pathétique s’opèrera naturellement sous la pression des sondages d’opinion.

Avec la crise des migrants, le Front national retrouve son « cœur de métier », mais récolte aussi les bénéfices d’une équation relativement simple : les migrants affluent pour fuir la guerre civile syrienne dont Dae’ch est l’un des principaux protagonistes. Deux corollaires s’imposent tout aussitôt : 1) il faut lutter plus efficacement contre l’organisation terroriste d’autant que le bilan d’une année de lutte de la Coalition anti-Dae’ch, regroupant les plus puissantes armées du monde, est particulièrement nul. En effet, comment expliquer aux électeurs que la Coalition n’arrive pas à venir à bout d’une organisation qui compte tout au plus 40 à 45 000 hommes, alors qu’elle signe aussi des attentats en Europe ? 2) il faut parler avec Bachar al-Assad. Les affirmations régulièrement répétées du Quai d’Orsay selon lesquelles le « dictateur de Damas » a enfanté Dae’ch tout seul font sourire depuis longtemps les connaisseurs du pays et de la région. Depuis plusieurs mois, l’Espagne, la Pologne, la Tchéquie et d’autres pays de l’UE, plus récemment l’Allemagne, disent de même. Moscou défend cette position depuis l’hiver 2011/2012 et Washington a commencé à nuancer la sienne à partir de mars 2015.

Le coup de grâce du « ni-ni » hollando-fabiusien intervient mi-septembre avec l’officialisation d’un engagement militaire russe accru afin d’épauler Bachar al-Assad pour éviter que les catastrophes d’implosion territoriale et politique, commises en Irak et en Libye, ne se répètent. Durant un déplacement de Laurent Fabius à l’étranger, Jean-Yves Le Drian, dont la compétence en matière de défense n’est plus à prouver, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), et le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier du Président, finissent par convaincre celui-ci que la position française n’est plus tenable au risque de se trouver marginalisée dans la nouvelle donne inaugurée par l’accord sur le nucléaire iranien du 14 juillet dernier.

C’est le deuxième échec personnel de Laurent Fabius qui rejaillit sur l’ensemble de la diplomatie française : ne pas avoir accompagné la finalisation de l’accord sur le nucléaire iranien et n’avoir pas anticipé non plus ses conséquences régionales et internationales. Pire, Laurent Fabius s’est opposé pendant plus d’un an et demi aux progrès de la négociation en relayant systématiquement les critiques et les exigences… israéliennes ! Au nom de quels intérêts français ? On se le demande encore… La signature à peine sèche, le ministre français se précipite pourtant à Téhéran afin de devancer son homologue allemand : ce voyage est une telle catastrophe que lors de la dernière visite des patrons du MEDEF à Téhéran, il préfère se faire porter pâle et céder sa place au porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Au Quai d’Orsay comme au MEDEF, personne n’ose dire que son entêtement contre l’accord a plombé les grandes, moyennes et petites entreprises françaises pour pas mal de temps ! Heureusement que les Iraniens sont pragmatiques et qu’ils ne mettent jamais tous leurs œufs dans le même panier, mais tout de même ! Pourquoi avoir refusé si longtemps cet inéluctable début de normalisation avec l’une des grandes puissances régionales du Moyen-Orient ? La question reste entière…

Les yeux toujours rivés sur le baromètre intérieur, François Hollande demande instamment à Laurent Fabius d’organiser à Paris, le 8 septembre dernier, une conférence internationale pour venir en aide aux Chrétiens et autres minorités d’Orient. Celui-ci s’exécute à reculons, toujours partisan d’armer l’opposition syrienne « laïque et modérée » pour en finir avec Bachar, c’est-à-dire « les bons p’tits gars de Nosra », comme il l’affirmait en décembre 2012 lors d’un voyage au Maroc. Rappelons que Jabhat al-Nosra, c’est tout simplement Al-Qaïda en Syrie, qui achète et absorbe, depuis plusieurs années, les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) qui n’existe plus que sur le papier. Rien appris, rien oublié ! Laurent Fabius persiste et signe. Cette conférence est un fiasco absolu. Mais un autre dossier inquiète fortement le président de la République : le conflit israélo-palestinien et les gosses des banlieues françaises qui critiquent, d’une manière de plus en plus organisée, les choix inconditionnellement pro-israéliens du gouvernement français.

Laurent Fabius effectue donc plusieurs déplacements en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Des projets de résolution pour le Conseil de sécurité des Nations unies sont mis en chantier. Mais là encore, l’improvisation va coûter cher. Le chef de la diplomatie française s’étonne de ne pas trouver un Benjamin Netanyahou enthousiaste et surtout redevable à la France éternelle d’avoir tout mis en œuvre pour faire échec à l’accord sur le nucléaire iranien ! Le 8 juillet 2015, Paris renonce à présenter devant l’ONU son projet de résolution concernant le conflit israélo-palestinien. En coulisses, Tel-Aviv et Washington ont torpillé le texte. « Je peux dire que le projet français de résolution du conflit devant le Conseil de sécurité n’est plus une priorité pour les dirigeants français », déplore le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki.

Au Liban, Paris tente de débloquer la situation politique pour l’élection d’un président de la République (chrétien selon la constitution). Le palais de Baabda est inoccupé depuis août 2014. A la demande de Laurent Fabius, le patron d’ANMO (Direction Afrique du Nord/Moyen-Orient) Jean-François Girault multiplie vainement les consultations au Pays du cèdre, en Iran, en Jordanie et en Egypte. En fait, Paris ne fait plus rien sans en référer au nouvel allié saoudien. A la « politique arabe » du général de Gaulle et de François Mitterrand s’est substituée une « politique sunnite » de la France ! Il faut dire que cette « évolution » pèse quelque 35 milliards d’euros pour les grandes sociétés du CAC-40. Quant aux droits de l’homme tellement sollicités afin de pouvoir « punir », sinon « neutraliser » Bachar al-Assad, ils n’empêchent guère les ronds de jambe et les courbures d’échine répétés devant les dictateurs du Golfe.

Aux dernières nouvelles, un jeune saoudien chi’ite, Ali Mohamed al-Nimr risque d’être décapité puis crucifié, pour avoir « manifesté » contre le régime saoudien – cet ami de la France qui nous achète nos matériels d’armement et finance les Rafale pour l’Egypte… Une diplomatie époustouflante, en effet !

Richard Labévière
28 septembre 2015


1 « Pour un changement de politique étrangère » – Libération du 13 mars 2012.
2 Eric Chevallier coule aujourd’hui des jours heureux à Doha comme ambassadeur de France. Ayant tellement mis de cœur à l’ouvrage dans son revirement anti-Bachar en faveur de « l’opposition » syrienne, financée par le Qatar, les autorités du petit émirat pétrolier sont intervenues directement auprès de François Hollande pour qu’il y soit nommé représentant de la France.

Migrants: une invasion soutenue?...

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Migrants: une invasion soutenue?...

par Alexandre Latsa

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alexandre Latsa, cueilli sur le site d'information russe Sputnik et consacré à l'invasion migratoire et aux soutiens dont elle bénéficie en Europe...

Migrants: une invasion soutenue ?

Alors que l’Europe entre dans un automne qui s’annonce complexe, la crise des migrants entame un tournant bien moins angélique que prévu.

Il y a tout d'abord les violences et les faits divers, qui accompagnent de plus en plus souvent les confrontations entre les groupes de clandestins et les autorités ou populations locales en Hongrie, Grèce, Slovaquie, Allemagne ou Croatie.

Il y a les chiffres, que finalement plus personne ne semble vraiment maîtriser. Alors que l'on nous annonce que ce sont désormais officiellement 500.000 personnes qui auraient traversé la Méditerranée depuis le début de l'année, ils seraient en réalité déjà 200.000 à avoir traversé la seule Hongrie. Nul doute que les chiffres réels ne soient beaucoup plus élevés.

Cet afflux de migrants économiques, puisque la grande majorité des migrants sont des hommes en relative bonne santé, ne fait pas que des malheureux, bien au contraire. Pour le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Vitor Constancio: « l'Europe vieillissante a besoin de migrants ». En France c'est le prophète Jacques Attali qui pronostique que les migrants pourraient faire de l'Europe la première puissance économique mondiale. Même son de cloche pour le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, pour qui les migrants aideront l'Allemagne à résoudre «l'un des principaux défis pour l'avenir de son économie: le manque travailleurs qualifiés ». Des propos repris par Dieter Zetsche le président du groupe Daimler AG, pour qui ces migrants permettront un miracle économique. En France, de tels propos nous sont familiers puisqu'en 1969, les grands patrons tel que Francis Bouygues faisaient pression sur les politiques pour que ceux-ci favorisent une forte immigration principalement issue du Maghreb. Des arrivants moins qualifiés et condamnés à être sous-payés, Bouygues embauchant jusqu'à 80% d'étrangers à cette époque.

Cette névrose allemande totalitaire, qui cherche à imposer à l'UE une immigration qu'elle ne veut pas, est apparue au grand jour lors des récentes déclarations d'Angela Merkel. La chancelière sommait les autres Etats européens de se partager ou de renvoyer (mais où?) le restant de capital humain que Berlin ne jugerait pas assez qualifié pour l'utiliser. Devenue Maman Merkel pour les migrants afghans ou syriens, Angela a en effet simplement menacé de couper les fonds européens aux pays récalcitrants aux quotas de répartition des migrants.

L'Allemagne a comme d'habitude pris l'Europe de court et impose sa volonté.

Les migrants n'arrivent pas par conséquent en territoire inconnu au sein d'une Europe hostile. Ils savent parfaitement qu'en Allemagne, ils sont attendus. Plus fort encore, sur la route vers Berlin, une kyrielle d'ONGs et d'associations, le plus souvent à l'ADN germanique, a mis en place un dispositif complexe et structuré visant à leur baliser la route, leur indiquer les itinéraires à suivre et à éviter et les informer de leurs droits en tant que clandestins, on croit rêver!

Comment Bruxelles peut-elle prétendre lutter contre les réseaux de passeurs alors que dans le meme temps Berlin organise le viol des règles nationales et communautaires sur le séjour au sein de l'UE?

Cela pourrait sembler tiré d'un livre de science-fiction. Que nenni. C'est malheureusement l'incroyable réalité.

Les migrants disposent par exemple d'un manuel leur expliquant comment enfreindre la législation, et leur explicitant les lois pour rejoindre l'Allemagne et se retrouver au sein de la zone euro. Un manuel qui annonce clairement la couleur: « Nous souhaitons la bienvenue à tous les voyageurs dans leur difficile traversée et vous souhaitons un bon voyage — Parce que la liberté de circulation est un droit pour tous! » Une conception open-society du monde qui n'est pas sans rappeler les excès idéologiques de certaines officines globalistes affiliées à la galaxie Soros, qui peut compter à l'occasion sur ces alliés du moment: l'extrême gauche immigrationiste, pour qui le Syrien smicard de demain devrait devenir un camarade de combat syndical.

Cette internationale de gauche et son cœur allemand ont notamment créé un site dédié aux migrants, sponsorisé par l'organisation allemande Bordermonitoring, elle-même intégrée au réseau Watchthemed. Watchthemed est lui soutenu par les ONGs allemandes Proasyl, et Medico qui elles-mêmes renvoient sur une foisonnante galaxie d'ONGs dont par exemple Siftung, Afrique-Europe ou Migreurop, dont le réseau comprend en France Act-up, la Cimade, le Fasti, l'association des travailleurs maghrébins de France ou encore le MRAP…

Les lecteurs se souviennent que l'auteur de ces lignes mettait le doigt, au début de ce mois, sur l'existence en Allemagne de projet visant à structurer l'accueil et le relogement des migrants clandestins. La piste allemande semble donc se confirmer.

Sous couvert d'antiracisme et de gauchisme tiermondiste, cette galaxie mondialiste est tout simplement en train d'organiser légalement l'invasion de l'Europe, pour le plus grand bonheur des grands patrons allemands. Ceci confirme ainsi l'alliance entre trotskystes 2.0 reconvertis et patrons libéraux, affichant une convergence d'intérêts inattendue sous le paravent du libéralisme libertaire. Les premiers pour pouvoir exploiter une main-d'œuvre dans le besoin, main-d'œuvre que les seconds accueillent pour se donner une raison d'exister et ne manqueront pas de pousser à la révolte contre l'ordre établi, qu'il soit économique ou politique.

Il y a quelques semaines, Sergueï Narychkine, président de la Douma (chambre basse du parlement russe), n'excluait pas que la vague migratoire actuelle vers l'Europe avait été préméditée et vise à déstabiliser les pays prospères de l'UE. Des propos confirmés dans l'esprit par le général Christophe Gomart, selon lequel l'invasion n'avance pas au hasard, mais fait juste face à un manque de volonté politique pour interrompre fermement ces flux humains.

Alors que Schengen est provisoirement ou définitivement KO, nos « élites » et autres « stratèges de choc » feraient bien de regarder par-delà leurs frontières, afin d'entrevoir ce qui se passe en Syrie. Depuis le début de l'année, un tournant géostratégique majeur est peut-être en train de s'y produire: les dix derniers mois ont en effet mis un coup d'arrêt à la dynamique victorieuse que connaissaient l'Etat et l'Armée syrienne dans leur guerre contre le terrorisme, les raisons de cette évolution ayant été en partie décryptées ici et là.

Si ces dynamiques venaient à se prolonger, et si, bien que nous n'en soyons pas là, des immixtions extérieures, régionales ou occidentales sous impulsion américaine, finissaient par provoquer l'effondrement du pouvoir syrien, la situation pourrait se compliquer pour l'Europe sur le plan migratoire. En se projetant dans les zones tenues à ce jour par le pouvoir et où sont concentrées de fortes minorités, l'Etat islamique pourrait être à l'origine d'un nouvel exode forcé de Syriens vers l'Europe, exode encore plus conséquent qu'auparavant.

Ceci ne manquerait pas d'accentuer une dynamique migratoire qui finira bien par faire tache d'huile dans une région plus instable et explosive que jamais.

Alexandre Latsa (Sputnik, 21 septembre 2015)

mercredi, 30 septembre 2015

The Paranoid German Mind: Counting Down to the Next War

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The Paranoid German Mind:

Counting Down to the Next War

Tom Sunic, Ph.D.

Ex: http://www.theoccidentalobserver.net

Having lost, during and after World War II, over 9 million of its soldiers and civilians, Germany has had to wallow in expiation and self-abnegation.  Its present grotesque multicultural policy of Willkomenskultur (“welcoming culture” toward non-European migrants), openly heralded by Chancellor Angela Merkel and her government, is the direct result of the lost war. Germany’s role of an exemplary host country for millions of non-European migrants has been a major linchpin of its legal system over the last 70 years —  and by default for present day Central European countries subject today to floods of non-European migrants. The countries that were most loyal to National Socialist Germany in World War II, the contemporary Hungary, Croatia and to some extent Slovakia and Baltic countries further north, have similar self-denying dilemmas — due, on one  hand, to their historically friendly pro-German ties, and on the other, due to the obligatory rituals of antifascist mea culpas, as demanded by Brussels and Washington bureaucrats.  I have put together for TOO some excerpts from the chapter “Brainwashing the Germans” from my book Homo americanus: Child of the Postmodern Age, 2007 (foreword by Kevin MacDonald) (The second edition of this book is to be published by Washington  Summit Publishers). I guess some of those lines below might shed some light into extremely serious political developments in Europe today.

  *   *   *

In the aftermath of World War II, the role of Frankfurt School “scholars,” many of whom were of Jewish extraction, was decisive in shaping the new European cultural scene.  Scores of American left-leaning psychoanalysts — under the auspices of the Truman government — swarmed over Germany in an attempt to rectify not just the German mind but also to change the brains of all Europeans.  But there were also a considerable number of WASP Puritan-minded scholars and military men active in post-war Germany, such as Major Robert A. General McClure, the poet Archibald MacLeish, the political scientist Harold Laswell, the jurist Robert Jackson and the philosopher John Dewey, who had envisaged copying the American way of democracy into the European public scene.

As a result of Frankfurt School re-educational efforts in war-ravaged Germany, thousands of book titles from the fields of genetics and anthropology were removed from library shelves and thousands of museum artifacts were, if not destroyed by the preceding Allied fire-bombing, shipped to the USA and the Soviet Union. Particularly severe was the Allied treatment of German teachers and academics, wrote Caspar von Schrenck-Notzing, a prominent postwar conservative German scholar in his book on the post-WWII brainwashing of the German people. In his seminal book Schrenck-Notzing  writes that the Western occupying authorities considered that the best approach in curing the defeated Germany was by treating Germans as a nation of “clinical patients” in need of a hefty dose of liberal and socialist therapy.  Since National Socialist Germany had a significant support among German teachers and university professors, it was to be expected that the US re-educational authorities would start screening German intellectuals, writers, journalists and film makers first.

Having destroyed dozens of major libraries in Germany, with millions of volumes gone up in flames, the Allied occupying powers resorted to improvising measures in order to give some semblance of normalcy to what was later to become “democratic Germany.”

During the post-WWII vetting of well-known figures from the German world of literature and science, thousands of German intellectuals were obliged to fill out forms known in at the time as “Der Fragebogen” (The Questionnaire).  In his satirical novel under the same name and translated into English as The Questionnaire, German novelist and a former conservative revolutionary militant, Ernst von Salomon, describes American “new pedagogues” extorting confessions from the German captives, who were subsequently either intellectually silenced or dispatched to the gallows. Schrenck-Notzing  provides his readers with a glimpse of the mindset of the Allied educators showing the very great influence of the Frankfurt School:

Whoever wishes to combat fascism must start from the premises that the central breeding ground for the reactionary person is represented by his family.  Given that the authoritarian society reproduces itself in the structure of the individual through his authoritarian family, it follows that political reaction will defend the authoritarian family as the basis for its state, itsculture and its civilization. (my  emphasis)

From Ethno-Nationalism to National-Masochism

Much later,  Patrick J. Buchanan, in a similar vein, in his The Death of the West  also notes that Frankfurt School intellectuals in postwar Germany, having been bankrolled by the American military authorities, succeeded in labeling National Socialist sympathizers as “mentally sick,” a term which would later have a lasting impact on political vocabulary and the future development of “political correctness”  in Europe and America.  Political prejudice, notably, a sense of authority and the resentment of Jews, were categorized as “mental illnesses” rooted in traditional European child-rearing. The ideology of antifascism became by the late twentieth century a form of “negative legitimacy” for Germany and the entire West.  It implicitly suggested that if there was no “fascist threat,” the West could not exist in its present form.

Later on, German political elites went a step further. In order to show to their American sponsors their new democratic credentials and their philo-Semitic attitudes, in the early 1960’s they introduced legislation forbidding any historical revisionism of World War II and any critical study of mass immigration into Western Europe, including any study of negative socio-economic consequences of multiculturalism and multiracialism.

As of today the German Criminal Code appears in its substance more repressive than the former Soviet Criminal Code.  Day after day Germany has to prove to the world that it can perform self-educational tasks better than its former American tutor.  It must show signs of being the most servile disciple of the American hegemon, given that the “transformation of the German mind (was) the main home work of the military regime.” 

In addition to standard German media vilification of local “trouble-makers” — i.e. “right -wingers” —  Germany also requires from its civil servants obedience to constitutional commands and not necessarily their loyalty to the people or to the state of Germany. This is pursuant to Article 33, Paragraph 5, of its Basic Law.  ]) The German legal scholar Josef Schüsselburner,Germany’s observes that the powerful agency designed for the supervision of the Constitution (the famed “Office for the Protection of the Constitution” [Verfassungsschutz]) is “basically an internal secret service with seventeen branch agencies (one on the level of the federation and sixteen others for each constituent federal state).  In the last analysis, this boils down to saying that only the internal secret service is competent to declare a person an internal enemy of the state.

Given that all signs of German nationalism, let alone White racialism, are reprimanded in Germany on the grounds of their real or purported unconstitutional and undemocratic character, the only patriotism allowed in Germany is “constitutional patriotism” — Germany is de jure a  proposition nation:  “The German people had to adapt itself to the Constitution, instead of adapting the Constitution to the German people,” writes the German legal scholar, Günther Maschke. German constitutionalism, continuesSchüsselburner, has become “a civil religion,” whereby “multiculturalism has replaced the Germans by the citizens who do not regard Germany as their homeland, but as an imaginary “Basic Law country.”   As a result of this new civil religion, Germany, along with other European countries, has now evolved into a “secular theocracy.”

Similar to Communism, historical truth in Western Europe is not established by an open academic debate but by state legislation. In addition, German scientists whose expertise is the study of genetically induced social behavior, or who lay emphasis on the role of IQ in human achievement or behavior, and who downplay the importance of education or  environment — are branded as “racists.“

When Muslim Arabs or Islamists residing in Germany and elsewhere in Europe are involved in violent street riots, the German authorities do tolerate to some extent name calling and the sporadic usage of some anti-Arab or anti-Turkish jokes by local autochthonous (native) Germans. Moreover, a Muslim resident living in Germany can also legally and temporarily get away with some minor anti-Semitic or anti-Israeli remark—which a White German Gentile cannot dream of.  By contrast, a non-Jewish German average citizen, let alone a scholar, cannot even dream about making a joke about Jews or Muslims—for fear of being labeled by dreaded words of “anti-Semitism” or “racism.”

Tom Sunic is author (www.tomsunic.com)

L’Allemagne demande aux États-Unis la levée des sanctions contre la Russie

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L’Allemagne demande aux États-Unis la levée des sanctions contre la Russie
 
Le gouvernement fédéral commence à réaliser avoir été doublement piégé par les Américains!
 
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

La preuve criante de la vassalité de l’Allemagne aux États-Unis est apportée. C’est fou que ce Merkel est naïve, malléable, influençable, incompétente, peu prévoyante pour son peuple et nous autres Européens ! C’est tout aussi fou que Hollande soit le double caniche de Merkel-Obama au détriment des Français.

Le gouvernement fédéral commence à réaliser avoir été doublement piégé par les Américains. Les sanctions contre la Russie ont provoqué l’effondrement des exportations. Le scandale Volkswagen du contrôle antipollution met la branche industrielle la plus importante du pays sous pression. Dans ce contexte, Sigmar Gabriel, ministre fédéral de l’Économie, souhaite que les sanctions contre la Russie soient levées. Cette déclaration est un appel à l’aide aux Américains, lesquels, selon leurs propres déclarations, ont forcé l’Union européenne à participer aux sanctions. En effet, les Américains ont ouvertement admis avoir contraint l’Union européenne aux sanctions contre la Russie. C’est Joe Biden en personne qui déclarait qu’il était important, aux yeux d’Obama, que l’Europe puisse faire l’effort de subir des dommages économiques pour punir les Russes.

Ces déclarations de Biden prouvent que Merkel et ses collègues de l’Union européenne, Hollande en tête de tous les autres caniches, ont, sur ordre de Washington, porté préjudice à leurs peuples. Ils se sont rendus coupables de soumission aux intérêts américains. L’on admirera au passage le sang-froid de Vladimir Poutine et de son ministre Sergueï Lavrov, qui sortent grandis de cette affaire, désastreuse pour les Européens, et nous Français en particulier ! L’Allemagne piégée s’agite pour sortir de ce guêpier économique, quand Hollande vend les Mistral aux Égyptiens, payés par les Saoudiens, tout en perdant de l’argent. Chapeau, les artistes ! De cette histoire est à espérer que les Européens, la France en premier, retiennent la leçon. Il faut se rapprocher de la Russie, dont nous sommes culturellement proches « De Brest à Vladivostok » et, ainsi, mettre un terme à cette uni-polarité sous emprise exclusivement américaine.

Sigmar Gabriel a déclaré vendredi 24 septembre, à Berlin, que l’on ne peut demander aux Russes de collaborer sur le dossier syrien si les sanctions ne sont pas levées. « Chacun doit être assez intelligent pour savoir qu’on ne peut garder des sanctions ad vitam æternam et, de l’autre côté, vouloir collaborer ensemble. » Pour commencer de meilleures relations, il faudrait commencer par mettre en place un second pipeline et lever les sanctions contre la Russie. Gabriel continue : « Le conflit en Ukraine ne peut continuer à endommager les relations de l’Allemagne, de l’Europe et des États-Unis, pour que la Russie fasse défaut en Syrie. » Les déclarations de Gabriel viennent un peu tard. Les Russes ont déjà commencé à intervenir en Syrie, sans même « l’autorisation » américaine, et cela dans leur propre intérêt.

Perché Putin ha vinto il duello con Obama all’Onu

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Perché Putin ha vinto il duello con Obama all’Onu

Il presidente russo ha diviso l'Europa dagli Usa e ha messo in secondo piano la crisi ucraina

di Eugenio Cipolla

Ex: http://www.lantidiplomatico.it

«Il colloquio con Obama è stato sorprendentemente franco, costruttivo. Possiamo lavorare insieme. Eventi come questi sono utili, informali e produttivi». Vladimir Putin ha scelto queste parole, chiaramente di cortesia, per commentare il vertice con il presidente Usa Barack Obama, a margine dell’Assemblea generale delle Nazioni Unite. Novantacinque minuti di incontro a porte chiuse che hanno sancito la vittoria del leader del Cremlino sull’ex senatore dell’Illinois, mai percepito così debole e senza idee dall’inizio del suo secondo mandato. Non sono le opinioni di un tifoso, ma la constatazione della realtà, fatta di alcune considerazioni importanti dalle quali non si può prescindere per fare un’analisi seria dello scontro tra Mosca e Washington sulla crisi siriana e la guerra in Ucraina, le due spine più dolorose nei rapporti diplomatici tra i due paesi.
 
Stamattina diversi quotidiani italiani e internazionali parlavano di un avvicinamento, di un accordo, di una strategia comune tra i due dopo mesi di gelo e silenzio. Non è così. Non lo è per il semplice fatto che, al di là dei retroscena giornalistici, non è stato messo nero su bianco proprio nulla. E questo concede a Putin il vantaggio di poter continuare a proteggere l’alleato Assad, fornendo protezione diplomatica, armi e truppe. In sostanza si andrà avanti come prima, ognuno per conto proprio, ognuno con la sola preoccupazione di non creare incidenti tra le due superpotenze. Insomma, non è cambiato nulla e questo agli occhi dei russi è una cosa positiva, perché il loro presidente è uscito dalla trincea, ha sfidato il mondo intero e non si è fatto piegare dalla politica espansionistica dell’occidente, dal minaccioso Obama, difendendo gli interessi nazionali della propria gente. Al contrario, per gli americani questo nulla di fatto è un duro colpo, una sconfitta bruciante per un presidente, Obama, che in vista delle prossime presidenziali ha poco e nulla da dare.
 
Geopoliticamente, poi, il “capolavoro” di Putin è piuttosto evidente. Gli Usa, dopo le cosiddette “Primavere arabe”, hanno lasciato in Medio Oriente un vuoto che il presidente russo si è deciso ad occupare con astuzia, aumentando la propria influenza su una regione strategica. Così, oltre la Siria, considerato un vitale avamposto per impedire l’avanzata “imperialista” degli Usa, Putin si sta premurando di stringere accordi e rapporti con i maggiori paesi di quell’area, come Egitto, Iran, Turchia, Arabia Saudita, continuando peraltro a gridare al mondo che Isis e religione musulmana sono due cose distinte e separate, che il vero Islam è altra cosa (in Russia ci sono oltre 20 milioni di musulmani e questo rappresenta anche un messaggio in chiave elettorale con il fine di allargare il proprio gradimento tra i cittadini russi).
 
Ma il vero scacco matto è stato un altro. Anzi, sono due in realtà. Il primo è l’aver diviso l’Europa dagli Usa, con i capi di stato del vecchio continente, a parte l’eccezione francese, molto più disposti a questo punto a tenersi Assad pur di mettere fine all’immensa ondata migratoria che sta investendo l’Ue. Il secondo, invece, è l’aver messo in secondo piano la crisi ucraina, riuscendo de facto a congelarla, dimostrando di essere lui a muovere i fili della politica e della diplomazia in quello che considera il giardino di casa sua. 

LES CONDITIONS D’UNE «IMMIGRATION HEUREUSE»

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LES CONDITIONS D’UNE «IMMIGRATION HEUREUSE»

Yves-Marie Laulan*
Ex: http://metamag.fr
 
Il n’y a pas « d’immigration heureuse », ni au départ, ni à l’arrivée. Une immigration, surtout si elle porte sur des chiffres élevés, exerce forcément des effets traumatisants dans le pays de départ. Les  migrants vont tout abandonner, dans l’espoir souvent déçu, d’une vie de félicité. Dans le pays d’arrivée, l’entrée en masse d’éléments étrangers par l’origine, la langue, les coutumes ne peut manquer, la première vague d’émotion passée, de produire des réactions de réserve, puis d’hostilité. C’est très exactement ce qui est en train de se produire en Europe où les frontières se ferment les unes après les autres, devant l’arrivée d’une foule d’indésirables . (Le terme d’indésirable n’a rien de péjoratif en soi. Il faut le comprendre au pied de la lettre, à savoir des personnes non désirées, dont l’entrée sur le territoire national ne correspond  en rien à un manque  ou un besoin national sur le plan économique ou social. Or, faut-il le rappeler en France , le marché du  travail est totalement saturé notamment en raison des politiques malthusiennes poursuivies par tous les gouvernements successifs de notre pays, y compris le gouvernement socialiste actuel . La générosité française officielle s’arrête au niveau des déclarations publiques).

La France ne fait pas exception à cette règle quoi qu’en disent  les médias et, maintenant, les autorités religieuses, au plus haut niveau . C’est entendu, la France est un pays généreux où le droit d’asile a toujours honoré notre pays. Mais, avant de se lancer tête baissée,au nom de la « tarte à la crème » de la France « terre d’asile », dans un nouvelle vague d’immigration d’une ampleur inégalée susceptible d’engendrer des réactions de xénophobie, certains faits doivent être tenus présents à l’esprit, au risque de passer pour  un esprit grincheux.
 
1- En premier lieu, il faut rappeler que depuis 15 à 20 ans au moins, notre pays accueille chaque année entre 200 et 250 000 immigrés , sans compter les immigrés clandestins, si bien que la France abrite aujourd’hui une population de clandestins non déclarés et non titulaires de « documents », estimée à 300 000 à 500 000   personnes (selon les personnes bénéficiant de l’AMG  soit près d’un million), dont une très grand majorité de musulmans venant du Maghreb et d’Afrique noire et maintenant du Moyen-Orient. Ainsi s’explique que le pourcentage d’enfants d’immigrés scolarisés dans nos écoles se rapproche de 20 %, soit près d’un cinquième. Dans 10 à 20 ans, ces enfants deviendront adultes et constitueront un pourcentage relativement élevé de  la population, soit un Français sur 5.(Source CICM, le Centre interministériel de Contrôle de l’Immigration créé en 2005)

Cela est tout à fait compréhensible car les sources de l’immigration actuelle proviennent quasi exclusivement de pays musulmans (à l’exclusion de pays de tradition chrétienne  ou simplement laïque). Les pays musulmans exportent massivement leurs fidèles (et leurs problèmes) . Il est avéré que les flux migratoires proviennent exclusivement de pays musulmans. L’Islam, la religion de l’échec social, engendrerait-il naturellement les conflits et le chaos ? L’immigration syrienne et irakienne ne fera que renforcer la présence, déjà considérable de l’Islam dans notre pays (et, demain, l’immigration africaine potentielle !). L’immigration actuelle n’est pas un évènement  neutre. C’est un phénomène religieux de la plus haute importance dont les conséquences se feront sentir pour les siècles à venir . L’exemple type est la Tchétchénie, pays slave, colonisé par les Turcs au 16° siècle, devenu un foyer de rébellion musulmane irréductible en territoire orthodoxe. Il est peu croyable que les pouvoirs publics ferment benoitement les yeux sur cette caractéristique pourtant évidente, au nom de la laïcité.

2- En second lieu , il faut rappeler qu’en dehors de l’émotion suscitée par le spectacle désolant de ces cohues d’adultes et de leurs familles en route vers l’Eldorado allemand ou français, l’installation d’adultes présente de redoutable problèmes d’assimilation et de cohabitation avec les populations d’accueil. Toute immigration de quelque ampleur est nécessairement déstabilisante dans l’immédiat, et plus encore à terme, en perturbant les équilibres établis dans la population d’accueil en termes de financement, de chômage et de majorités électorales au plan local et national. (Rappelons à cet égard que François Hollande a été élu avec 2 millions de voix d’immigrés et de leurs descendants).
 
3- Une dernière considération est à prendre en compte. Peut-on sérieusement instaurer une politique d’immigration forcément importante et donc coûteuse sans prendre en compte l’avis des gens, c’est-à-dire de la population d’accueil ? La question s’est récemment posée en Allemagne où Angéla Merkel avait, dans un premier temps, avancé que son pays était prêt à recevoir un million de migrants. Mais cette déclaration imprudente avait promptement déclenché un véritable raz de marée humain en direction de l’ Allemagne et de l’Autriche. En conséquence, la Chancelière a été, sans tarder,  contrainte de tourner casaque peu de temps après devant les réactions plus que réservées des pays voisins (Hongrie , Slovaquie, Croatie etc.,), vite débordés par ces flots humains mis en mouvement par les déclarations allemandes ,mais aussi et surtout par les répercussions franchement hostiles sur le plan  intérieur, en  Bavière notamment.

Ces péripéties appellent deux types de réflexion. 

En premier lieu, les dirigeants européens, Allemagne en tête, n’ont nullement pris conscience de l’importance des problèmes migratoires qui ne font pas partie de leur univers mental habituel. Or les migrations d’aujourd’hui et, plus encore, celles de demain, représentent un phénomène démographique totalement inédit dans l’histoire du monde,en raison de l’énormité des flux migratoires mis en cause. On est désormais en présence d’une problématique totalement nouvelle que les gouvernements ne sont nullement préparés à affronter. L’attitude de l’Allemagne en est la preuve la plus récente.L’immigration d’aujourd’hui représente désormais une véritable dynamite sociale dont les effets sur le plan politique peuvent être foudroyants. Or, ni en France, ni en Allemagne, n’existe un Ministère des Migrations habilité à traiter raisonnablement de ces problèmes. Or c’est un sujet chargé d’émotion et d’hypocrisie  où, plus que tout autre, foisonnent les clichés et les idées fausses.

En second lieu, le traitement des phénomènes démographiques, et notamment des migrations, a été jusqu’à présent abordé comme des  manifestations relativement bénignes,voire secondaires, peu dignes de retenir l’attention des pouvoirs publics.

On en voudra pour preuve la totale liberté accordée à l’INED, qui est un démembrement de l’État placé théoriquement sous la tutelle du ministère des Affaires sociales. Mais cette administration jouit en réalité d’une  totale impunité  ce qui a permis à ses responsables, depuis longtemps pénétrés par une idéologie tiers mondiste, de déverser dans la presse peu informée de ces problèmes (et donc dans  l’opinion publique),un flot ininterrompu d’informations inexactes, déformées ou tronquées. Jusqu’au jour où l’opinion publique effarée  a été placée devant un fait accompli .

4- Or le monde a changé. La problématique migratoire revient au premier plan. Il faudra s’en accommoder et, sous peine de provoquer de graves désordres dans la société civile, prendre l’avis des gens, c’est-à-dire de l’opinion publique. Cela signifie que les problèmes migratoires ne devront plus être traités comme un élément relevant exclusivement et arbitrairement des pouvoirs régaliens de l’État. Il convient de mettre le public à l’épreuve et le placer devant ses responsabilités.

A cet égard, la décision prise sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing avec Jacques Chirac, Premier Ministre, de mettre en œuvre le rapprochement familial par un simple décret représente une de ces mesures aux conséquences incroyablement marquantes (de 30 000 à50 000 entrées annuelles sur le territoire français dans des  conditions plus que douteuses) prise avec légèreté, comme par mégarde, sans y accorder la moindre importance . C’est typiquement l’exemple à ne pas suivre. A l’avenir toute décision concernant les problèmes migratoires devrait faire , a minima, l’objet d’un large débat public au niveau du Parlement. (Valéry Giscard d’Estaing s’en est par la suite « mordu les doigts »,  bien  mais trop tard ).

Mais il faudrait aller plus loin et ne pas hésiter à tenir un référendum destiné à doter les décisions prises en ce domaine de la plus forte légitimité politique, compte tenu de l’importance capitale des migrations dont on perçoit bien qu’elles façonnent  l’avenir même de la France.
 

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Et puisque les médias s’égosillent à soutenir mordicus que les Français sont largement disposés à recevoir les migrants, une dernière mesure destinée à mettre à l’épreuve les bonnes dispositions de l’opinion publique serait de créer une taxe spécialement dévolue au financement d’un « Fonds pour l’Accueil des Migrants ». Car les conseilleurs ne sont pas forcément les payeurs. Et il n’est pas exclu que l’enthousiasme proclamé par les médias ne se refroidisse pas singulièrement devant ces perspectives d’alourdissement de la pression fiscale.
 
Par ailleurs et enfin, l’accueil des migrants devrait  se faire sous conditions,à savoir :
-L’apprentissage obligatoire de la langue française et de la nation française, son histoire et ses institutions
-l’acceptation d’une formation professionnelle pour exercer un métier dans les secteurs déficitaires de l’économie,
-l’installation à résidence dans des régions défavorisées et dépeuplées où leur arrivée serait susceptible de revitaliser ces zones.
Ces réfugiés ne pourraient pas, en outre, bénéficier des aides sociales sans fournir, en contrepartie,  une prestation économique significative sous peine de créer de nouvelles couches d’assistés sociaux à  perpétuité.

 

mardi, 29 septembre 2015

Quand la réalité vient sèchement démentir le monde virtuel que s’était construit les élites occidentales...

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Quand la réalité vient sèchement démentir le monde virtuel que s’était construit les élites occidentales...

Entretien avec le Prof. David Engels

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par David Engels à Atlantico et consacré à la réaction des élites européenne à la crise multiforme qui touche leur continent. Professeur d'histoire à l'Université libre de Bruxelles, David Engels a récemment publié un essai fort intéressant intitulé Le déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013).

Atlantico : En quoi des évènements majeurs comme ceux de Charlie Hebdo au mois de janvier, mais aussi la crise des migrants que l'Union européenne gère péniblement, ont-ils pu constituer un choc pour la vision qu'avaient les élites occidentales du monde ? Dans quelle mesure ces dernières se voient-elles bousculées ?

David Engels : En analysant les diverses expressions d’opinion dans les grands médias, je ne suis pas certain de la mesure dans laquelle on peut vraiment parler d’un bousculement des opinions établies au sein des élites occidentales. Certes, les nombreux drames humanitaires et sécuritaires des derniers mois ont été vécus comme extrêmement affligeants, à la fois par le grand public et par les milieux politiques et intellectuels, mais ce qui l’est encore plus, c’est l’absence totale de véritable remise en question d’une certaine vision du monde qui est à l’origine de ces drames.

Comprenons-nous bien : quand je parle ici de « responsabilité », ce n’est pas dans un sens moralisateur, mais au contraire, dans un sens pragmatique. Car il faut bien séparer deux aspects : d’un côté, le drame migratoire, la crise économique et les dangers du fondamentalisme musulman nous mettent devant des contraintes morales et nécessités pragmatiques que nous ne pouvons nier sans inhumanité ; d’un autre côté, il faudrait enfin cesser d’ignorer que ces crises sont en large part dues au dysfonctionnement politique, économique et identitaire profond de notre propre civilisation.

Il faudrait enfin accepter les nouveaux paradigmes sociaux qui s’imposent et prendre les mesures, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour arrêter la casse, au lieu de surenchérir sur nos propres erreurs. Car c’est exactement ce que nous faisons pour le moment. Le refus de mener une politique extérieure européenne digne de ce nom a-t-il laissé le champ libre aux interventions des États-Unis et provoqué un exode ethnique sans pareil ? Retirons-nous encore plus de notre responsabilité politique et cantonnons-nous à faire le ménage des autres ! La libéralisation de l’économie nous a-t-elle poussés dans une récession sans pareil ? Pratiquons encore plus de privatisations et d’austérité ! Le remplacement des valeurs identitaires millénaires de notre civilisation par un universalisme matérialiste et individualiste a-t-il créé partout dans le monde la haine de notre égoïsme arrogant ? Prêchons encore plus les vertus d’un prétendu multiculturalisme et de la société de consommation !

Dès lors, le véritable enjeu n’est pas la question de savoir s’il faut accueillir ou non les réfugiés syriens, iraquiens ou afghans – la réponse découle obligatoirement des responsabilités de la condition humaine –, mais plutôt la nécessité d’œuvrer courageusement et efficacement pour que les réfugiés puissent rapidement retourner chez eux et trouver un pays stabilisé, au lieu de rester en Europe et d’être exploités soit par une économie en recherche d’une main d’œuvre bon marché, soit par des groupuscules islamistes fondamentalistes. Le véritable enjeu, ce n’est pas l’assainissement des finances grecques, mais plutôt la réforme d’un système économique global permettant à des agences de notation privées de rendre caduques toutes les tentatives désespérées de diminuer les dettes souveraines des États avec l’argent des contribuables européens. Le véritable enjeu, ce n’est pas la question de savoir s’il faut renvoyer chez eux les nombreux étrangers nationalisés depuis des décennies, mais plutôt, comment les intégrer durablement dans notre société et maintenir le sens de la loyauté et solidarité envers notre civilisation européenne.

D'ailleurs, comment décririez-vous cette vision "virtuelle" du monde d'après ces élites ? En quoi consist(ai)ent ces représentations mentales ?

David Engels : La vision du monde développée par la majorité de nos élites actuelles est caractérisée, consciemment ou inconsciemment, par une profonde hypocrisie me faisant souvent penser à la duplicité du langage idéologique pressentie par Orwell, car derrière une série de mots et de figures de pensée tous aussi vaticanisants les uns que les autres, se cache une réalité diamétralement opposée. Jamais, l’on n’a autant parlé de multiculturalisme, d’ouverture et de « métissage », et pourtant, la réalité est de plus en plus caractérisée par l’hostilité entre les cultures et ethnies. Jamais, l’on n’a autant prêché l’excellence, l’évaluation et la créativité, et pourtant, la qualité de notre système scolaire et universitaire est en chute libre à cause du nivellement par le bas généralisé. Jamais, l’on n’a autant fait pour l’égalité des chances, et pourtant, notre société est de plus en plus marquée par une polarisation dangereuse entre riches et pauvres. Jamais, l’on n’a autant appelé à la protection des minorités, aux droits de l’homme et à la tolérance, et pourtant, le marché du travail est d’une dureté inouïe et les droits des travailleurs de plus en plus muselés. Jamais, l’on ne s’est autant vanté de l’excellence de nos démocraties, et pourtant, la démocratie représentative, sclérosée par la technocratie et le copinage à l’intérieur, et dépossédée de son influence par les institutions internationales et les « nécessités » de la globalisation, a abdiqué depuis bien longtemps. Force est de constater que non seulement nos élites, mais aussi les discours médiatiques dominés par l’auto-censure du « politiquement correct » sont caractérisés par un genre de schizophrénie de plus en plus évidente et non sans rappeler les dernières années de vie de l’Union soviétique avec son écart frappant entre la réalité matérielle désastreuse d’en bas et l’optimisme idéologique imposé d’en haut…

david engels,actualité,europe,affaires européennes,politique internationale,entretien,déclin,déclin européenCertains intellectuels avancent l'idée que cette déconnexion découle de la fin de la guerre froide, qui les aurait contraint à penser le monde de manière pragmatique. Comment expliquer que ces élites en soient arrivées-là ?

David Engels : Oui, la fin de la Guerre Froide me semble aussi être un élément crucial dans cette équation, car la défaite de l’idéologie communiste et le triomphe du capitalisme ont fait disparaître toute nécessité de respecter l’adéquation entre discours politique et réalité matérielle afin de ne pas donner l’avantage à l’ennemi idéologique, et ont instauré, de fait, une situation de parti unique dans la plupart des nations occidentales. Certes, nous maintenons, sur papier, un système constitutionnel marqué par la coexistence de nombreux partis politiques, mais la gauche, le centre et la droite sont devenus tellement proches les uns des autres que l’on doit les considérer désormais moins comme groupements idéologiques véritablement opposés que comme les sections internes d’un seul parti.

De plus, n’oublions pas non plus l’ambiance générale de défaitisme et d’immobilisme auto-satisfait qui s’est installée dans la plupart des nations européennes depuis déjà fort longtemps : la valorisation de l’assistanat social, l’américanisation de notre culture, le louange de l’individualisme, la perte des valeurs et repères traditionnels, la déconstruction de la famille, la déchristianisation, l’installation d’une pensée orientée uniquement vers le gain rapide et la rentabilité à court terme – tout cela a propulsé l’Europe dans un genre d’attitude volontairement post-historique où l’on vivote au jour le jour tout en laissant la solution des problèmes occasionnés aujourd’hui à de futures générations, selon cette maxime inoubliable d’Henri Queuille qui pourrait servir de devise à la plupart de nos États : « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. »

A quel point est-ce que ce décalage a pu s'observer ? Quels en sont, selon vous, les exemples les plus marquants ?

David Engels : Le potentiel d’un décalage formidable entre l’idéal et la réalité des démocraties libérales modernes s’est déjà manifesté dans l’entre-deux-guerres, période d’ailleurs non sans quelques ressemblances évidentes avec la nôtre. Mais la Guerre Froide, avec l’immobilisme de la politique étrangère qu’elle a imposée aux États et avec les avantages sociaux qu’elle a apportés aux travailleurs dans les sociétés capitalistes, a, pendant quelques décennies, endigué cette évolution. Néanmoins, au plus tard depuis le 11 septembre, il est devenu évident que l’Occident fait fausse route et va de nouveau droit dans le mur. Ainsi, en mettant délibérément de côté l’importance fondamentale des identités culturelles au profit d’une idéologie prétendument universaliste, mais ne correspondant en fait qu’à l’idéologie ultra-libérale, technocratique et matérialiste développée dans certains milieux occidentaux, l’Ouest a provoqué l’essor du fondamentalisme musulman et ainsi le plus grave danger à sa sécurité. De manière similaire, en contrant le déclin démographique généré par la baisse des salaires et l’individualisme érigé au titre de doctrine officielle par l’importation cynique d’une main d’œuvre étrangère bon marché sans lui donner les repères nécessaires à une intégration efficace, nos élites ont durablement déstabilisé la cohésion sociale du continent. De plus, en concevant l’Union européenne non comme un outil de protection de l’espace européen contre les dangers de la délocalisation et de la dépendance de biens étrangers, mais plutôt comme moyen d’arrimer fermement le continent aux exigences de ces « marchés » aussi anonymes que volatiles et rapaces, nos hommes politiques ont créé eux-mêmes toutes les conditions nécessaires à la ruine des États européens structurellement faibles comme la Grèce ainsi qu’à la prise d’influence de quelques grands exportateurs comme l’Allemagne. Finalement, en appuyant les interventions américaines en Afghanistan et en Iraq, puis en projetant, sur le « printemps » arabe, une réalité politique occidentale, l’Europe a été complice de la déstabilisation du Proche Orient et donc de l’exode de ces centaines de milliers de réfugiés dont le continent commence à être submergé. Et je pourrai continuer encore longtemps cette liste illustrant les égarements coupables de nos élites politiques et intellectuelles…

David Engels (Atlantico, 20 septembre 2015)

lundi, 28 septembre 2015

Migrants – La fin de l’Europe des Nations

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Migrants – La fin de l’Europe des Nations

Michel Garroté
Politologue, blogueur
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

On se demandait comment les « migrants » étaient aussi bien renseignés sur la façon d’arriver en Europe. Voici la réponse : W2Eu (Welcome to Europe, Bienvenue en Europe), un réseau de sites Internet en anglais, français, arabe ainsi que des manuels gratuits généreusement distribués donnant toutes les astuces, adresses, numéros de tél., etc. Un de ces manuels a été découvert sur une plage de l’île grecque de Lesbos par des reporters de la chaîne TV Sky News. Ces informations ont été confirmées tout récemment par Christine Tasin, Présidente de Résistance républicaine, sur le site Internet français Riposte laïque (voir le premier lien et le deuxième lien en bas de page). Rappelons tout de même que ce qui se déroule actuellement a été planifié il y a quarante ans, comme l’a démontré à maintes reprises l’historienne Bat Ye’Or (http://ripostelaique.com/linvasion-de-leurope-a-ete-methodiquement-preparee-il-y-a-quarante-ans.html).

De son côté, l’analyste Alexandre Latsa vient de publier une étude détaillée sur ces réseaux qui organisent le flux migratoire islamique massif vers l’Europe (extraits adaptés ; voir le troisième lien en bas de page) : Au cours du mois d’août 2015, alors que la crise des migrants s’est mise à faire la une de la majorité du flux médiatique global, une bien étonnante nouvelle est apparue entre les milliers de lignes d’actualité. Selon le magazine autrichien Direkt, auquel un membre des services de renseignements militaires autrichiens se serait confié, « les services secrets autrichiens disposeraient d’informations démontrant l’implication d’organisations ayant créé un système destiné à favoriser la dynamique migratoire que l’Europe subit ».

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Reprise uniquement sur différents médias non-alignés, cette information avait jusqu’alors paru fantaisiste et surtout relever d’une tendance complotiste américanophobe. Pourtant, peu à peu, Internet a fait son travail et la marée montante d’informations a permis aux commentateurs attentifs ici et là de commencer à récupérer et mettre en lien des informations plus que surprenantes et pour le moins inattendues. Il y a tout d’abord eu l’apparition publique de cette galaxie d’ONG d’extrême gauche à l’ADN majoritairement allemand, ONG qui ont déployé une énergie considérable à faire absorber de force ce flux humain dont plus personne ne connaît réellement aujourd’hui la réelle dimension, mais dont tout le monde peut constater à quel point il est de densité suffisante pour avoir mis à mal la vie sans frontières des vieilles Nations européennes.

Les Allemands ne sont cependant pas les seuls coupables de cette collaboration envers des migrants dont on comprend bien qu’il sera difficile de les inciter à repartir en Libye, Irak ou Somalie après avoir eu un aperçu même sommaire et brutal de la vie en Scandinavie, en France ou en Allemagne.

De nombreux projets croisés et transnationaux ont commencé à voir le jour, comme par exemple l’association franco-allemande SOSMEDITERRANNEE qui bénéficie notamment de subventions de BNP Paribas afin de « sauver des migrants et les accompagner vers les dispositifs d’information et d’assistance aux migrants sur le territoire européen » (Source).Ne faudrait-il pas plutôt commencer par prévenir le suicide chez nos agriculteurs ou nos petits artisans, aider nos jeunes femmes dans le besoin (les futures mères européennes), parfois contraintes de se prostituer pour payer leurs études, ou tout simplement s’occuper des dizaines de milliers de SDF qui jalonnent les rues des villes européennes ?

Cette affaire européenne n’en est peut-être pas une .Il y a d’abord cette surprenante nouvelle qui tombe à point nommé, à savoir la naissance en Grande-Bretagne d’un nouveau type d’établissement financier destiné aux étrangers et aux migrants et leur permettant d’ouvrir un compte en ligne en s’épargnant les habituelles tracasseries administratives. Il y a ensuite cette analyse minutieuse faite par Vladimir Shapak. Vladimir Shapak est le créateur d’une application du nom de Scai4Twi  permettant l’analyse de l’ADN d’un Tweet, à savoir son contenu et son origine territoriale. L’analyse de plus de 19.000 tweets liés à la thématique des « migrants » a ainsi permis de tirer des conclusions bien étonnantes. Tout d’abord, 93% des tweets émis contenaient des informations positives sur l’Allemagne et l’Autriche et 76%  contenaient des hashtags #RefugeesWelcome+Germany, alors que seuls 6% de ces messages étaient émis d’Allemagne, 36% de sources géo-localisées en Angleterre et en Amérique, parmi lesquelles de nombreux éminents médias américains ou responsables d’ONG américaines dont le trafic de tweets a été particulièrement important, comme on peut le constater  ici.

Plus étonnant encore, les liens forts discrets mais surprenants qui entourent la puissante association allemande Fluchthelfer. Fluchthelfer est un site militant appelant les citoyens européens à devenir des « agents d’évasions » en covoiturant des migrants de façon citoyenne et discrète lors de leur déplacements en Europe ou de leur retour de vacances en zones frontalières, telles l’Italie ou la Grèce. En clair, à devenir des passeurs et des trafiquants d’êtres humains et en violant la loi, comme le démontre leur  vidéo de promo  dans laquelle on  peut voir de bons vieux Allemands transporter un jeune homme visiblement originaire d’Afrique en lui faisant traverser les inexistantes frontières du dispositif Schengen.

Au cours du mois d’août 2015, des blogueurs se sont intéressés à Fluchthelfer pour découvrir que le nom de l’association avait été déposé, sur Internet, par une puissante structure américaine : l’institut  Ayn-Rand, ultra libertaire sur le plan sociétal et dont le conseil d’administration est composé autant d’anciens membres de Goldman Sachs que de membres du Cato Institute, ce dernier prônant également « les libertés individuelles, un gouvernement réduit, les libertés économiques et la paix ». Depuis ces « fuites », en juillet et août, le nom de domaine Fluchthelfer a été déposé, le 1er septembre, par un hypothétique Escape Institute dont  le titulaire, s’affichant sous le nom de « Paul Ribbeck », utilise un  anonymiseur internet  au logo rouge et noir. Ce même Paul Ribbeck prétend fournir « des outils de communication informatique pour les personnes et les groupes qui militent en faveur d’un changement social libérateur ».

Fluchthelfer a été  initié  en Allemagne par le  collectif PENG  qui, parallèlement à son activisme Internet et sociétal, coopère avec des groupes libertaires  tels que, par exemple,  les Pussy Riot ou encore Voïna. Les lecteurs souhaitant en savoir plus sur ces associations et leurs activités peuvent consulter  cet article  qui recense leurs faits les plus glorieux. Les liens entre les réseaux américains et européens afin de favoriser, aider et même soutenir cette poussée migratoire sont de moins en moins secrets et c’est l’Open Society de Georges Soros qui affirme sur son site  soutenir « les associations œuvrant à apporter des solutions relatives à la sécurité et au bien entre migrants légaux et illégaux ».

Bref, une destruction des Etats européens et des identités assistée des forces les plus destructrices de la planète, car pendant que les activistes européens travaillent à leur autodestruction ainsi qu’à celle des leurs, l’Etat islamique, lui, infiltre  les colonnes de faux réfugiés. Dans le même temps, cette grande démocratie qu’est le Qatar et qui soutient le terrorisme en Syrie vient d’acheter et d’imposer des places pour migrants à La Sorbonne, complétant sur le plan financier une invasion imposée à l’Europe et aux Européens qui devrait finir par amener la Guerre globale sur le continent européen. Voilà donc un scénario imposé par des réseaux globaux, qu’ils soient libertaires capitalistes, gaucho-libertaires ou islamiques radicaux, et dont l’objectif, de la Californie à Berlin en passant par Paris, Bruxelles, Raqqa ou Doha, reste le même : la destruction des Etats européens, conclut Alexandre Latsa (fin des extraits adaptés ; voir le troisième lien en bas de page).

Michel Garroté, 25 septembre 2015

http://ripostelaique.com/comment-ils-organisent-linvasion-de-leurope.html

http://w2eu.info/map.fr.html

http://alexandrelatsa.ru/2015/09/vague-de-migrants-en-europe-vers-la-piste-americaine/#more-8956

Le Camp des saints en Croatie

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Le Camp des saints en Croatie

par Tomislav Sunic

Ex: http://www.polemia.com

Tomislav Sunić est un écrivain et traducteur américano-croate, ancien professeur aux Etat-Unis en science politique et ancien diplomate.

♦ A quelque chose malheur est bon. C’est grâce à la poigne communiste que l’Europe de l’Est, y compris la Croatie encadrée en ex-Yougoslavie, a su préserver son visage blanc et sa mémoire historique. Pendant les Trente Glorieuses les immigrés africains, levantins et maghrébins surent fort bien que leurs hôtes en France et en Allemagne seront plus samaritains que le commissaire de l’Est dont les lendemains refusèrent obstinément de chanter.

Il fut prévisible que, suite à l’actuel choc migratoire en provenance du Moyen Orient et de l’Afrique, le peuple croate crachera sa colère envers l’UE ou les immigrés – ou tous les deux à la fois.

Ayant jadis fort bien appris la pensée unique communiste, la présente vulgate multiculturelle imposée par Bruxelles compte fort peu de disciples au sein du peuple croate. Les paroles acerbes à l’encontre des immigrés, qui seraient sujets aux dispositions de la loi Fabius-Gayssot en France ou sévèrement réprimés en Allemagne en vertu du paragraphe 130 du Code pénal, sont librement proférées en Croatie par beaucoup de ses citoyens. Contrairement à la France et à l’Allemagne, les vocables « racisme », « xénophobie » ou « convivialité multiculturelle » portent en Croatie un signifié dérisoire, digne de la langue de bois communiste. Se dire blanc et catholique à haute voix est souvent considéré comme un signe d’honneur croate.

Mais il ne faut pas s’y tromper pour autant.

La classe dirigeante croate, à l’instar des autres pays est-européens, est composée dans sa grande majorité de rejetons des anciens apparatchiks yougo-communistes dont le but suprême consiste à montrer à Bruxelles que la Croatie se comporte plus catholiquement que le Pape, à savoir qu’elle est plus européiste que la Commission européenne. Le côté mimétique des dirigeants croates n’a rien de neuf, ayant été hérité du passé yougoslave où les anciens communistes croates devaient se montrer davantage comme de bons Yougoslaves et de meilleurs titistes que leurs homologues serbes. Une peur bleue d’être dénoncés aujourd’hui par Bruxelles ou Washington comme des dérives « fascistes », « racistes » ou « oustachis », fait que Zagreb ne bouge pas sans l’assentiment de Washington ou de Bruxelles. Cela est souvent le cas au gré des circonstances : quand Washington misait dans les années 1990 sur la carte albanaise et antiserbe, les nationalistes croates s’étaient vu la porte grande ouverte ; quand, en revanche, la vulgate multiculturelle devient la règle, la Croatie est censée devenir un pays dépotoir pour les nouveaux migrants.

On peut tracer un parallèle avec l’Allemagne qui doit, elle aussi, jouer à la surenchère humanitaire envers les immigrés, s’imaginant que son passé, qui refuse de passer, sera ainsi mieux neutralisé. Soumise, après la Deuxième Guerre mondiale, à une rééducation exemplaire, il n’est pas étonnant que Mme Merkel et ses amis fassent des discours ultra-humanitaristes et antifascistes. Hélas, les paroles délirantes des Allemands sur leur « Willkommenskultur » (culture d’accueil) résonnent bien différemment aux oreilles des migrants venus de l’Afrique et de l’Asie.

Le grand avantage du flux migratoire en Europe de l’Est est qu’il se déroule de façon désordonnée et imprévue, ce qui ne motive guère ni les Croates ni les Serbes ni les Hongrois à accueillir les nouveaux venus à bras ouverts. Contrairement à la tactique bolchevique du salami, à laquelle les Occidentaux s’étaient déjà bel et bien habitués, le soudain drame migratoire en Europe de l’Est semble annoncer le nouveau printemps pour tous les Européens. Notre avant-guerre a commencé !

Tomislav Sunic
24/09/2015

www.tomsunic.com

Correspondance Polémia – 26/09/2015

samedi, 26 septembre 2015

Vague de migrants en Europe: vers la piste américaine?

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Vague de migrants en Europe: vers la piste américaine?

Ex: http://fr.sputniknews.com

Au cours du mois d’août 2015, alors que la crise des migrants s’est mise à faire la une de la majorité du flux médiatique global, une bien étonnante nouvelle est apparue entre les milliers de lignes d’actualité.

Selon le magazine autrichien Direkt, auquel un membre des services de renseignement militaires autrichiens se serait confié, "les services secrets autrichiens disposeraient d'informations démontrant l'implication d'organisations ayant créé un système destiné à favoriser la dynamique migratoire que l'Europe subit".

Reprise uniquement sur différents médias non-alignés, cette information avait jusqu'alors paru fantaisiste et surtout relever d'une tendance complotiste américanophobe. Pourtant, peu à peu, Internet a fait son travail et la marée montante d'informations a permis aux commentateurs attentifs ici et là de commencer à récupérer et mettre en lien des informations plus que surprenantes et pour le moins inattendues.

Il y a tout d'abord eu l'apparition publique de cette galaxie d'ONG d'extrême gauche à l'ADN majoritairement allemand, ONG qui ont déployé une énergie considérable à faire absorber de force ce flux humain dont plus personne ne connaît réellement aujourd'hui la réelle dimension, mais dont tout le monde peut constater à quel point il est de densité suffisante pour avoir mis à mal la vie sans frontières des vieilles nations européennes.

Les Allemands ne sont cependant pas les seuls coupables de cette collaboration envers des migrants qui sont en majorité des migrants économiques dont on comprend bien qu'il sera difficile de les inciter à repartir en Libye, Irak ou Somalie après avoir eu un aperçu même sommaire et brutal de la vie en Scandinavie, France ou Allemagne. De nombreux projets croisés et transnationaux ont commencé à voir le jour, comme par exemple l'association franco-allemande SOSMEDITERRANNEE qui bénéficie notamment de subventions de BNP Paribas afin de "sauver des migrants et les accompagner vers les dispositifs d'information et d'assistance aux migrants sur le territoire européen" (Source).

Ne faudrait-il pas plutôt commencer par prévenir le suicide chez nos agriculteurs ou nos petits artisans, aider nos jeunes femmes dans le besoin (les futures mères européennes), parfois contraintes de se prostituer pour payer leurs études, ou tout simplement s'occuper des dizaines de milliers de SDF qui jalonnent les rues des villes européennes?

Cette affaire européenne n'en est peut-être pas une.

Il y a d'abord cette surprenante nouvelle qui tombe à point nommé, à savoir la naissance en Grande-Bretagne d'un nouveau type d'établissement financier destiné aux étrangers et aux migrants et leur permettant d'ouvrir un compte en ligne en s'épargnant les habituelles tracasseries administratives.

Il y a ensuite cette analyse minutieuse faite par Vladimir Shapak. Vladimir Shapak est le créateur d'une application du nom de Scai4Twi permettant l'analyse de l'ADN d'un Tweet, à savoir son contenu et son origine territoriale. L'analyse de plus de 19.000 tweets liés à la thématique des "migrants" a ainsi permis de tirer des conclusions bien étonnantes. Tout d'abord, 93% des tweets émis contenaient des informations positives sur l'Allemagne et l'Autriche, et 76% contenaient des hashtags #RefugeesWelcome+Germany, alors que seuls 6% de ces messages étaient émis d'Allemagne, 36% de sources géo-localisées en Angleterre et en Amérique, parmi lesquelles de nombreux éminents médias américains ou responsables d'ONG américaines dont le trafic de tweets a été particulièrement important, comme on peut le constater ici.

Plus étonnant encore, les liens forts discrets mais surprenants qui entourent la puissante association allemande Fluchthelfer. Fluchthelfer est un site militant appelant les citoyens européens à devenir des "agents d'évasions" en covoiturant des migrants de façon citoyenne et discrète lors de leur déplacements en Europe ou de leur retour de vacances en zones frontalières, telles l'Italie ou la Grèce. En clair, à devenir des passeurs et des trafiquants d'êtres humains et en violant la loi, comme le démontre leur vidéo de promo dans lequel on peut voir de bons vieux Allemands transporter un jeune homme visiblement originaire d'Afrique en lui faisant traverser les inexistantes frontières du dispositif Schengen.

Au cours du mois d'août 2015, des blogueurs se sont intéressés à Fluchthelfer pour découvrir que le nom de l'association avait été déposé, sur Internet, par une puissante structure américaine: l'institut Ayn-Rand, ultra libertaire sur le plan sociétal et dont le conseil d'administration est composé autant d'anciens membres de Goldman Sachs que de membres du Cato Institute, ce dernier prônant également "les libertés individuelles, un gouvernement réduit, les libertés économiques et la paix". Depuis ces "fuites", en juillet et août, le nom de domaine Fluchthelfer a été déposé (le 1er septembre) par un hypothétique Escape Institute dont le titulaire, s'affichant sous le nom de "Paul Ribbeck", utilise un anonymiseur internet au logo rouge et noir. Ce même Paul Ribbeck prétend fournir "des outils de communication informatique pour les personnes et les groupes qui militent en faveur d'un changement social libérateur".

Fluchthelfer a été initié en Allemagne par le collectif PENG qui, parallèlement à son activisme Internet et sociétal, coopère avec des groupes libertaires tels que, par exemple, les Pussy Riot ou encore Voïna. Les lecteurs souhaitant en savoir plus sur ces associations et leurs activités peuvent consulter cet article qui recense leurs faits les plus glorieux.

Sans surprise, les liens entre les réseaux américains et européens afin de favoriser, aider et même soutenir cette poussée migratoire sont de moins en moins secrets, et c'est l'Open Society de Georges Soros qui affirme sur son site soutenir « les associations oeuvrant à apporter des solutions relatives à la sécurité et au bien entre migrants légaux et illégaux ».

Bref, une destruction des Etats européens et des identités assistée des forces les plus destructrices de la planète, car pendant que les activistes européens travaillent à leur auto-destruction ainsi qu'à celle des leurs, l'Etat islamique, lui, infiltre les colonnes de faux refugiés. Dans le même temps, cette grande démocratie qu'est le Qatar et qui soutient le terrorisme en Syrie vient d'acheter et d'imposer des places pour migrants à La Sorbonne, complétant sur le plan financier une invasion imposée a l'Europe et aux Européens qui devrait finir par amener la Guerre globale sur le continent européen.

Voilà donc un scénario imposé par des réseaux globaux, qu'ils soient libertaires capitalistes, gaucho-libertaires ou islamiques radicaux, et dont l'objectif, de la Californie à Berlin en passant par Paris, Bruxelles, Raqqa ou Doha, reste le même: la destruction des Etats européens.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

Angela Merkel, Max Weber et l’éthique du poisson mort

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Angela Merkel, Max Weber et l’éthique du poisson mort

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

A propos du virage à 180 degrés d’Angela Merkel sur les migrants, il a été question d’éthique de la conviction et d’éthique de la responsabilité, distinction proposée par le philosophe/sociologue Max Weber au début du vingtième siècle. Je me souviens encore de l’éblouissement que j’ai ressenti lorsque j’ai pris connaissance de cette distinction, tant elle était lumineuse et profonde.

Le convaincu agit selon une valeur qu’il veut faire passer dans la réalité, sans chercher à savoir quelles seront les conséquences de ses actes. Il veut la paix à tout prix et ne comprend pas que son action pourrait conduire très vite à la guerre. Ainsi Angela aurait agi tout d’abord selon ses convictions en matière de droits de l’homme et de libre circulation. On pouvait la sentir satisfaite de promouvoir la paix, l’ouverture, une bienveillance universelle sur la scène du monde. Elle agissait selon une éthique de la conviction.

Et puis, elle semble avoir pris conscience qu’en agissant ainsi elle risquait de promouvoir le contraire de ce qu’elle voulait promouvoir : la haine plutôt que la bienveillance – le repli sur soi plutôt que l’ouverture. Prenant conscience des conséquences de ses actes, elle a passé d’une morale de la conviction à une morale de la responsabilité.

Jusque-là, pas de problème. On comprend. Mais à y réfléchir, on en vient à se demander s’il y a eu une conviction derrière le comportement de la chancelière allemande. Angela a-t-elle jamais été une convaincue avant de voir les conséquences de ses actes ? N’était-elle pas plutôt une fonctionnaire de la pensée unique, avant d’être surprise par un retour de la réalité comme on est surpris par un retour de flamme.

Comment parler d’un comportement qui ne repose ni sur des valeurs, ni sur des convictions, mais sur le conformisme au politiquement correct ? A côté d’Angela, on peut placer François Hollande. Avec lui, on va encore plus loin : à chaque fois qu’il énonce des propos, on a l’impression qu’il n’y a personne derrière et donc pas la moindre conviction. On parle depuis quelques années d’ordinateurs capables de rédiger des articles à la place des journalistes. Qui n’a jamais senti que les discours de nos gouvernants pourraient, eux aussi, être tenus par des ordinateurs dûment programmés ? Nous avons de moins en moins affaire à des convaincus ou à des responsables, mais à des âmes mortes qui récitent des formules.

Max Weber ne semble pas avoir tenu compte de cette troisième catégorie à côté des deux types d’éthique qu’il propose. C’est un peu surprenant, car il avait conscience du fait que l’Occident entrait dans une phase où les valeurs disparaissaient. A tel point qu’il recommandait que l’on choisît une valeur, n’importe laquelle,  pourvu qu’on en choisît une. Il avait donc bien pressenti que les âmes mortes allaient proliférer, des âmes sans conviction, sans valeurs, même si elles avaient constamment ce mot à la bouche.

L’âme d’un individu qui ne croit plus à rien pour mieux fonctionner dans le monde tel qu’il est (soi-disant) est une âme morte. Nous sommes appelés à davantage qu’à fonctionner ici bas. C’est seulement alors que nous cessons d’être des coquilles vides.

Comment nommer ce comportement qui, à côté de l’éthique de la conviction ou de la responsabilité, consiste en une pure adaptation  au monde ? Je propose : éthique du poisson mort.

Sans que je comprenne bien pourquoi, il me semble qu’il y a de plus en plus de poissons morts dans les classes gouvernantes des démocraties modernes. Les représentants du peuple, devant répondre aux demandes de plus en plus diverses de ceux qu’ils représentent, ne peuvent pas avoir de convictions solides et d’actions claires car ils risqueraient alors de ne pas être réélus. Ce mécanisme fait passer tout acteur politique habité par une solide conviction pour fou, dangereux, fasciste. Il ne lui reste plus alors qu’à flotter, comme un poisson mort, au gré des divers courants qui agitent la société. Les sociétés modernes sont des sociétés sans gouvernants, sans gouvernail. L’éthique du poisson mort y règne, presque toute-puissante.

Jan Marejko, 22 septembre 2015

Migrantencrisis: Documenten bewijzen misleiding en manipulatie internet door overheid

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Migrantencrisis: Documenten bewijzen misleiding en manipulatie internet door overheid

93% van alle ‘vluchtelingen wees welkom’ tweets door zogenaamde ‘Duitsers’ blijkt NIET afkomstig uit Duitsland, maar vooral uit de VS

Met dit soort –vaak gemanipuleerde- foto’s en berichten moet de argeloze Westerse internetter het valse idee krijgen dat bijna iedereen de komst van miljoenen moslim migranten naar Europa enkel toejuicht.

De Amerikaanse onderzoeksjournalist Glenn Greenwald, bekend vanwege zijn samenwerking met de wereldberoemde NSA klokkenluider Edward Snowden, schrijft op het mede door hem opgerichte The Intercept dat uit de door Snowden meegenomen NSA documenten blijkt dat overheden en geheime diensten massaal het internet gebruiken om de bevolking te misleiden en manipuleren. Zo worden discussies op forums ‘gestuurd’ en bepaalde websites en personen die een niet politiek-correcte mening verkondigen zwart gemaakt. Om dat te bereiken schrikt men niet terug voor het versturen van valse en verdraaide emails en het manipuleren van persoonlijke foto’s. Ook Twitter en Facebook worden massaal misbruikt om het links-liberale globalistische gedachtengoed te propageren.

Greenwald werkt al geruime tijd samen met de zender NBC News aan een serie over de ‘smerige trucs’ van de GCHQ (Government Communications Headquarters), de Britse tegenhanger van de NSA, en diens afdeling JTRIG (Joint Threat Research Intelligence Group). Een van de vier als ‘geheim’ geclassificeerde GCHQ documenten, die enkel door de NSA en de inlichtingendiensten van de zogenaamde ‘Five Eyes’ (de VS, Groot Brittannië, Canada, Australië en Nieuw Zeeland) mochten worden ingezien, heeft als titel ‘De kunst van misleiding: Opleiding voor verborgen Internet-operaties’.

DDoS aanvallen, honingvallen

In eerdere artikelen hadden Greenwald en NBC al uit de doeken gedaan hoe YouTube en blogs voortdurend worden bewaakt en hackergroepen zoals Anonymous met hun eigen wapens (zoals DDoS aanvallen) worden bestreden. Tevens wordt gebruik gemaakt van gevaarlijke computervirussen en ‘honingvallen’, waarbij bepaalde personen in een seksueel precaire situatie worden gebracht, gefilmd en vervolgens gechanteerd.

Verspreiding van ‘alle denkbare vormen valse informatie’

‘De geheime diensten proberen discussies op het internet te controleren, te infiltreren, te manipuleren en te vervormen, om zo de integriteit van het internet zelf in twijfel te trekken,’ legde Greenwald uit. ‘Tot de centrale door JTRIG beschreven doelen behoren twee methodes: 1) de verspreiding van alle denkbare vormen van valse informatie op het internet, om zo het aanzien van bepaalde personen te ruïneren, en 2) het inzetten van oorspronkelijk sociale wetenschappers en andere methoden die de dienst wenselijk acht om internet-discussies en activiteiten te manipuleren.’

False-flag berichten, websites en emails

Daarnaast worden ‘doelwitten’, zowel personen als bedrijven, aangevallen met ‘false flag’ operaties,  zoals het verspreiden van bewerkte –‘gefotoshopte’- foto’s waarop te zien zou zijn hoe iemand zich schuldig maakt aan strafbare feiten of andere bedenkelijke handelingen. Ook wordt er negatieve c.q. schokkende informatie over het internet verspreid die zogenaamd van het doelwit –een blogger, een bedrijfsleider, een politicus- afkomstig zou zijn. Hier vallen ook internetberichten en forumpostings onder valse naam onder.

Tevens worden er valse ‘slachtoffersites’ opgericht van mensen die beweren door het doelwit te zijn belasterd of anderszins beschadigd. Men schrikt zelfs niet terug voor het onder valse naam versturen van emails aan collega’s, buren, familie en vrienden. Ondernemingen worden op dezelfde wijze in diskrediet gebracht en desnoods kapot gemaakt.

Regeringen met dergelijke macht levensgevaarlijk

Greenwald: ‘Onafhankelijk van hoe men over Anonymous, ‘hacktivisten’ of gebruikelijke criminelen denkt is het niet moeilijk te erkennen hoe gevaarlijk het is als een geheime regeringsinstantie in staat is iedere willekeurige persoon met deze op het internet gebaseerde, verborgen en op misleiding berustende methoden in diskrediet te brengen en te belasteren – mensen die nooit van een misdrijf zijn beschuldigd of daar nog nooit voor werden veroordeeld.’

De controlerende overheidsdiensten blijken zichzelf bevoegdheden te hebben gegeven om -waarschijnlijk vanwege bepaalde politieke belangen- het aanzien van personen te vernietigen en hun internetactiviteiten te stoppen, zonder dat deze personen ooit van een misdrijf werden beschuldigd of dat hun activiteiten een duidelijke verbinding hebben met het terrorisme of een bedreiging van de nationale veiligheid vormen.

Al in 2008 stelde de door Obama benoemde topadviseur Cass Sunstein voor dat de regering kritische groepen en internetsites zou gaan infiltreren. Dat is precies wat Obama volgens Greenwald heeft gedaan; zelfs de belastingdienst (IRS) werd door de president ingeschakeld om conservatieve groepen zoals de Tea Party aan te vallen en zo mogelijk monddood te maken.

Burgers verkeren nog in illusie

Veel burgers, ook in Nederland, verkeren nog steeds in de illusie dat hun regering zich altijd aan de grondwet houdt, uit eerbiedwaardige motieven handelt en enkel het beste wil voor zijn onderdanen. Toegegeven, het is niet makkelijk te moeten aanvaarden dat juist de eigen regering zijn burgers nauwlettend in de gaten houdt en desnoods aanvalt als iemand met een ‘afwijkende mening’ om wat voor reden dan ook als een ‘bedreiging’ wordt gezien. Uit de door Snowden/Greenwald geopenbaarde documenten blijkt echter onomstotelijk dat deze methoden wel degelijk uitgebreid worden toegepast. (1)

‘Vluchtelingen wees welkom’ berichten bijna allemaal vals

Een recent voorbeeld waaruit blijkt dat de overheid ‘as we speak’ druk bezig is de mening van de burgers te manipuleren is de onthulling dat de vele positieve tweets over de massa immigratie door Duitsers slechts voor iets meer dan 6% afkomstig blijken te zijn uit Duitsland zelf, en voor 93% uit het buitenland. Gezien het bovenstaande zal het geen verbazing meer wekken dat de meeste berichten afkomstig zijn uit de VS en Groot Brittannië.

Daarnaast zorgt een compleet leger ‘netbots’ ervoor dat de sociale media helemaal worden overspoeld met dit soort valse ‘vluchtelingen wees welkom’ berichten, waardoor de internetter die wél kritisch staat tegenover de komst van miljoenen moslims naar Europa het idee krijgt dat hij tot een kleine minderheid behoort (2).

Onthoud echter dat juist het tegendeel het geval is – als u zich ook grote zorgen maakt over de door de globalisten gewilde migrantentsunami en de daarop volgende dreigende instorting van onze vrede, welvaart en complete samenleving, behoort u tot de –helaas nog grotendeels zwijgende- meerderheid.

Xander

(1) KOPP
(2) KOPP / Global Research

vendredi, 25 septembre 2015

Attaques systémiques US contre la politique pro-russe de l’Allemagne

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Migrants, Volkswagen, Euro, Ukraine : attaques systémiques US contre la politique pro-russe de l’Allemagne

Les Etats-Unis ont lancé une campagne stratégique d’affaiblissement de leur vassal allemand dont ils craignent l’émancipation progressive au profit d’une politique de coopération euro-russe. La crise ukrainienne, la crise de l’euro, la crise migratoire ou le scandale industriel autour de Volkswagen sont autant d’offensives concentriques contre Berlin dont la politique pro-russe menace l’hégémonie américaine en Europe.

Comprendre la stratégie US

Washington est fidèle à la ligne stratégique anglo-saxonne : diviser pour régner d’une part, maintenir ses alliés dans un état de faiblesse structurelle d’autre part.

Pour les Etats-Unis, la seule alliance capable de menacer l’hégémonie américaine sur le monde serait celle formée par le bloc Union Européenne / Union Eurasiatique. Les USA s’inspirent de la stratégie arrêtée par le général polonais de l’entre-deux guerres, Josef Pilsudski.

En tant que Polonais, le général Pilsudski devait penser la position géopolitique de son pays avec à l’esprit que ce dernier était sous la menace constante de la Russie. Aussi conceptualisa-t-il deux axes stratégiques à mettre en oeuvre par la Pologne pour neutraliser l’empire eurasiatique.

Premièrement, le général estimait qu’il fallait priver la Russie de ses territoires non-russes. Il percevait à juste raison que la Russie cherchait fondamental à acquérir et maintenir une profondeur stratégique en associant, généralement de force, des territoires susceptibles de protéger le coeur de la Russie européenne. Sans sa ceinture caucasienne, centre-asiatique ou européenne, la Russie devient fragile, faible et cesse d’être une menace. En conséquence, le général Pilsudski soutenait les efforts d’autodétermination des peuples périphériques de l’empire russe.

Cette politique est aujourd’hui soutenue par les USA, notamment dans le Caucase où ils agitent le séparatisme et l’islamisme radical, ainsi qu’en Géorgie et en Ukraine. L’utilisation de l’islamisme radical comme moyen de déstabilisation des périphéries russes a été mise en oeuvre en Afghanistan pour la première fois, sous la direction du stratège d’origine polonaise Zbigniew Brzeziński. C’est là que la CIA armera les moudjahidines afghans et arabes, dont Ousama Ben Laden (“Opération Cyclone”).

Deuxièmement, Pilsudski entrevoyait la constitution d’un vaste complexe d’états d’Europe de l’Est qui, alliés les uns aux autres, seraient en mesure de contenir la Russie. Il devait inclure la Finlande, les Pays Scandinaves, les Pays Baltes, la Pologne, l’Europe Centrale, les Balkans, l’Italie et la Grèce. Soit, pour ainsi, la moitié Est du continent. Ce qu’il appelait l’intermarium, ou “l’entre-mers”, en référence à la jonction de ces états devant s’établir des mers polaires à la Mer Noire.

Les USA ont globalement repris cette idée et ont entrepris de constituer un bloc entre l’Europe de l’Ouest et la Russie, sous l’égide de l’Otan dont le rôle consiste à empêcher la jonction stratégique entre l’Allemagne et la Russie. A cet effet, la Slovaquie, la Hongrie et la Tchéquie, sous l’égide de la Pologne, ont décidé de former un groupe de combat dit de “Visegrad” auquel est associé l’Ukraine. Il doit entrer en service en 2016 et est explicitement tourné contre la Russie.

La réaction allemande

L’Allemagne a essayé de contenir cette entreprise dont le déclenchement véritable remonte au coup d’état du 22 février 2014 à Kiev. Angela Merkel a ainsi refusé de soutenir la constitution du rempart oriental inspiré par le projet de Pilsudski sous l’égide de l’OTAN. C’est pourquoi l’Allemagne, en août 2014, refusa de participer au renforcement militaire de l’Alliance Atlantique dans les Pays Baltes (lire ici).

Ce premier développement en préfigurait un second lorsque Berlin négocia avec Moscou le règlement de la crise ukrainienne lors des accords de “Minsk 2″.

Cette rébellion allemande manifeste contre le projet anglo-américain dans la région fut parfaitement illustrée par la réaction de colère de Joe Biden, vice-président des USA, lors de la conférence sur la sécurité de Munich. Cette attitude faisait suite au véto allemande sur la livraison d’armes à l’Ukraine. Décision prise afin d’empêcher les USA de créer ex-nihilo un conflit à même de justifier par contrecoup la constitution d’un rempart antirusse.

Face à ce dangereux précédent, les USA ont entrepris de fragiliser l’Allemagne en compromettant ses outils de puissance au sein de l’Union Européenne. Car ce sont eux qui permettent à Berlin d’inspirer à l’UE un positionnement pacifiste vis-à-vis de la Russie. En isolant l’Allemagne, les USA entendent créer entre l’Europe de l’Ouest et la Russie une “Troisième Europe”, directement placée sous commandement américain via l’OTAN et la Pologne.

Première attaque : l’Euro

Pour parvenir à brider le leadership allemand au sein de l’UE, les USA ont décidé de frapper ce qui fonde cette influence : son économie. C’est parce que l’Allemagne est garante financièrement des membres de l’eurozone que celle-ci est mesure de les convaincre, sur d’autres dossiers, d’adopter un positionnement plus “tempéré” sur la question russe.

Les USA ne veulent pas “détruire l’Euro” mais le fragiliser suffisamment pour qu’il soit un levier de pression sur Berlin. Washington a donc entrepris, dès 2013, d’utiliser l’extrême-gauche grecque dans ce plan. Le ministère des Finances américain a ainsi bruyamment pris le parti de Tsipras lors des négociations autour d’un nouveau plan de sauvetage de la Grèce.

En février 2015, le représentant du ministère des Finances US, Daleep Singh, se rendit à Athènes pour aider le gouvernement d’extrême-gauche à affronter Berlin. Fait révélateur, Singh est un ancien membre de la banque juive américaine Goldman Sachs.

Autre fait révélateur, Alexis Tsipras a choisi la banque juive Lazard, détenue par Mathieu Pigasse – propriétaire du journal Le Monde – pour “restructurer la dette grecque”. C’est-à-dire négocier avec les prêteurs nord-européens du pays. La banque Lazard est liée au gouvernement américain puisqu’elle a restructuré les dettes des pays conquis par les USA comme l’Irak, l’Ukraine.

Cependant Berlin n’a pas cédé. Depuis le gouvernement d’extrême-gauche s’est rallié au programme allemand et cherche en Russie un appui géopolitique. Ce qui n’était absolument pas anticipé par les USA. Ainsi, Athènes a accepté de participer au projet de gazoduc euro-russe devant transiter par la Turquie afin de contourner l’Ukraine. Ce qui a suscité la colère de Washington (lire ici). Révélateur également, le refus récent d’Athènes d’obtempérer aux exigences des USA qui appelait la Grèce à fermer son espace aérien aux vols russes à destination de la Syrie alors que Moscou y envoie un corps expéditionnaire massif.

La crise de l’Euro s’est depuis calmée, du moins temporairement. Mais l’attaque contre la zone euro – donc contre l’économie allemande et sa zone de libre-échange – fut forte. Si Berlin a pu endiguer cet effort américain, le flanc sud de l’UE est fragilisé.

Deuxième attaque : Schengen

L’Allemagne était dans le même temps déjà la cible d’un flux massif d’immigrés musulmans en provenance de divers pays musulmans, dont l’Afghanistan. Cet afflux soudain vise explicitement l’Allemagne.

On a pu relever la présence d’organisations – telle IsraAID – qui sous couvert d’aide humanitaire fournissent aux migrants extra-européens des cartes avec les informations requises pour pénétrer en Europe. Des membres de cette organisation jouaient même le rôle de guide.

Une information émanant du renseignement militaire autrichien affirme par ailleurs que des “organisations américaines” financent les passeurs.

La réaction du gouvernement allemand, par la voix de la chancelière Angela Merkel, a traduit une déstabilisation évidente : celui-ci, dans les premiers jours, s’est engagé à accueillir “sans limite” les clandestins. Ce qui s’est avéré matériellement impossible. Puis, après une semaine, les organismes de sécurité de l’Etat Allemand ont littéralement dépossédé Angela Merkel du dossier.

Horst Seehofer, leader de la CSU bavaroise – parti allié à la CDU au pouvoir – a exigé l’adoption d’une politique “réaliste” en fermant la frontière avec la Hongrie. Ce retournement brutal a entraîné la suspension des accords de libre-échange de Schengen en Slovaquie, en Autriche, en Allemagne, en Hongrie.

Là encore, et comme dans le cas de la crise grecque, la crise migratoire a compromis la zone de libre circulation dont a besoin l’Allemagne.

Fait remarquable, les pays qui ont mené la fronde contre la volonté de Berlin – pour garantir Schengen – de répartir partout les immigrés musulmans sont les 4 pays du groupe de Visegrad. La Hongrie, la Slovaquie, la Tchéquie et la Pologne. La Finlande a également fait valoir son soutien ainsi que les Pays Baltes. Très concrètement, la crise migratoire renforce la fracture entre la “Troisième Europe” et l’Europe de l’Ouest. Si cela affaiblit la cohérence de l’UE sous direction allemande, cela renforce objectivement la stratégie américaine évoquée plus haut.

Troisième attaque : l’industrie allemande

Après l’attaque contre l’Euro et Schengen, bases de la zone de libre-échange qui fait la force de l’industrie allemande, c’est cette dernière qui a été directement visée.

Le “scandale” ciblant Wolkswagen récemment n’est pas fortuit. Il cible un symbole de la puissante industrie allemande qui permet aujourd’hui à Berlin de contenir le bellicisme américain en Europe. Est-ce un hasard si les “révélations” concernant le groupe automobile ont été produite par une ONG américaine ?

L’International Council for Clean Transportation est financée par deux fondations californiennes : William and Flora Hewlett Foundation et David and Lucile Packard Foundation. Elles appartiennent aux fondateurs de la marque d’ordinateur Hewlett Packard.

Ces deux fondations alimentent en fonds la fondation Climateworks qui soutient l’ICCT à l’origine des “révélations”. La William and Flora Hewlett Foundation est liée au Council of Foreign Relations (CFR), un des organismes décisionnels de l’oligarchie atlantique qui définit la politique étrangère des USA et de leurs alliés (source). Elle finance également le groupe de réflexion Pacific Council, une succursale du CFR.

On notera qu’appartient au Pacific Council, l’ancien ambassadeur des USA en France, le juif Charles Rivkin. Ce dernier est l’artisan de la mise en oeuvre du multiculturalisme à tous les niveaux en France, essentiellement au profit de l’immigration musulmane.

Le résultat de cette opération de déstabilisation d’un des fleurons de l’industrie allemande est sans appel : l’action du groupe automobile a perdu, en 3 jours, 25 milliards de dollars. Il est probable, au passage, que la finance judéo-américaine – dûment informée de l’imminence de la médiatisation du “scandale” – en ait profité pour spéculer sur le cours du titre.

L’attitude allemande sur le dossier syrien

Quoiqu’il en soit, l’Allemagne continue de tendre la main à la Russie. Alors que Moscou est en train de détruire toute la stratégie américaine en Syrie comme nous en parlions avant-hier, le président de la CSU – Horst Seehofer – a clairement soutenu le plan que Vladimir Poutine entend présenter à l’ONU le 30 septembre :

“Nous avons besoin d’une initiative diplomatique conjointe des Nations unies avec la participation de la Russie, des Etats-Unis, de l’Union européenne et des puissances régionales”, a-t-il indiqué, citant à titre d’exemple les négociations sur le dossier nucléaire iranien.

Une position radicalement différente de celle de la diplomatie américaine qui condamne l’intervention russe.

Plus globalement, l’Allemagne soutient l’implication de la Russie dans une campagne contre l’Etat Islamique. De la sorte, et malgré des réticences formelles quant au projet russe pour l’avenir du gouvernement syrien, Berlin entend en profiter pour permettre à Moscou d’être considéré comme un partenaire incontournable de l’Europe.

Ce qui contrarie le plan américain d’isolement de la Russie et de neutralisation de toute coordination stratégique germano-russe.

Source : http://breizatao.com/2015/09/23/migrants-volkswagen-euro-ukraine-attaques-systemiques-us-contre-la-politique-pro-russe-de-lallemagne/

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L'Empire américain renforce-t-il sa domination sur l'Europe?

L'Empire américain renforce-t-il sa domination sur l'Europe? La réponse est oui.

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

imcom-e-garrison-2010-2.jpgL'on observe souvent, à tort ou raison, que les Etats-Unis abordent dorénavant une série de crises auxquelles ils feront mal face, et qui pourraient mettre en danger leur domination globale (global dominance). Ces crises résultent en grande partie des retombées de diverses politiques qu'ils avaient menées jusqu'à aujourd'hui au service de cette domination, et dont ils avaient mal mesuré les effets pervers.
Mais d'autres observateurs plus avertis estiment au contraire que l'Empire américain supportera aisément ces crises, et en profitera pour renforcer sa situation dans le monde, ainsi que la tutelle imposée aux pays qu'ils mis au service de leurs intérêts. Parmi ces pays et en priorité se trouvent les pays de l'Union européenne. Dès la fin de la deuxième guerre mondiale l'Empire en avait fait le bastion avancé de sa lutte contre la Russie. Continuer à maintenir l'Europe dans ce rôle de zone-tampon est plus indispensable pour lui que jamais. Dorénavant en effet s'est constitué un bloc euro-asiatique, autour de Moscou et de Pékin (BRIC), dans lequel les Américains voient un ennemi existentiel. De par sa proximité géographique avec la Russie, l'Europe leur sert plus que jamais de bastion avancé.

Les Européens leur ont facilité ce jeu. Beaucoup trouvent des avantages dans le rôle de mercenaires des forces de l'Empire. En 2014 cependant, les Etats-Unis ont renforcé bien plus visiblement qu'auparavant leur contrôle sur l'Europe. Ils ont réussi à mettre à leur service les nouvelles forces dont l'Europe dispose depuis quelques années, évitant qu'elles puissent collaborer avec l'ennemi existentiel, au premier duquel se trouve plus que jamais la Russie.

La crise ukrainienne, provoquée essentiellement par la diplomatie du dollar et des services secrets grâce à laquelle les Etats-Unis se sont toujours imposés dans leur entourage géopolitique, leur a permis de ridiculiser toute velléité européenne de servir d'arbitre entre Washington, Kiev et Moscou. C'est Washington qui décide souverainement si les accords dits de Minsk2 sont effectivement appliqués par les parties. Ils ont toujours prétendu jusqu'à ce jour que ce n'était pas le cas, que la responsabilité de la crise ukrainienne incombait à la Russie et à ses projets d' « invasion militaire » Ils ont ainsi imposer à la Russie des « sanctions » dont les Européens sont les premières victimes.

C'est également Washington, avec l'appui de ses alliés composant la « troïka » (FMI, Banque centrale européenne et conseil européen) qui a empêché tout règlement sain de la crise grecque. Celui-ci aurait consisté pour la Grèce à quitter l'euro et se rapprocher du BRIC, pour rependre une certaine indépendance géopolitique, sans pour autant rompre ses liens avec l'Union. Mais quel exemple désastreux la Grèce aurait-elle ainsi donné, aux yeux des Etats européens refusant de se laisser enfermés dans une alliance atlantique leur enlevant toute indépendance !

Duda

La même diplomatie américaine du dollar et des services secrets vient de provoquer en Pologne l'élection à la présidence de la République d'un certain Andrzej Duda, surtout connu jusqu'à présent pour ses convictions anti-européenne et pro-Otan. Qui le savait ailleurs en Europe? La Pologne, s'étant déjà tristement illustrée ces derniers mois par son soutien aux pro-nazis de Kiev, n'aidera en rien la diplomatie européenne à jouer de nouveau un rôle d'arbitre en Ukraine.

Sur le plan militaire, l'armée américaine a multiplié les bases militaires dans de nombreuses parties du continent européen. A partir de celles-ci ils organisent des déploiement de troupes et les « manœuvres conjointes » , cherchant à pousser la Russie à des prises de risques militaires dont le le commandement US  profiterait immédiatement. Les Européens continentaux acceptent de cette façon d'être rayés de la carte les premiers si un conflit avec des armes nucléaire fussent-elles tactiques éclatait entre l'Otan et la Russie.

Sur le plan des changes, les Européens n'ont jamais combattu, au prétexte imposé par Wall Street de laisser jouer le marché, les manœuvres répétées de la Banque fédérale pour empêcher l'euro de s'élever au dessus d'une quasi parité avec le dollar. Ceci entre autres conséquences empêche tout investissement industriel et prise de participation dans les entreprises américaines en provenance des Européens. Dans le même temps, avec un dollar élevé, les entreprises américaines peuvent plus facilement acheter les fleurons de l'industrie européenne, l'exemple le plus spectaculaire ayant été l'achat de Alstom par General Electric.

Concernant l'hèroîque autant qu'hérétique  travailliste de gauche britannique Jeremy Corbyn, qui avait recommandé que le Royaume Uni sorte de l'Otan, insulte suprême au pays de la Special Relationship avec les Etats-Unis, beaucoup disent que ses jours sont comptés. Peut-être pas encore en ce qui concerne sa propre vie, mais sûrement au Labour.  La mobilisation contre lui des travaillistes atlantistes, menés par Tony Blair, est sans précédents.

Enfin, depuis quelques semaines les vagues de plus agressives de migrants qui menaçant à terme non seulement l'économie mais la société européenne ont été, comme nul ne devrait l'ignorer, provoquées par des interventions de l'Amérique dans les zones sensibles du Moyen-Orient. Ces interventions se sont faites notamment avec la complicité de deux bons alliés, la Turquie et l'Arabie saoudite. Elles prennent en prétexte la lutte contre Daesh, ledit Daesh ayant été initialement mis en place par Washington, et restant aujourd'hui discrètement soutenu par lui.

L'implosion de l'Europe se produira nécessairement si ne ce sont plus des milliers de migrants qui entrent en Europe, mais des millions et dizaines de millions, provenant notamment de l'Afrique. Or en Afrique l'Amérique a toujours les mains libres, par dictateurs locaux interposés, pour affaiblir ce qui reste d'influence européenne et pour y développer leurs propres intérêts, au détriment de ceux des Africains.

Ajoutons que dans l'immédiat la signature imminente imposée par Washington du Traité de Libre-échange transatlantique (TTIP) ruinera les quelques velléités d'indépendance, au plan réglementaire et économique, qu'espéraient conserver les Etats européens.

Tous ces facteurs superposés obligeront les Européens qui voulaient jouer la carte d'un monde multipolaire, à se réfugier sans discuter d'avantage sous la protection d'une monde unipolaire dominé par les Etats-Unis.

* Pour plus de sources, voir GEAB , Introduction de l'article référencé  http://geab.eu/en/2016-the-year-of-india-and-the-last-chance-for-an-organized-systemic-global-transition/#_ftn1

Jean Paul Baquiast

jeudi, 24 septembre 2015

Oskar Freysinger: La Russie a joué un rôle décisif pour l’indépendance et la neutralité de notre pays

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«La Russie a joué un rôle décisif pour l’indépendance et la neutralité de notre pays»

Interview d’Oskar Freysinger, conseiller national et conseiller d’Etat du Valais

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch 

Au cours de l’été 2015, le conseiller national Oskar Freysinger a déposé une motion (cf. encadré) obligeant le Conseil fédéral à engager sans tarder des négociations avec la Russie en vue d’un accord de libre-échange. Dans l’interview ci-dessous, Oskar Freysinger explique les raisons pour lesquelles il a fait cette démarche.

Horizons et débats: Monsieur le Conseiller national, qu’est-ce qui vous a amené à déposer cette motion parlementaire?

Oskar Freysinger: Lorsqu’on considère les développements de ces derniers 25 ans, il est évident que pendant des décennies, nous nous sommes orientés uniquement vers les Etats-Unis, partant de l’idée que l’ami se trouve à l’Ouest et que tout cela n’aurait que des avantages économiques. Concernant l’économie, cela peut être en partie justifié, mais le prix que nous avons payé est très élevé. Nous avons par exemple dû abandonner le secret bancaire, ce qui a amené beaucoup de désavantages, par exemple lors de l’«arrangement» avec l’UBS, en raison de notre entière orientation envers le système américain.

Qu’est-ce que cela signifie?

Avec ce système de bonds, on crée une richesse artificielle reposant uniquement sur le papier-monnaie, imprimé continuellement. Ainsi, on s’endette sans aucune retenue. Malheureusement, les banques suisses sont de plus en plus embourbées dans ce système.

N’y a-t-il pas d’alternatives?

C’est ce que je me suis aussi demandé. En fait, il s’agissait pour moi de diriger le regard vers l’Est pour nous débarrasser du vieux mythe que l’ennemi se trouve là-bas. Au cours de l’histoire, la Russie a toujours fait preuve d’une relation amicale envers la Suisse. La Russie a joué un rôle décisif pour l’indépendance et la neutralité de notre pays après les guerres napoléoniennes, lors du Congrès de Vienne. De même, depuis 1992, nous n’avons pas de raison de nous plaindre de la Russie. Il n’existe aucun exemple prouvant que ce pays ait décidé quelque chose de négatif pour notre pays.

Qu’est-ce que vous en concluez?

Il n’y aura pas d’avenir pour l’Europe sans la Russie. Nous devrions faire le nécessaire pour nous associer avec la Russie. Pour moi, c’est incompréhensible pourquoi Madame Merkel ne s’en est pas encore rendu compte.

Comment le comprenez-vous?

Je me demande pour quelle raison les Etats-Unis exercent une telle influence sur Merkel, car une alliance entre l’Allemagne et la Russie serait une pierre angulaire pour un essor économique incroyable. Mais c’est justement ce que craignent les Anglo-Saxons. Si l’Allemagne s’associait à la Russie, les deux deviendraient en peu de temps la première puissance économique du monde. Ils dameraient le pion aux Américains.

Quelle est la réaction des Etats-Unis?

Ils créent des sources de division à l’aide de la Pologne et de l’Ukraine.

Quelles en sont les conséquences pour la Suisse?

Nous sommes libres, car nous ne sommes pas dans l’OTAN et ne sommes pas liés par des accords – spécialement avec les Etats-Unis. La Russie est pour nous un pays très intéressant en tant que partenaire économique, rien qu’en raison des matières premières, mais aussi dans le domaine culturel et il existe des liens historiques. Pour nos entreprises, la Russie représente un marché très intéressant. Elle a une économie en pleine évolution et Poutine essaie de sauvegarder l’indépendance et la souveraineté de son pays. Je ne vois pas pourquoi nous devrions laisser les Américains nous empêcher d’établir des relations privilégiées avec la Russie.

Lorsqu’il s’agit de la situation en Europe, les relations avec nos Etats voisins jouent naturellement un rôle essentiel, notamment avec l’Allemagne. Comment voyez-vous ces relations?

Les relations avec l’Allemagne n’ont jamais été simples. En ce moment c’est la carte de l’amitié qui se joue, mais honnêtement, la Suisse est une concurrente pour l’Allemagne, car elle est active dans le même domaine qu’elle. Je n’ai certes rien contre des relations amicales avec nos pays voisins, tout au contraire, c’est très important. Mais nous ne devons jamais nous placer dans une position subordonnée. Nous n’avons pas à accepter de traité colonial. La Suisse est un Etat indépendant et souverain, nous ne sommes pas membre de l’UE, nous ne sommes pas membres de l’OTAN et cela, les autres Etats doivent le respecter. Lorsque nous voyons les intérêts que l’UE a dans le territoire de la Suisse, cela nous donne un autre point de vue. Déjà, il y a plus de 300?000 frontaliers gagnant tous les jours leur salaire en Suisse, ce qui apporte des devises s’écoulant dans l’UE. En outre, nous avons l’accord sur les transports terrestres. Là, la Suisse ne demande que la moitié du prix réel pour chaque camion de l’UE traversant la Suisse. Avec les Accords bilatéraux, l’UE a beaucoup gagné et elle continuera à en profiter. De nous traiter de «profiteurs», c’est tout simplement un mensonge.

Quels sont les points problématiques dans ces accords?

Dans le fond, c’est une situation contractuelle toute simple. S’il n’y avait pas la «clause guillotine», cela pourrait être positif pour les deux parties. Ce qui dérange c’est cette clause dite guillotine, on ne négocie pas à l’ombre d’une guillotine. Dès le début, j’ai trouvé incompréhensible comment la Suisse avait pu accepter une telle chose. La devise de l’UE était: tout ou rien. Ce n’est pas une base de négociation, on devrait pouvoir négocier chaque objet individuellement.

Quels pourrait être l’avenir dans ce domaine?

Ce qui nous attend avec l’accord-cadre c’est la reprise automatique de la juridiction de l’UE et la reconnaissance d’un tribunal arbitral européen et cela est inacceptable. C’est une stratégie perfide pour provoquer une adhésion indirecte à l’UE. Si nous demandions directement au peuple suisse s’il veut adhérer à l’UE, nous aurions probablement un taux de rejet de 85%. C’est totalement inacceptable de contourner cela, en provoquant une adhésion de facto au moyen de lois reprises de façon «dynamique» à l’aide d’un accord-cadre, en ne parlant pas d’une reprise automatique mais d’un développement dynamique, menant ainsi les gens par le bout du nez.

Dans cette situation, il est extrêmement important que la Suisse se cherche des partenaires contractuels honnêtes. D’après ce que vous venez de dire, la Russie serait un tel partenaire. Comment le Conseil fédéral a-t-il réagi à votre motion?

Il a écrit que 12 cycles de négociations avaient déjà eu lieu entre la Russie et l’AELE mais que malheureusement les négociations ont été interrompues suite à la crise ukrainienne et qu’il refusait donc ma motion.

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Mais pourquoi ne peut-on pas négocier avec la Russie maintenant?

Le Conseil fédéral le justifie avec la crise en Ukraine. Bien qu’aujourd’hui nous sachions exactement que la crise en Ukraine a été initiée par les Etats-Unis. Le putsch sur le Maïdan n’était pas du tout une révolte populaire tombée du ciel au cours de la nuit. Cela a été orchestré, organisé et financé. Là derrière, il y a les services secrets américains, la CIA, poursuivant l’objectif de perturber les relations entre la Russie et l’Allemagne, voire l’UE. C’était aussi une réaction au fait que la Russie n’ait pas laissé tomber la Syrie. Lorsqu’il s’agissait de Kadhafi – on a bien vu le résultat en Libye –, les Chinois et les Russes se sont fait avoir, ils ont donc appris cette leçon. Concernant la Syrie, ils sont restés fermes. C’est pour cette raison que Bachar al-Assad est toujours en place. Le monstre créé par les Etats-Unis, l’Etat islamique, continue à être financé par eux et soutenu par Israël et l’Arabie saoudite. Pour ces pays, il est pratique que l’Etat islamique continue à exister, car de cette manière les Sunnites et les Shiites continueront à se déchirer dans d’interminables conflits. C’est l’Union européenne qui en paye le prix, car maintenant des masses de réfugiés et de requérants d’asile arrivent en Europe. Tout ce jeu est d’une perfidie macabre, c’est hypocrite, c’est cynique. Les Etats-Unis parlent à tout moment des droits de l’homme qu’ils défendent partout dans le monde. Cependant, ils sont par exemple étroitement liés avec l’Arabie saoudite, un pays avec lequel ils ont depuis 1973 un pacte «dollar contre pétrole». Là, les droits de l’homme n’ont aucune importance. On y discrimine les femmes, on y fouette des êtres humains, on y décapite plus de 250 personnes par année, tout cela n’a aucune importance. Nous nous faisons sans cesse mener par le bout du nez.

Comment interprétez-vous la réponse du Conseil fédéral?

Encore une fois, on se montre soumis face aux Etats-Unis. Mais les Anglo-Saxons poursuivent toujours leurs propres intérêts et ne se soucient pas guère des intérêts des autres. Ils jouent les policiers du monde, mais ce sont eux qui déclenchent partout sur notre planète les plus grands incendies. Ce sont eux, les incendiaires, se présentant par la suite comme des pompiers héroïques.

Qu’est-ce que cela signifie pour la Suisse?

Nous sommes un pays libre et indépendant et nous ne devrions pas participer à ce jeu. Ce que font les autres, c’est leur affaire, mais nous, nous devrions poursuivre une politique autonome et commencer sans attendre des négociations avec la Russie, même si cela ne plaît pas aux Etats-Unis. La situation ne peut guère empirer. Je ne pense pas que les Etats-Unis vont se rapprocher avec leur 6e flotte pour envahir la Suisse. Nos relations avec les Etats-Unis sont déjà en piteux état. C’est hypocrite de faire comme s’ils étaient nos meilleurs amis. Ils ne le sont pas, ils l’ont prouvé maintes fois par leur comportement. Dans ce marché, nous n’avons plus rien à gagner.

Pourquoi la Suisse n’a-t-elle pas changé de position depuis longtemps?

Apparemment, on n’a pas encore eu le courage de se libérer du diktat américain. On semble préférer se soumettre et subir sans broncher.

Que faire?

Il serait urgent de revoir ses positions, notamment dans les domaines de l’économie et des banques. La Russie a besoin d’une place financière indépendante, la Suisse pourrait jouer ce rôle. Mais pas seulement pour la Russie mais aussi pour la Chine, l’Inde et les autres Etats du BRICS. Nous devrions coopérer avec ces Etats, parce que là, les pressions sont moins fortes qu’avec l’OTAN et l’espace de l’UE. Des conditions coloniales règnent dans ces organisations. Les grands écrasent ou harcèlent les petits. Depuis des décennies, nous vivons le harcèlement américain. Dans les relations humaines, on appelle cela ainsi. Cela n’a rien à voir avec des relations d’égal à égal entre deux partenaires qui s’acceptent et se respectent. Voici le grand qui octroie sa volonté au petit. C’est indigne pour la Suisse.

Comment pourrait-on organiser les relations économiques avec la Russie?

Pour nos vins, il y aurait un marché. Là, je parle en Valaisan. Mais nos PME produisant en Suisse avant tout des produits de niche de haute valeur ajoutée ont un niveau technologique élevé. Des produits industriels fabriqués en Suisse ont beaucoup à offrir dans le domaine de la mécanique et de la technologie, c’est évidemment aussi valable pour le domaine des services. Dans le domaine bancaire, la Suisse est de toute façon à la pointe. Les Russes par contre ont d’immenses gisements de matières premières et c’est un énorme marché. Nous pouvons aussi importer certains produits de Russie et créer de joint-ventures. Cela demande bien sûr une analyse soigneuse. A une époque, où les richesses minières se raréfient et enchérissent, un commerce réciproque avec la Russie serait extrêmement profitable. Je pense à des relations économiques étroites dépassant de loin des relations purement économiques et financières.

Quelle devrait être l’attitude de la Suisse?

Nous sommes un Etat souverain et autonome. Notre démocratie directe est unique et pourrait servir d’orientation pour d’autres Etats démocratiques. Nous devons entrer dans les négociations comme partenaire d’égal à égal et ne pas nous soumettre à un autre Etat. Notre neutralité nous permet de mener des négociations avec tout Etat au monde. Et je le répète, un accord de libre-échange avec la Russie serait un grand avantage pour notre pays.

Monsieur le Conseiller national, nous vous remercions pour cet entretien.    

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

 

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Motion: Accord de libre-échange avec la Russie

Texte déposé
Le Conseil fédéral est chargé d’engager immédiatement des négociations avec la Russie au sujet d’un accord de libre-échange.
Développement
1.    La Suisse a conclu des accords de libre-échange avec de nombreux Etats de par le monde, soit notamment avec la Chine, l’Ukraine, le Japon, l’Egypte etc.
2.    Jusqu’à présent la Suisse n’a cependant pas conclu d’accord bilatéral de libre-échange avec la Russie en tant que tel.
3.    Grâce à un tel accord, la Russie pourrait devenir un important partenaire commercial pour la Suisse et lui permettre ainsi de réduire sa forte dépendance vis-à-vis de l’Europe.
4.    Une intensification des rapports commerciaux russo-suisses pourrait permettre à notre pays de stimuler l’innovation et d’augmenter sa prospérité.
5.    La Russie est un pays riche en matières premières, en particulier en combustibles fossiles. La Suisse grâce à une diversification de ses fournisseurs, pourrait réduire sa dépendance vis-à-vis d’autres Etats.
6.    La Suisse, à la pointe de la technologie pourrait profiter des échanges commerciaux avec un pays qui s’intéresse fortement à ce domaine et ainsi réaliser de nouvelles avancées.
7.    La Russie fait partie de notre continent et ne doit pas être mise à l’écart. L’Europe ne peut assurer sa prospérité et préserver la paix sans la Russie.
8.    Les rapports qu’entretiennent la Suisse et la Russie ont toujours été particuliers. Au cours de leur histoire toutefois, les deux Etats ont toujours eu des échanges étroits. Un accord de libre-échange permettrait de renouer avec cette tradition et profiterait à tous.

La stratégie du chaos des néocons touche l’Europe

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La stratégie du chaos des néocons touche l’Europe

Auteur : Robert Parry
Traduction Christine Abdelkrim-Delanne/Afrique Asie
Ex: http://zejournal.mobi

Le chaos des réfugiés qui se développe en Europe, aujourd’hui – médiatisé par les photos poignantes du petit Aylan Kurdi dont le corps a échoué sur une plage de Turquie – est né des ambitions démesurées des néocons américains (conservateurs américains) et leurs acolytes les libéraux interventionnistes qui ont décidé de transformer le Moyen Orient et d’autres parties du monde par la stratégie du « changement de régime » .

Au lieu des mirifiques promesses de « promotion de la démocratie » et de « droits de l’homme », ces « anti-réalistes » n’ont fait que répandre la mort, la destruction et la déstabilisation à travers le Moyen Orient et certaines régions d’Afrique, puis, aujourd’hui, en Ukraine et au cœur de l’Europe. Cependant, comme ces forces néocons contrôlent toujours le « Discours Officiel », leurs théories, comme le fait qu’il n’y a pas assez de « changements de régime », bénéficient toujours la Une des médias.

Par exemple, Fred Hiatt, éditorialiste néocon du Washington Post, a accusé les « réalistes » d’être responsables de la cascade de catastrophes. Hiatt les a accusés, eux et le président Barack Obama, de ne pas être intervenus plus agressivement en Syrie dans le but de renverser le président Bachar al-Assad, depuis longtemps candidat des néocons au « changement de régime ».

En réalité, on peut faire remonter cette explosion accélérée de souffrances humaines à l’influence sans égale des néocons et de leurs compagnons de route libéraux qui se sont opposés à tout compromis politique, et, dans le cas de la Syrie, ont bloqué tout effort réaliste de trouver un accord de partage de pouvoir entre Assad et ses opposants politiques non terroristes.

Dès 2014, les néocons et les « faucons libéraux » ont saboté les accords de paix syriens à Genève en bloquant la participation iranienne et en transformant la conférence sur la paix en compétition unilatérale de vociférations durant laquelle les dirigeants de l’opposition syrienne financée par les États-Unis ont hurlé sur les représentants d’Assad qui sont rentrés chez eux. Pendant ce temps, les journalistes du Post et leurs amis n’ont eu de cesse de harceler Obama pour bombarder les forces d’Assad.

La folie de l’approche des néocons est devenue plus évidente l’été 2014 lorsque l’IS (l’État islamique), un rejeton d’Al-Qaïda qui a massacré des Syriens soupçonnés d’être favorables au gouvernement, a intensifié sa campagne sanglante de décapitation en Irak où ce mouvement hyper brutal a d’abord émergé comme « Al-Qaïda en Irak » en réponse à l’invasion américaine en 2003.

Il aurait dû être clair à la mi-2014 que si les néocons avaient réussi et si Obama avait lancé une campagne massive de bombardement pour détruire l’armée d’Assad, le drapeau noir du terrorisme aurait flotté sur la capitale syrienne de Damas et le sang aurait coulé à flots dans les rues.

Mais, aujourd’hui, un an plus tard, les « Hiatt » n’ont pas appris la leçon, et le chaos que fait exploser la stratégie néocons est en train de déstabiliser l’Europe. Aussi choquant et dérangeant que cela puisse l’être, rien de cela ne devrait être une surprise, les néocons ayant toujours entraîné le chaos et la destruction dans leur sillage.

La première fois que j’ai rencontré les néocons dans les années 1980, on leur avait donné l’Amérique latine comme terrain de jeu. Le président Ronald Reagan avait accrédité plusieurs d’entre eux, et fait entrer dans le gouvernement américain des illuminés comme Eliott Abrams et Robert Kagan. Mais Reagan les avaient maintenus relativement hors du « Royaume de la toute-puissance » : le Moyen Orient et l’Europe.

Ces zones stratégiques étaient réservées aux « adultes », des gens comme James Baker, George Schultz, Philip Habib et Brent Scowcroft. Les pauvres centre-Américains, occupés à essayer de se débarrasser de générations de répression et de sous-développement imposés par des oligarchies de droite dure, ont dû affronter les idéologues néocons qui ont généré escadrons de la mort et génocides contre les paysans, les étudiants et les travailleurs.

Sans surprise, il arriva un flot de réfugiés, particulièrement du Salvador et du Guatemala, vers le nord et les États-Unis. Le « succès » des États-Unis, dans les années 1980, en écrasant les mouvements sociaux progressifs et en renforçant les contrôles oligarchiques, a laissé la plupart des pays d’Amérique centrale dans les griffes de régimes corrompus et des syndicats du crime, entraînant toujours plus de vagues de ce que Reagan appelait les « feet people » (les gens à pied) par le Mexique à la frontière sud des États-Unis.

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Installer le chaos au Moyen Orient

Mais les néocons n’étaient pas satisfaits d’être assis à la table des enfants. Pendant l’administration Reagan, ils ont essayé de se hisser parmi les « adultes » à la table des grands. Par exemple, des néocons comme Robert McFarlane et Paul Wolfowitz, ont poussé la politique de leurs amis Israéliens contre l’Iran que les Israéliens considéraient alors comme un contrepoids à l’Irak. Cette stratégie a finalement conduit à l’« affaire Iran-Contra », le pire scandale de l’administration Reagan.

L’aile droite et les médias dominants américains n’ont jamais admis l’histoire compliquée de l’Iran-Contra et l’information sur différents aspects de criminalité dans ce scandale n’a jamais été diffusée. Les démocrates ont, également, préféré le compromis à la confrontation. C’est pourquoi, la plupart des néocons importants ont survécu aux affres de l’Iran-Contra, laissant leurs membres bien en place pour la phase suivante de leur montée en puissance.

Dans les années 1990, les néocons ont mis en place une infrastructure bien financée de think-tanks et de médias, bénéficiant à la fois des largesses des militaro-industriels qui finançaient les think-tanks et des organismes financés par le gouvernement comme le National Endowment for Democracy (NDM) (Fonds national pour la démocratie) dirigé par le néocon Carl Gershman.

Les néocons ont politiquement tiré le plus grand parti de la guerre du Golfe 1990-1991 grâce à l’armée américaine. De nombreux Américains ont commencé à considérer la guerre comme amusante, un jeu vidéo dans lequel les forces « ennemies » étaient détruites à distance. Dans les programmes TV d’actualités, les commentateurs au discours musclé ont fait fureur. Si vous vouliez être pris au sérieux, vous ne pouviez pas vous tromper en prenant la position la plus machiste, ce que j’appelle parfois l’« effet grondement er-er-er ».

Combiné avec l’écroulement de l’Union soviétique en 1991, la notion de suprématie militaire américaine fut sans égale et sans contestation, et a engendré les théories néocons visant à transformer la « diplomatie » en « ultimatums » américains. Au Moyen Orient, cette vision fut partagée par les Israéliens de la ligne dure qui en avaient assez de négocier avec les Palestiniens et autres Arabes.

À la place des négociations, il y aurait un « changement de régime » pour tout gouvernement qui n’adopterait pas la ligne. Cette stratégie a été élaborée en 1996, quand un groupe de néocons, dont Richard Perle et Douglas Feith, sont intervenus en Israël pour soutenir la campagne de Benjamin Netanyahu et ont concocté un document stratégique intitulé : « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm ».

L’Irak a été la première cible sur la liste des néocons, mais suivait immédiatement la Syrie et l’Iran. L’idée centrale était qu’une fois éliminés ou neutralisés les régimes aidant les Palestiniens et le Hezbollah, Israël pourrait dicter ses conditions de paix aux Palestiniens qui n’auraient d’autre choix que d’accepter ce qu’on leur offrait.

En 1998, le projet Project for the New American Century, élaboré par les néocons Robert Kagan et William Kristol, appelait à une invasion américaine de l’Irak, mais le président Bill Clinton a reculé devant une décision aussi extrême. La situation a changé, cependant, à l’arrivée du président George W. Bush et les attaques du 9/11 (attentats des Twin Towers) qui ont terrifié et rendu furieuse l’opinion publique américaine.
Immédiatement, les néocons ont eu un Commandant en Chef pour approuver la nécessité d’éliminer Saddam Hussein, et il ne fut pas difficile de persuader les Américains, bien que l’Irak et Saddam Hussein n’avaient rien à voir avec le 9/11 (cf www.consortiumnews.com « The Mysterious Why of the Iraq War »)

La mort du « Réalisme »

L’invasion de 2003 a sonné la mort du « réalisme » en matière de politique étrangère à Washington. Vieux ou morts, les « adultes » se turent ou ont fait la sourde oreille. Du Congrès et de l’Exécutif aux think-tanks et aux principaux médias d’information, pratiquement tous les « leaders d’opinion » étaient des néocons et de nombreux libéraux se rangèrent derrière les arguments de Bush en faveur de la guerre.

Et même si le « groupe pensant » de la guerre d’Irak avait pratiquement complètement tort à la fois sur les armes de destruction massive comme justification de la guerre et sur l’idée que ce serait « du gâteau » de mettre en place un nouvel Irak, pratiquement aucun de ceux qui avaient soutenu le fiasco, n’a été sanctionné pour l’illégalité de l’invasion ou pour le soutien à un plan totalement dénué de bon sens.

Au lieu de répercussions négatives, ceux qui ont soutenu la guerre en Irak – les néocons et leurs complices Libéraux et Faucons (aile dure des Républicains) ont essentiellement renforcé leur contrôle sur la politique étrangère américaine et les majors du secteur médiatique d’information. Du New York Times et Washington Post à la Brooking Institution et l’American Entreprise Institute, le programme de « changement de régime » a continué d’élargir son influence.

Peu importait que la guerre sectaire en Irak tue des centaines de milliers de personnes et provoque le déplacement de millions d’autres ou qu’elle donna l’occasion d’émerger à la branche impitoyable d’al Qaïda en Irak. Pas même l’élection de Barack Obama, en 2008, pourtant un opposant à cette guerre, n’a changé cette dynamique globale.

Plutôt que de résister au nouvel ordre en matière de politique internationale, Obama s’est incliné, retenant des joueurs clefs de l’équipe de sécurité nationale du président Bush, tels que le Secrétaire à la Défense, Robert Gates et le général David Petraeus, et recrutant des va-t-en-guerre démocrates, dont Hillary Clinton qui est devenue Secrétaire d’État, et Samantha Power du Conseil national de sécurité.

Ainsi, le culte du « changement de régime » n’a pas seulement survécu au désastre irakien, il s’est développé. Chaque fois qu’un problème émergeait à l’étranger, « La » solution était le « changement de régime », accompagné de l’habituelle diabolisation d’un dirigeant ciblé, du soutien à une « opposition démocratique » et d’appels à l’intervention militaire. Le président Obama, probablement un « closet realist » (réaliste de cabinet) s’est retrouvé dans le rôle du « timoré en chef », poussé, à contrecœur, d’une croisade pour un « changement de régime » à une autre.

En 2011, par exemple, la Secrétaire d’État, Hillary Clinton et Power, du Conseil national de sécurité, ont convaincu Obama de s’allier avec quelques dirigeants européens « chauds pour la guerre » pour réussir le « changement de régime » en Libye, où Mouammar Kadhafi s’était lancé dans l’offensive contre des groupes qu’il avait identifiés comme des terroristes islamistes, dans l’est libyen.

Pour Clinton et Power il s’agissait de tester leurs théories de « guerre humanitaire » – ou « changement de régime » – visant à chasser du pouvoir un « voyou » comme Kadhafi. Obama a rapidement adhéré et, avec le soutien technologique crucial de l’armée américaine, une campagne de bombardements dévastateurs a détruit l’armée de Kadhafi, l’a chassé hors de Tripoli, pour finalement le conduire à son assassinat par la torture.

Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort !

Hillary Clinton s’est dépêchée de tirer parti de ce « changement de régime ». Dans un échange d’email, en août 2011, son ami de longue date et conseiller personnel, Sidnay Blumenthal, fit l’éloge de la campagne de bombardement visant à détruire l’armée de Kadhafi et salua l’expulsion du dictateur gênant de Tripoli.
« Tout d’abord, bravo à vous ! C’est un moment historique et c’est à vous qu’on l’attribuera », écrivait Blumenthal à Clinton le 22 août 2011. « Si Kadhafi lui-même est finalement renversé, vous devriez, bien sûr, faire une déclaration publique devant les caméras où que vous vous soyez, vous devez aller devant les caméras. Vous devez entrer dans les archives de l’Histoire à ce moment-là… La phrase la plus importante est : « stratégie victorieuse ».

Clinton transmit le conseil de Blumenthal à Jake Sullivan, un proche assistant du Département d’État. « SVP, lire ci-dessous, écrit-elle, Sid a bien vu ce que je dois dire, mais c’est conditionné à la chute de Kadhafi qui donnera une dimension plus spectaculaire. J’hésite car je ne sais pas combien j’aurais d’occasions ».
Sullivan répondit : « Cela peut être bon pour vous de vous exprimer juste après son départ, pour marquer le coup… Vous pouvez aussi donner plus de poids en vous présentant physiquement, mais il paraît censé de formuler quelque chose de définitif, comme, par exemple, la Doctrine Clinton ».

Cependant, lorsque Kadhafi a abandonné Tripoli ce jour-là, le président Obama a saisi cette occasion pour faire une déclaration triomphale. Clinton a dû attendre jusqu’au 20 octobre 2011, lorsque Kadhafi fut capturé, torturé et assassiné, pour exprimer sa satisfaction sur le « changement de régime ».

Dans une interview télévisée, elle a célébré la nouvelle dès qu’elle s’est affichée sur son téléphone mobile en paraphrasant la célèbre déclaration de Jules César après la victoire des Romains en 46 av. J.C : « Veni, vidi, vici » – (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). Clinton a adapté la fanfaronnade de César en « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ». Puis elle a ri et applaudi.

Il est probable que la « Doctrine Clinton » serait devenue une stratégie d’« interventionnisme libéral » pour procéder à un « changement de régime » dans des pays en crise, où le dirigeant cherchant à éliminer une menace sécuritaire, et dont les États-Unis désapprouvent l’action. Mais le problème avec la fanfaronnade de Clinton sur la « Doctrine Clinton », c’est que l’aventure libyenne a rapidement tourné à l’aigre. Les terroristes islamistes contre lesquels Kadhafi avait mis en garde, se sont emparés de vastes pans de territoire et ont transformé le pays en un nouveau « champ de ruines », comme en Irak.

Le 11 septembre 2012, l’attaque du consulat américain à Benghazi et la mort de l’ambassadeur américain Christopher Stevens et trois autres membres du personnel diplomatiques a fait exploser cette réalité aux yeux des Américains. Il est apparu que Kadhafi n’avait pas tout à fait tort sur la nature de son opposition.

Finalement, la violence extrême en Libye s’est tellement développée de façon incontrôlée que les États-Unis et les pays européens ont abandonné leurs ambassades à Tripoli. Depuis, les terroristes de l’État islamique se sont mis à décapiter des chrétiens coptes sur les plages libyennes et à massacrer d’autres « hérétiques ». En pleine anarchie, la Libye est devenue une voie pour les migrants désespérés qui cherchent un passage vers l’Europe en traversant la Méditerranée.

Guerre à Assad

Parallèlement au « changement de régime » en Libye, la même démarche a été engagée en Syrie. Les néocons et les interventionnistes libéraux ont fait pression pour le renversement du président Bachar al-Assad, dont le gouvernement s’est fissuré en 2011 après ce qui est rapidement devenu une rébellion violente conduite par des éléments extrémistes, bien que la propagande occidentale l’ait présentée comme l’opposition « modérée » et « pacifique ».

Pendant les premières années de guerre civile en Syrie, le prétexte fut la répression injustifiée de ces rebelles « modérés » et la seule réponse fut le « changement de régime » à Damas. Les affirmations d’Assad selon lesquelles l’opposition incluait de nombreux extrémistes islamistes fut largement méprisée, comme le furent les avertissements de Kadhafi en Libye.

Le 21 août 2013, une attaque au gaz sarin dans la banlieue de Damas a tué des centaines de civils. Le Département d’État américain et les médias dominants ont immédiatement accusé les forces d’Assad en même temps qu’ils exigeaient une vengeance militaire contre l’armée syrienne.

Malgré les doutes au sein des milieux du renseignement américain sur la responsabilité d’Assad dans cette attaque, que certains analystes considèrent, au contraire, comme une provocation terroriste anti-Assad, les vociférations des néocons de Washington et des interventionnistes libéraux en faveur de la guerre furent intenses et tout doute fut balayé d’un revers de la main.
Cependant, le président Obama, conscient du scepticisme des milieux du renseignement, a renoncé à une frappe militaire et finalement œuvré à un accord négocié par le président russe Vladimir Poutine dans lequel Assad acceptait de remettre tout son arsenal chimique, bien qu’il continuât à nier son implication.

Bien que l’accusation contre le gouvernement syrien à propos de l’attaque fut finalement tombée à l’eau – avec l’accumulation des preuves d’une opération déguisée par les radicaux sunnites pour tromper les Américains et les pousser à intervenir à leurs côtés – la « pensée de groupe » officielle de Washington a refusé de reconsidérer ce jugement précipité. Hiatt se réfère toujours à la « sauvagerie des armes chimiques » d’Assad.

Toute suggestion selon laquelle la seule option réaliste en Syrie est un compromis autour du partage du pouvoir qui inclurait Assad – qui est considéré comme le protecteur des minorités chrétienne, chiite et alaouite – est rejeté par le slogan « Assad doit partir ».

Les néocons ont créé une croyance populaire selon laquelle la crise syrienne aurait été évitée si seulement Obama avait suivi leur conseil en 2011, à savoir une nouvelle intervention américaine pour obtenir en force un autre « changement de régime ». Cependant, l’issue plus que probable aurait été, soit une autre occupation illimitée et sanglante de la Syrie par l’armée américaine, soit le drapeau noir du terrorisme flottant sur Damas.

Au tour de Poutine

Le président russe, Vladimir Poutine, est un autre « voyou », depuis l’échec, en 2013, du projet de bombardement de la Syrie. Il a rendu fou de rage les néocons par sa collaboration avec Obama pour obtenir la remise des armes chimiques syriennes, puis en œuvrant à des négociations sérieuses avec les Iraniens sur leur programme nucléaire. Malgré les désastres du « changement de régime » en Irak et en Libye, les néocons voulaient à nouveau utiliser leur baguette magique en Syrie et en Iran.

Poutine a été puni par les néocons américains, dont Carl Geshman, le président du NED (la Fondation nationale pour la démocratie), et le secrétaire d’État adjoint pour l’Europe, Victoria Nuland (l’épouse de Robert Kagan) par leur aide au « changement de régime » en Ukraine, le 22 février 2014, et le renversement du président élu Viktor Yanukovych, et en mettant en place un régime violemment anti-Russie, à la frontière.

Aussi satisfaits qu’aient été les néocons de leur « victoire » à Kiev et de leur diabolisation réussie de Poutine dans les grands médias américains, l’Ukraine a suivi la pente post- changement de régime prévisible conduisant à la guerre civile. Les Ukrainiens de l’ouest ont lancé une brutale « opération anti-terroriste » contre la population russe de l’est qui a résisté au coup d’État soutenu par les États-Unis.

Des milliers d’Ukrainiens sont morts et des millions ont été déplacés, alors que l’économie nationale ukrainienne basculait vers la faillite. Cependant, les néocons et leurs amis Libéraux et Faucons démontrèrent à nouveau leur capacité de propagande en mettant toutes les responsabilités sur le compte de « l’agression russe » et de Poutine.

Bien qu’Obama ait été, apparemment, pris de court par le « changement de régime » en Ukraine, il s’est joint rapidement au concert d’accusations contre la Russie et Poutine. L’Union européenne s’est, également rangée derrière la demande américaine de sanctions contre la Russie malgré le mal que ces mêmes sanctions infligeaient à l’économie européenne déjà vacillante. Aujourd’hui, la stabilité de l’Europe subit une autre pression avec le flot de réfugiés qui arrivent des zones de guerre au Moyen Orient.

Des dizaines d’années de chaos

Si on regarde, aujourd’hui, les conséquences et les coûts de la dernière dizaine d’années marquées par la stratégie néocons/libéraux-Faucons de « changement de régime », le nombre de morts en Irak, Syrie et en Libye dépasse, selon les estimations, le million tandis que plusieurs millions de réfugiés arrivent dans des pays moyen-orientaux fragiles et pèsent sur leurs ressources.

Des centaines de milliers d’autres réfugiés et de migrants ont fui vers l’Europe, aggravant la pression importante sur les structures sociales du continent déjà affectées par la récession sévère qui a suivi le crash de Wall Street en 2008. Sans la crise des réfugiés, la Grèce et d’autres pays du sud de l’Europe batailleraient quand même pour répondre aux besoins de leurs citoyens.

En revenant en arrière un instant et en mesurant l’impact de la politique des néoconservateurs américains, on peut être étonné de l’étendue du chaos qu’ils ont créé sur une large partie de la planète. Qui aurait pensé que les néocons auraient réussi à déstabiliser non seulement le Moyen Orient, mais, également, l’Europe…

Et pendant que l’Europe se débat, les marchés d’exportation chinois se resserrent, provoquant une instabilité dans cette économie cruciale, et, de ce choc, les répercussions se font sentir aux États-Unis.

Nous assistons aux tragédies humaines provoquées par les idéologies des néocons/Libéraux-Faucons à travers la souffrance des Syriens et autres réfugiés débarquant en Europe et la mort d’enfants noyés dans la fuite désespérée de leurs parents loin du chaos créé par le « changement de régime ». Mais les griffes des néocons/libéraux-Faucons sur Washington finiront-elles par se casser ? Un débat sur les dangers de la stratégie du « changement de régime » sera-t-il même autorisé dans le futur ?

Pas si les « Fred Hiatt du Washington Post » ont quelque chose à dire à ce sujet. La vérité est que Hiatt et autres néocons maintiennent leur domination sur les grands médias américains. Ce que nous pouvons, donc, attendre des différents médias dominants, c’est plus de propagande néocons mettant le chaos non sur le compte de leur politique de « changement de régime », mais sur l’échec de parvenir à davantage de « changements de régime ».

Le seul espoir est que de nombreux Américains ne se fassent pas avoir, cette fois, et qu’un « réalisme » tardif revienne dans la stratégie géopolitique américaine, consistant à rechercher des compromis raisonnables pour restaurer l’ordre politique dans des endroits comme la Syrie, la Libye et l’Ukraine. Au lieu de toujours plus de confrontations dures à la « Rambo », peut-être y aura-t-il, finalement, des tentatives sérieuses de réconciliation.

Mais l’autre réalité est que les forces interventionnistes se sont enracinées profondément à Washington, dans l’Otan, dans les grands médias d’information et même dans les institutions européennes. Il ne sera pas facile de débarrasser le monde des graves dangers créés par les stratégies néocons.

Note:

Robert Parry, directeur du site www.ConsortiumNews.com, est un journaliste d’investigation. Il a publié de nombreux articles pour Associated Press et Newsweek dans les années 1980 sur l’affaire Iran-Contra et l’implication de la CIA. Il est l’auteur, entre autres, d’une trilogie sur la famille Bush et ses connexions avec l’extrême droite américaine).

lundi, 21 septembre 2015

Corbyn et la question de l’antiSystème

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Corbyn et la question de l’antiSystème

Ex: http://www.dedefensa.org

L’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste britannique a constitué un événement politique exceptionnel : d’abord par la marge formidable de 59,5% des voix (le plus haut score atteint pour l’élection d’un nouveau dirigeant d’un des grands partis au Royaume-Uni) ; ensuite, par les matières qui ont été débattues lors de la campagne (outre le sujet général de l’austérité qui est une toile de fond du débat et non pas un débat, tous les grands sujets de politique extérieure) ; enfin, par la personnalité de l’acteur principal Corbyn, militant marxiste pur et dur, complètement marginalisé dans l’ensemble-Système travailliste depuis des années, donc lui-même hors-Système et qui s’impose pourtant irrésistiblement en brisant ce cadre avec une puissance totalement inattendue.

C’est ce dernier point qu’explique abondamment l’excellent chroniqueur et activiste US Chris Hedges, dans une interview qu’il a donnée le 15 septembre à RT. L’entretien porte d’abord sur le parallèle qu’on peut faire ou ne pas faire entre Corbyn et Sanders, que nous laisserons de côté mais dont on gardera à l’esprit que Hedges considère Corbyn comme un vrai révolutionnaire, au contraire de Sanders aux USA ; puis l'on enchaîne sur la signification de la victoire de Corbyn pour la gauche en Europe, et sur le “message” que la victoire de Corbyn envoie au reste de l’Europe. On appréciera que, même dans les questions faites par l’intervieweur, on trouve de ces “nuances” qui conduisent à juger cet évènement d’une part en termes d’idéologie sinon de “particratie” (ce que la gauche comme la droite restent, dans le contexte évoqués, lorsqu’elles se considèrent en tant que telles), d’autre part en termes de confrontation entre le Système et “le reste” (ditto, l’antiSystème).

... Car la question est bien celle-ci, et bien peu de commentateurs l’abordent de cette façon : Corbyn est-il un élu et une victoire de la gauche ou bien un élu et une victoire de l’antiSystème ? Ce n’est pas, ce ne peut être la même chose, sinon à raisonner dans des termes d’il y a un demi siècle ou d'un siècle et demi, alors que toutes les activités politiques constituées se faisaient sous le contrôle du Système sans que personne n’y prît garde expressément ; cela, sauf dans le chef de certaines catégories d’intellectuels et d’artistes dans certaines périodes bien spécifiques, et l’une ou l’autre complète exception politique, comme un de Gaulle.

RT : « The EU's most notable left-wing parties have been jubilant over Corbyn's victory. Why is this so important for them? »

Chris Hedges : « Well, because it is part of this popular revolt against neo-liberalism, austerity, corporate domination of our political and our cultural life, and of course it caught everyone by surprise. Corbyn was a 200-1 outsider, but they just rose up. I think it’s tapped into a kind of revulsion that’s global, that Podemos certainly tapped into, Syriza tapped into in Greece with the neoliberal order. And Corbyn represents it in a way that Bernie Sanders really doesn’t. »

RT : « What message does this Labour Party election in the UK send to the rest of Europe?

Chris Hedges : « This sends a message essentially to the international banking community that says that their ability to impose conditions that cause suffering - especially among working men and women - is one that larger and larger segments of population will not tolerate. Corbyn has even raised the possibility of withdrawing from the EU precisely because of the EU’s treatment of the Greek people. He pointed out that all of this money is not going to the Greeks - it is going to the international banking system. I think he is a kind of an example of this surge among the grassroots that’s rising up to defy the neo-liberal order and in particular the international banking system that is strangling countries... »

WSWS.org accorde bien sûr une place de choix à l’élection de Corbyn. Il y a un long texte d’analyse de Julie Hyland du 15 septembre 2015 (14 septembre dans sa version anglaise). Le sectarisme considérable du site de la IVème Internationale trotskiste qui éclate dans la deuxième partie du texte, – “Trotski sinon rien”, – a l’avantage paradoxal de conduire à une analyse acceptable du phénomène Corbyn. Les enseignements qui sont présentés sont donc :

1) Corbyn est incontestablement un homme de gauche, et même d'une gauche dure et pas loin d'être révolutionnaire, mais ce n’est pas l’“homme d'une gauche dure”, ni même cette “gauche dure”-là qui ont été élus, mais tout ce qu’il (Corbyn) représente, symboliquement, de plus opposé au Système, tout ce qu’il y a nécessairement d’antiSystème en lui, sans qu’il ne le réalise ni ne l’exprime nécessairement.

 

pod28-thickbox_default2.jpg2) Corbyn fait partie de cette “réaction de gauche”, comme Syriza, comme Podemos, même comme Sanders aux USA, de même qu’il y a une “réaction de droite”, comme le FN en France, les deux constituant les deux ailes d’une “réaction générale”... Mais “réaction” contre quoi ? “Contre de vrais dynamiques populaires qui s’expriment contre le Système, en faisant croire qu’ils (ces mouvements de ‘réaction’) les représentent alors qu’ils les canalisent et les contrôlent en vérité, parce qu’eux-mêmes (ces mouvements de ‘réaction’) sont en fait manipulés par la bourgeoisie et les oligarchies”, dit l’auteure en agitant sa pancarte “Trotski sinon rien” ; “Contre le Système, cette réaction de dynamique populaire passant par tout ce qui peut servir de véhicule pour ceux veulent exprimer leur position antiSystème”, dirions-nous en observant qu’il est préférable de ne pas faire compliqué quand on peut faire simple, d’autant plus que Trotski n’est plus parmi nous pour prendre les choses en mains.

3) L’élection de Corbyn a ouvert une brèche considérable qui pourrait, selon les évènements, se traduire par des prolongements que nous qualifierions d’antiSystème et extrêmement importants ; mais ces évènements et leurs prolongements resteront sans suite parce que « manœuvres, compromis et trahisons suivront inévitablement une victoire de Corbyn...» Voici le passage du texte de Hyland exprimant ces trois considérations.

« Pour évaluer les résultats de l'élection au leadership du Labour, il faut prendre en compte plusieurs facteurs interdépendants. L'idée reçue après la défaite écrasante des travaillistes à l'élection générale de mai était qu'ils avaient perdu parce que leur programme d’“austérité allégée” était en contradiction avec un consensus public soutenant des réductions des dépenses encore plus fortes, plus de mesures anti-immigrés et une hausse des dépenses militaires. La course à la direction devait marquer un nouveau virage à droite des travaillistes, comme le montrait l'insistance de la dirigeante par intérim Harriet Harman pour que les députés travaillistes s'abstiennent sur le projet de loi sur la protection sociale du gouvernement conservateur, qui va encore appauvrir des millions de gens. Mais l'élection a ouvert une fissure juste assez large pour donner une idée de l'hostilité de la classe ouvrière et d’une partie de la classe moyenne à de telles mesures et cela a perturbé le plan initial.

» Corbyn, député travailliste vétéran “de gauche”, qui s'est présenté sur un programme anti-austérité, a réussi à obtenir 59,5 pour cent des voix, plus que le total combiné de ses trois adversaires: Andy Burnham (19 pour cent), Yvette Cooper (17 pour cent) et Liz Kendall (4,5 pour cent). Cela en dépit, ou plutôt partiellement à cause des interventions répétées de Tony Blair qui exhortait à poursuivre son “héritage”. Ses exclamations ont garanti la déroute humiliante de Kendall, la candidate la plus blairiste. L'absence de soutien important pour les panacées droitières du New Labour, même dans la coquille rétrécie du Parti travailliste, est un reflet de l'état des rapports de classe en général.

» Ce n'est pas là juste un phénomène britannique. Les implications transformant le monde de la crise financière de 2008, crèvent partout la croûte putréfiée de la politique officielle. Une aggravation générale, économique, sociale et géopolitique de la crise du capitalisme mondial déstabilise les mécanismes traditionnels de domination, alimente le mécontentement social et politique et jette la politique bourgeoise dans un état de bouleversement et de flux.

» Cherchant à retrouver son équilibre politique, la bourgeoisie tente un réajustement politique lui permettant d'empêcher une classe ouvrière de plus en plus incommode d’échapper à son contrôle et de se lancer sérieusement à l’assaut du pouvoir. Cela explique d’une part la montée des forces fascistes et xénophobes tels que le Front national en France et d’autre part les expériences avec des forces de “gauche”, comme Syriza en Grèce, Bernie Sanders aux États-Unis et Corbyn en Grande-Bretagne.

» Évaluant la victoire de Corbyn, certains commentateurs considèrent, comme le dit l’ancien rédacteur du Daily Telegraph Charles Moore, que le “prochain choc porté au système” pourrait créer “un marché électoral pour ... le Bourbon barbu du bolchevisme”. Andrew Sparrow du Guardian est d’avis qu’une éruption “nullement impensable …d’une sorte de catastrophe économique... pourrait conduire les travaillistes menés par Corbyn à défier les experts et à prendre le pouvoir de la même manière que Syriza en Grèce”.

» Les travailleurs doivent considérer de tels calculs comme un sévère avertissement. Les leçons de la capitulation abjecte de Syriza en Grèce doivent être comprises, de sorte que les travailleurs ne soient pas aveuglés par les manœuvres, compromis et trahisons qui suivront inévitablement une victoire de Corbyn...»

Il est vrai que la victoire de Corbyn a été saluée, parfois de manière extatique par qui de droit, comme une “victoire de la gauche authentique”, et cette interprétation a aussitôt rétréci le champ du débat, dans le chef des mêmes commentateurs, à la seule “gauche” comme ayant la capacité d’emporter une telle “victoire” qui ne peut être comprise que comme une “victoire contre le Système”. Cette façon de voir montre que ceux qui font cette interprétation n’ont pas encore compris qu’une “victoire contre le Système” n’est pas nécessairement, loin s’en faut, une “victoire antiSystème“, alors que ce qu’il faut, à l’image de Trotski, c’est “l’antiSystème sinon rien”. Par exemple et triste exemple, Syriza a bien remporté une “victoire contre le Système” lors de son élection en janvier et jusqu’au référendum en juillet, mais la chose s’est achevée par la capitulation que l’on sait quelques jours plus tard. L’épisode démontre qu’une “victoire contre le système” n’est rien si elle ne se structure pas décisivement en une “victoire antiSystème” (dans ce cas, un “plan B” type-Grexit pouvait être tenté en guise decstructuration). La cause en est que Syriza était et reste un “parti de gauche” hors-Système, ce qui est un pas dans la bonne direction qui ne change pas grand’chose sinon rien, et nullement un “parti antiSystème”, ce qui est le pas essentiel qui changerait tout.

On retrouve les mêmes demi-mesures, les mêmes demi-exhortations, les mêmes demi-envolées, les mêmes demi-attaques antiSystème ou les mêmes attaques demi-antiSystème dans le Plan B pour l’Europe, de Jean-Luc Mélenchon, Stefano Fassina, Zoe Konstantopoulou, Oskar Lafontaine et Yanis Varoufakis, parmi lesquels on pourrait mettre bientôt un Jeremy Corbyn selon les circonstances. Tout y est parfaitement classé, avec les anathèmes de service et les “répulsions” à peine non-dites qu’on sait, pour qui l’on sait. Les antiSystème de gauche comme ceux de droite ont l’estomac fragile et disposent d’une quantité considérable de répulsion pour leurs vis-à-vis de l’autre bord (mais plus ceux de gauche que ceux de droite, nous semble-t-il, puisqu’il arrive de telles occurrences où Marine Le Pen envoya ses félicitations à Syriza lors de son élections, qui lui furent, nous semble-t-il à nouveau, retournées dans le style “il n’y a pas d’abonné...” ; et l’on peut chercher à savoir qui, dans ce cas-là et dans les stratégies proposées, Le Pen conseillant à Tsipras de quitter l’euro, se conduisait le plus en antiSystème). Les antiSystème des deux bords préfèrent en général la défaite assurée du camp antiSystème avec leur vertu partisane conservée pieusement à la défaite possible du Système dans l’audace de la conceptualisation de l’antiSystème avec ses conséquences. Difficile, très très difficile de les faire sortir de leurs arrière-cuisines...

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L'observation à la fois la plus évidente et la plus pertinente nous vient par conséquent d’un philosophe, dit-“de gauche” en plus, mais déjà largement suspecté d’apostasie dans les salons parisiens, – dès lors qu’on s’éloigne de la “ligne générale” chargée de la pédagogie permante de la démocratie et qui revient en fait au contraire de ce qu’elle prétend être. Interrogé par RT-France sur cette vaste question (implicitement celle du rassemblement des antiSystème), Onfray a une réponse qui a la vertu et l’intelligence de l’évidence ; c’est-à-dire, la proposition de facto de substituer aux “valeurs“ en général partisanes qui servent surtout de feuilles de vigne pour tenter de dissimuler la vanité et l’hybris de chaque parti, les principes par définition universels dans leur puissance structurante et qui constituent la seule force conceptuelle capable de créer véritablement une essence antiSystème. Pour autant, Onfray n’est pas du tout optimiste, – ou plutôt devrions-nous dire, “par conséquent, Onfray n’est pas du tout optimiste...” Effectivement, dans cette orientation-là nous partageons complètement ce sentiment  à la lumière des réactions diverses que nous avons rapidement passées en revue. (La seule réserve qui nuance ce pessimisme réside évidemment dans la stupidité du Système parce que, après des décennies sinon des siècles de domination, après plus de quinze ans de blairisme triomphant carburant à la spin-communication avec le soutien de toute la surpuissance dont il est capable, déboucher sur un Corbyn à la tête du parti de Tony Blair ce n’est pas très convainquant...)

RT France : « Jacques Sapir a lancé l'idée d'un mouvement rassemblant tous les souverainistes, allant même jusqu'à une alliance avec le FN. Vous avez estimé que “l’idée est bonne (...) de fédérer les souverainistes des deux bords”. Pourquoi ? »

Michel Onfray : « Les souverainistes sont majoritaires dans l’opinion mais inexistants parce que répartis dans des partis très hétérogènes qui comptent pour rien dans la représentation nationale. Mais jamais un électeur de Mélenchon ne soutiendra une thèse de Marine Le Pen et vice versa. Seul un tiers au-dessus des partis pourrait fédérer ces souverainistes de droite et de gauche. »

RT France : « Cette proposition de Sapir ne traduit-elle pas une recomposition des lignes politiques dont le pivot (ou l'axe) ne serait plus l'économie mais le rapport à l'Europe ? Comment voyez-vous cette recomposition politique du paysage français ? »

Michel Onfray : « L’idée est juste, mais elle n’aboutira pas. Les souverainistes sont représentés par des politiciens qui n’ont en tête que leur ego, leur trajectoire personnel, leur narcissisme. Aucun ne sera capable de jouer la fédération sous la bannière d’un tiers en s’effaçant. Entre la France et eux, ils ne choisiront pas la France. »

Mis en ligne le 17 septembre 2015 à 16H23